Nous vous l’annoncions sur Cdurable depuis le 12 février dernier, ne ratez pas le documentaire événement « Le Monde selon Monsanto » diffusé mardi à 21h00 sur Arte. La journaliste Marie-Monique Robin s’est frottée au leader mondial des OGM. Résultat ? Selon Télérama (n°3034), c’est « la première enquête de cette envergure à démontrer les pratiques pernicieuses de la firme agro-chimique de Saint-Louis (Louisiane), qui ne cesse d’accroître son emprise sur la planète et contrôle âprement sa communication. » Le système alimentaire mondial est déréglé. Et c’est France 5 qui décide le même soir de le dénoncer avec la diffusion de la première partie de la série documentaire La Faim des paysans : une ruine programmée. Le portrait de trois paysans de continents différents démontre efficacement que le développement des exploitations productivistes du Nord entrave les paysans du Sud… Enfin, France 2 diffuse jeudi soir une remarquable enquête de Paul Moreira sur le monde du travail : travailler à en mourir. Cette semaine, les chaînes du service public nous offrent donc trois documentaires, trois regards qui nous confirment malheureusement que nous vivons dans un monde où l’argent prime sur l’intérêt général.
Mardi 11 mars à 21h00 sur Arte : Le Monde selon Monsanto
Documentaire français de Marie-Monique Robin – Inédit – 105 mn Le 9 janvier 2008, la Haute Autorité sur les OGM a révélé que le maïs transgénique MON 810 commercialisé par la firme américaine Monsanto présentait des risques sanitaires économiques et environnementaux. Certains produits fabriqués par la firme ont fini par être interdits à la vente. Quels sont aujourd’hui les enjeux liés à ces semences transgéniques ? Comment se présente la problématique de l’agriculture mondialisée ? Réponses à travers une analyse du développement de l’entreprise Monsanto. Désormais présent dans 46 pays grâce à des produits comme l’agent orange, le PCB, le Roundup, les OGM et les hormones de croissance, le groupe américain s’est imposé comme l’un des leaders du marché mondial de l’agrochimie. Extrait de la critique de François Ekchajzer dans Télérama : […] Pour embrasser un tel sujet sans trop simplifier ni égarer le téléspectateur, Marie-Monique Robin a opté pour un mode de traitement didactique. Ce que son film y perd en élégance formelle, il le gagne en compréhension. Face à son ordinateur, cette excellente journaliste nous associe à la progression de son enquête, naviguant d’un site à l’autre, avant de nous mener dans une ville d’Alabama polluée par des huiles chimiques, dans des champs de maïs mexicains contaminés par les OGM, ou dans les plantations de coton transgénique d’une région d’Inde où les paysans se suicident chaque année par centaines. Sa démonstration permet aussi de saisir les moyens crapuleux ou retors employés par la firme pour désarmer ses opposants et obtenir des gouvernements qu’ils lui permettent d’étendre son empire. La bande-annonce Lire aussi sur Cdurable.info : – Le monde selon Monsanto sur Arte – Le monde selon Monsanto, le livreMardi 11 mars à 21h50 sur France 5 : La Faim des paysans, une ruine programmée
Documentaire français de Bruno Portier et Clément Fonquernie – Inédit – 55 mn On compte aujourd’hui dans le monde un milliard trois cent trente millions d’agriculteurs. Avec leurs familles, ils forment la moitié de l’humanité. Pourtant huit cent millions d’entre eux ne mangent pas à leur faim, en particulier dans les pays du Sud. Au nord, la situation n’est guère plus brillante…. Sans les aides accordées par les gouvernements, la grande majorité des agriculteurs auraient disparue. Comment est- il possible de souffrir de la faim quand on est soi même producteur de nourriture et pourquoi tant de paysans n’arrivent- ils pas à vivre de leur travail ? Paysans et agriculteurs du monde entier sont dans une situation très fragile. A partir de ce constat et à travers le quotidien de quelques-uns d’entre eux, ce documentaire en deux volets – Une ruine programmée et Les Labours du futur – décrypte une réalité économique et politique très complexe. Georges, Tim et Frank ont un point commun. Comme un milliard trois cent trente millions d’hommes et de femmes sur cette planète, ils sont agriculteurs. Ils vivent pourtant trois réalités différentes. Au Burkina-Faso, Georges s’obstine à cultiver ses deux hectares de riz sans aide de l’Etat, avec un outillage rudimentaire. Il gagne moins de 2 euros par jour. Tim est à la tête d’une exploitation de 650 hectares dans le Minnesota qui, grâce à un matériel performant, produit du blé et du soja. Il doit rentabiliser au maximum ses cultures, capitaliser, investir, s’il ne veut pas faire partie des cinq mille fermes qui disparaissent chaque année aux Etats-Unis. Frank exploite seul 120 hectares en Seine-et-Marne. Il veille à réduire ses coûts de production et reconnaît vivre grâce aux subventions. D’après Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’Onu sur le droit à l’alimentation, « l’OCDE, organisation des vingt-sept pays industrialisés, a payé l’année dernière 349 milliards de dollars de subventions à la production et l’exportation, soit 1 milliard par jour ». Des sommes colossales qui, indirectement, profitent à l’industrie agroalimentaire, dont l’intérêt est de maintenir des prix bas. Seul 10 % de la production mondiale de céréales est commercialisé sur les marchés internationaux, ce sont ces 10 % qui fixent les prix. Entre protectionnisme et ultralibéralisme, les paysans font les frais des règles d’un marché fixées par les organisations commerciales. Au nord, ils vivent sous perfusion, au sud, sans aide et avec peu de moyens, ils ne cessent de s’appauvrir. « Une ruine programmée », comme l’indique le titre de cette première partie.Jeudi 13 mars à 23h10 sur France 2 : Travailler à en mourir
Des salariés qui ont plongé dans la dépression, frôlé le suicide par désespoir ou que le stress a usés jusqu’à la maladie évoquent leur parcours. La banque, les plateformes téléphoniques et la sidérurgie font partie de secteurs où le mal-être des employés est prégnant. Certaines méthodes de travail ont parfois un pouvoir bien plus destructeur que les petits chefs aux manières autoritaires. Souvent, ce sont des mécaniques, des technologies ou des modes d’organisation qui rendent malades: plusieurs témoins évoquent une course à la rentabilité et à l’efficacité qui, peu à peu et inéluctablement, les a broyés.