Hier s’est s’ouvert la saison de la pêche au thon rouge en Méditerranée et durant deux mois, jusqu’au 15 juin 2009. A cette occasion, Greenpeace réaffirme que cette nouvelle saison de pêche présage de la disparition du thon rouge en Méditerranée. En effet, cette année encore tous les signaux d’alarme conduisant à la surpêche ainsi qu’à la pêche illégale sont dans le rouge.
Selon Greenpeace, aucune leçon n’a été tirée des années précédentes. Une fois encore, toutes les conditions sont réunies pour conduire le stock de thon rouge à l’effondrement. Lors de sa dernière réunion en novembre dernier, l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) s’est révélée totalement incapable d’adopter la moindre mesure de restauration du stock de thon rouge. L’Union européenne, en octroyant des quotas de captures bien supérieurs aux recommandations scientifiques, a adopté un plan de gestion qui bafoue le principe de précaution. Quant à la France, elle s’est montrée inapte à mettre en place une politique efficace de réduction de la capacité de la flotte en cohérence avec le quota. « A chaque échelon les décideurs ont failli privilégiant ainsi les intérêts à court terme de l’industrie de la pêche » regrette François Chartier, chargé de campagne Océan pour Greenpeace France. Dans un communiqué de presse, l’ONG constate que « le quota a certes baissé pour la saison 2009 mais il reste encore à 50% au delà des recommandations scientifiques. La surveillance et les contrôles se sont accrus alors que la capacité de pêche est restée identique ! De qui se moque t-on ? En 2007, avec un TAC (Total admissible de capture) de 30 000 T les prises réelles s’étaient élevées à 60 000 T. Cette année, la capacité de capture, le nombre de bateaux et de fermes d’engraissement sont les mêmes… qu’en 2007 ». Le début de la fin28 navires ont obtenu des licences de pêche au thon rouge pour un quota national de 3 017 tonnes : avec une moyenne de 90 T par navire pour la saison, on sait déjà que le seuil de rentabilité pour les armements français ne peut pas être atteint. Seuls quelques navires en fin de course ne partiront pas pêcher cette année, un chiffre dérisoire qui ne répond pas à la nécessaire diminution de la flotte. « Pourtant, des solutions existent. Ce sont les décisions politiques qui manquent cruellement. Aujourd’hui, la question est moins de savoir si le thon rouge va disparaître de Méditerranée, mais quand ?…Et avec lui cette pêcherie millénaire. » conclut François Chartier. Pour Greenpeace, « il faut en priorité réviser en profondeur le plan de gestion, adopter des niveaux de captures en cohérence avec les recommandations scientifiques, réduire la surcapacité des navires et des fermes d’engraissement, lutter contre la pêche illégale et enfin créer des réserves marines sur les zones de reproduction du thon rouge en Méditerranée ». Et l’ONG de conclure dans son communiqué : « Greenpeace sollicite la fermeture immédiate de la pêcherie jusqu’à ce que de nouvelles recommandations véritablement soucieuses de la protection du thon rouge soient adoptées ».