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Quelle adaptation des bâtiments dans les scénarios Transition(s) de l’ADEME ?

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Il est urgent d’adapter les bâtiments au changement climatique !

Dans son étude pour évaluer l’empreinte de l’adaptation au changement climatique des bâtiments dans les scénarios Transition(s) 2050 de l’ADEME, l’OID revient sur les risques climatiques pour le secteur de l’immobilier à l’horizon 2050 et sur les différents chemins possibles pour y faire face. L’adaptation au changement climatique y est étudiée sous le prisme de son empreinte carbone afin d’accompagner les acteurs vers une stratégie pouvant garantir l’atteinte des objectifs nationaux visant à maintenir le changement climatique sous la barre des 2°C et ainsi assurer aux générations futures une planète vivable. Cette étude propose également une analyse des conséquences sur les bâtiments d’un réchauffement à +4°C, le scénario le plus probable si un changement drastique n’est pas entrepris d’ici les trois prochaines années. Fin février 2022, le rapport du GIEC confirmait l’impérieuse nécessité des efforts relatifs à la fois à l’atténuation du changement climatique mais également à l’adaptation aux évènements climatiques extrêmes qu’il provoque. Inondations dévastatrices en Allemagne, dôme de chaleur au Canada, méga-feux en Australie, nous subissons d’ores et déjà les conséquences des effets des activités humaines sur le climat. Dans les années à venir, ces conséquences (vagues de chaleur, inondations, incendies mais aussi sécheresses et submersions marines) vont s’intensifier tant dans leur fréquence que dans leur amplitude. Il est urgent de lier adaptation et atténuation, les experts du GIEC sont formels : tout retard supplémentaire dans l’action mondiale manquera une brève fenêtre d’opportunité pour garantir un avenir vivable et durable pour tous. Le secteur des bâtiments est déjà particulièrement impacté par les aléas climatiques. La Fédération Française des Assurances estime leur coût annuel pour le secteur à 3 milliards d’euros. Dans cette étude, l’OID analyse les risques pour le secteur à l’horizon 2050 pour les scénarios du GIEC +2 et +4°C à 2100. Pour les vagues de chaleur par exemple, la proportion du parc exposé à un risque très important augmente en moyenne de 26% pour un scénario de respect des engagements climatiques contre une moyenne de 63% dans le scénario tendanciel : il est impératif de se placer sur une trajectoire de respect des engagements climatiques car une différence de 2°C de réchauffement est cruciale. En analysant les empreintes carbone des stratégies d’adaptation pour le secteur de l’immobilier, l’OID met en avant une deuxième conclusion importante. Les seules stratégies d’adaptation des bâtiments au changement climatique qui permettent l’atteinte d’une neutralité carbone sans recours à des puits technologiques sont celles qui s’appuient sur les solutions d’adaptation fondées sur la nature. Ces solutions restent ainsi incontournables pour atteindre la neutralité carbone à 2050.

Quelle adaptation des bâtiments dans les scénarios Transition(s) de l’ADEME ?

Le secteur de l’immobilier est déjà très exposé aux aléas climatiques. Comment cette exposition évoluera-t-elle à 2050 ? Quelles pourraient être les solutions d’adaptation mises en œuvre selon et quel serait leur empreinte carbone ? Pour répondre à ces questions, l’OID explore l’exposition à quatre aléas climatiques (vague de chaleur/îlot de chaleur urbain, sécheresse/retrait-gonflement des argiles, inondation et submersion marine) du parc immobilier en France métropolitaine dans les scénarios Transition(s) 2050 de l’ADEME. Retrouvez la synthèse et le rapport technique expliquant la méthodologie de cette étude.

RAPPORT SYNTHÈSE

Allier adaptation et atténuation du changement climatique dans le secteur du bâtiment
Albane Gaspard Animatrice de secteur Prospective du bâtiment et de l'immobilier, ADEME
Albane Gaspard Animatrice de secteur Prospective du bâtiment et de l’immobilier, ADEME
Le changement climatique oppose à notre société, et à tous les secteurs économiques confondus, un double défi : mener de front les transformations attenantes à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des vulnérabilités climatiques. Afin de relever ce défi, l’ADEME a souhaité réaliser un travail de prospective de conduite de la France vers la neutralité carbone dans le but d’éclairer les débats pour accélérer les prises de décisions. Quatre scénarios Transition(s) 2050 ont pu être étudiés avec pour objectif l’évaluation de leur empreinte et faisabilité.
Sakina Pen Point  Responsable de programme Adaptation au changement climatique, OID
Sakina Pen Point Responsable de programme Adaptation au changement climatique, OID
Le rapport du GIEC paru en février 2022 révèle la nécessité absolue des efforts relatifs à la réduction de la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique. Le siècle sera marqué par l’augmentation en fréquences, durées et intensités des vagues de chaleur, exacerbées par les phénomènes d’îlots de chaleur urbain, rendant ainsi les bâtiments inconfortables, voire inexploitables. Les périodes de sécheresses deviendront plus intenses, longues et fréquentes. Couplées à des natures de sols argileuses, elles étaient déjà à l’origine de 10 milliards d’euros de coûts cumulés associés aux sinistralités entre 1990 et 2004. Des précipitations plus intenses, sur des zones très artificialisées, mèneront à davantage d’inondations. Les dynamiques littorales tempétueuses et la montée du niveau de la mer annoncent, elles, des submersions marines périodiques régulières avant érosion et perte des bâtiments. Le secteur du bâtiment est particulièrement à risque, d’autant plus que l’inertie de renouvellement du parc immobilier diminue les marges de manœuvre tardives. La projection et la gestion prévisionnelle à long terme sont donc impératives pour le secteur. C’est pourquoi l’OID a participé à l’étude Transition(s) 2050 sur le volet adaptation des bâtiments au changement climatique en répondant aux questions suivantes : A quels risques climatiques les bâtiments seront-ils confrontés ? Quels sont les choix à effectuer pour diminuer leur vulnérabilité ? Quelle sera l’empreinte carbone de ces choix ?
Adaptation du bâtiment dans Transition(s) 2050 RÉSUMÉ exécutif Le secteur de l’immobilier est déjà très exposé aux aléas climatiques. Comment cette exposition évoluera-t-elle à 2050 ? Quelles pourraient être les solutions d’adaptation mises en œuvre selon et quel serait leur empreinte carbone ? Cette étude explore l’exposition à quatre aléas climatiques (vague de chaleur/îlot de chaleur urbain, sécheresse/retrait-gonflement des argiles, inondation et submersion marine) du parc immobilier en France métropolitaine dans les scénarios Transition(s) 2050 de l’ADEME. Transition(s) 2050 dessine quatre voies d’atteinte de la neutralité carbone pour la France à 2050, avec des philosophies (plus ou moins de sobriété, plus ou moins de recours à des technologies nouvelles…) et des choix pour le parc immobilier (localisation, volume, rénovation, modes constructifs…) différents. Quelles conséquences en termes d’exposition au risque climatique ?
  • L’exposition aux vagues de chaleur augmente d’ici à 2050 quel que soit le scénario climatique. Dans le scénario RCP 8.5, l’augmentation de la proportion surfaces exposées est bien plus importante, et ce, quel que soit le scénario Transition(s) 2050 considéré. L’exposition dépend également des choix sur le volume et la localisation de la construction neuve. La quantité de surfaces exposées à un « risque très important » progresse de façon croissante du S1 au S4. De 61% à 65% du parc est exposé à un risque très important en 2050 dans un scénario RCP 8.5, contre 26% à 27% dans un scénario de respect des engagements climatiques (RCP4.5) (et 0% en 2020).
  • La proportion du parc concerné par le « risque très important » de sécheresses & retrait-gonflement des argiles varie beaucoup selon le scénario climatique choisi. Estimée à 11% en 2030, elle se situe à 16% (selon le scénario ADEME) en 2050 pour le scénario RCP 4.5, et monte à 47% dans le scénario RCP 8.5. Entre les scénarios Transition(s) 2050, la différence dans les niveaux de risque est imputable à des coefficients d’artificialisation différents.
  • Les risques de submersions marines sont similaires dans les scénarios RCP 4.5 et 8.5. Cette absence de différenciation provient du fait de l’inertie du phénomène de montée du niveau de la mer à 2050. Dans ces deux scénarios, l’ensemble des surfaces des bâtiments à « risque passable » en 2020 devient à « risque très important » en 2050 (sans inclure les nouvelles zones à risques). Ainsi, les risques climatiques sont déjà tangibles, et ils s’accentueront d’ici à 2050, en surface de bâtiments impactés, mais aussi en intensité.
  • Les mesures d’adaptation qui peuvent être mises en place sont variables selon les scénarios, en fonction de leur propension à privilégier la sobriété ou la généralisation de l’utilisation de la technologie. De la même façon, l’impact carbone des actions d’adaptation peut varier grandement entre scénarios, et notamment en fonction d’un recours plus ou moins marqué à des solutions fondées sur la nature. Dans S1 et S2, où ces solutions sont fortement développées, l’adaptation des bâtiments au changement climatique est neutre en carbone. En revanche, les stratégies d’adaptation dans S3 et S4, qui s’appuient sur le développement technologique et les capacités de la technologie à préserver les systèmes écologiques, sont fortement carbonés (digues…).
Les seules stratégies d’adaptation des bâtiments au changement climatique neutres en carbone sont donc celles qui s’appuient sur les solutions d’adaptation fondées sur la nature. Ces solutions restent ainsi incontournables pour atteindre la neutralité carbone à 2050. Ces résultats appellent à anticiper dès maintenant l’impact du changement climatique sur le parc immobilier, et à adopter, autant que possible, des solutions d’adaptation du bâti qui contribuent à la neutralité carbone. 1333_OID-ADEME-2022-A4-OK3.pdf

RAPPORT TECHNIQUE

5423_Rapport_Technique-vf.pdfTélécharger la synthèse ainsi que le rapport technique

L’Observatoire de l’Immobilier Durable – OID

capture_d_e_cran_2022-04-16_a_11.26_16.png L’Observatoire de l’Immobilier Durable – OID – est l’espace d’échange indépendant du secteur immobilier sur le développement durable et l’innovation. Penser l’immobilier responsable est la raison d’être de l’OID qui rassemble plus de quatre-vingts membres et partenaires parmi lesquels les leaders de l’immobilier en France sur toute sa chaîne de valeur. Acteur indépendant, au service de l’intérêt général, l’OID est une association qui participe activement à la montée en puissance des thématiques ESG en France et à l’international, par un programme d’actions sur le terrain et auprès des pouvoirs publics. – www.o-immobilierdurable.fr

Plateforme de ressources en ligne TALOEN pour l’immobilier responsable

logo_taloen.5b517378.png Application développée par l’OID, Taloen permet d’accéder à des ressources et outils pour l’immobilier responsable. Disponibles en libre accès, les Baromètres, les études prospectives, les fiches de décryptage réglementaire, les outils d’accompagnement à la mise en place de démarches responsables pour l’immobilier, les vidéos, sont élaborés par l’équipe de l’OID avec l’appui d’experts du secteur immobilier. – www.taloen.fr

 

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