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Textile et fast-fashion : le gouvernement refuse de s’attaquer à la surproduction selon Les Amis de la Terre

Le 27 septembre 2022, Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’écologie, a présenté la feuille de route 2023-2028 visant à limiter les impacts du secteur du textile en France. Si le constat est lucide quant à l’empreinte carbone de la filière, les coûts environnementaux et sociaux et la nécessité de limiter la surproduction et la fast-fashion, les mesures mises en avant manquent encore un fois leur cible en se refusant à réduire la production, selon les Amis de la Terre. Le nouveau cahier des charges encadrant le secteur a pour but de fixer de nouvelles obligations s’appliquant aux producteurs de textiles, chaussures et linge de maison à partir de janvier 2023.
Measuring Fashion: Insights from the Environmental Impact of the Global Apparel and Footwear Industries
Measuring Fashion: Insights from the Environmental Impact of the Global Apparel and Footwear Industries
La filière textile est l’une des plus polluantes au monde : empreinte carbone élevée [[Quantis & The Climate Works Foundation, Measuring Fashion, 2018]], utilisation intense en eau, terres agricoles [[Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Mesurer la durabilité des systèmes de culture du coton, 2015]], produits chimiques classifiés dangereux… Mesurer la durabilité des systèmes de culture du coton A cela s’ajoute les mauvaises conditions de travail des travailleurs et travailleuses des pays exportateurs : pratiques commerciales déloyales, salaires insuffisants, volume horaire insoutenable. Dans son constat, le gouvernement liste avec précision l’ensemble de ces problèmes et pointe avec justesse la responsabilité de la fast-fashion et de notre dépendance à l’importation. Cependant, si les constats sont les bons, les réponses apportées ne suffisent pas et comportent aussi de nombreuses faiblesses les empêchant de réaliser leur plein potentiel. En l’état, le cahier des charges propose la mise en place d’un bonus récompensant la durabilité des produits mis sur le marché, la présence de labels éco-responsables ou la teneur en matières recyclés. D’un part, les labels environnementaux concernés sont bien souvent limités en termes d’exigence et de délais, servant simplement d’écran de fumée à l’industrie textile [[Changing Markets, Licence to Greenwash, 2022]]. Licence to Greenwash D’autre part, l’absence de revalorisation de l’éco-contribution ou de malus appliqué aux textiles non conformes aux critères de durabilité constituent une faille majeure car le bonus seul constitue une subvention à la fast-fashion. Au-delà, le réel manquement du texte réside en l’absence de mesures visant à limiter la fast-fashion et la surproduction qui en découle. Le texte propose effet de nombreuses disposition favorisant le réemploi, la réutilisation, la réparation et le recyclage. Si ces mesures sont nécessaires, elles demeurent inefficaces face à une production exponentielle. En effet, entre les années 2000 et aujourd’hui, la quantité de vêtements consommés a doublé alors que le taux de recyclage actuel peine à atteindre 1% [[Ellen MacArthur Foundation, A new textile economy, redesigning fashion’s future, 2017]]. A new textile economy, redesigning fashion’s future Il y a donc un réel besoin d’adopter mesures permettant d’enrayer la mise en marché tel que proposé par la coalition En Mode Climat [[En Mode Climat est une coalition composé d’environ 500 d’acteurs économiques de l’industrie textile et ayant pour but de limiter les impacts négatifs du secteur.]] en pénalisant les acteurs de la fast-fashion [[En Mode Climat, Révision du cahier des charges REP, 2022]]. En Mode Climat, Révision du cahier des charges REP, 2022
Pierre Condamine, chargé de campagne surproduction aux Amis de la Terre France conclut : « Le gouvernement est encore dans une logique de sobriété qui ne voudrait rien changer aux processus de production et de consommation. S’il y a un réel bien-fondé à encourager les bonnes initiatives comme la durabilité ou la réparation, ces dernières sont insuffisantes face à une augmentation toujours croissante des produits mis en marché et l’impact environnemental, climatique et social de leur production ».
5. 6.

 

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