Le 17 décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (DDP). Le résultat de 20 ans de travail du mouvement international des paysan.ne.s La Via Campesina (LVC), en collaboration avec d’autres mouvements ruraux et organisations de la société civile et avec le soutien de partenaires, dont le CETIM, FIAN International et l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève (l’Académie). Depuis Septembre 2024, Défendre les droits des paysan.nes s’est doté d’un groupe de travail de l’ONU pour rendre accessible à tous et toutes, ses publications, explications et solutions pour collaborer.
Faire vivre la Déclaration
Dès l’adoption de la Déclaration sur les droits des paysans (DDP), il a été clair qu’une nouvelle lutte s’ouvrait pour sa mise en œuvre, avec un outil commun à créer. Depuis 2018, les expériences des pays prcurseurs doivent être partagées afin d’en inspirer d’autres. Le site Défendre les droits des paysan.nes a été créé dans ce but, comme un lieu d’échanges et de connaissances pour les luttes en faveur des droits des paysan.ne.s.
Un outil pour et par tou.te.s
Ce site s’adresse à tous les publics : organisations de paysan.ne.s et autres organisations rurales, élu.e.s, organismes publics chargés d’agriculture, d’alimentation ou de droits humains, organisations de défense des droits humains, de l’environnement et des terres et autres organisations de la société civile, chercheur.euse.s, avocat.e.s, magistrat.e.s, professeur.e.s et étudiant.e.s.
Toute personne ou collectif souhaitant œuvrer à la réalisation des droits des paysan.ne.s pourra y trouver une source d’inspiration.
Ce site évoluera et s’étoffera grâce aux contributions de toutes les personnes qui souhaitent s’engager. Toutes les idées, propositions et exemples de pratiques, luttes, réussites et même échecs sont les bienvenus.
5 objectifs pour un site !
01. Proposer une plateforme d’information et de formation sur la DDP
Ce site a pour vocation de rassembler les connaissances sur la DDP et de les mettre à disposition de toute personne intéressée1. C’est aussi l’histoire de la lutte pour l’obtention de la DDP que ce site propose de faire connaître.
Du matériel de formation est rassemblé sur ce site pour être largement disponible.
02. Recueillir et diffuser les avancées législatives et les cas juridiques
Depuis son adoption, certains pays ont changé leur constitution et leur lois pour y intégrer les droits de la DDP. Des tribunaux ont commencé à utiliser la DDP pour protéger les droits des paysan.e.s, créant ainsi d’importantes jurisprudences.
Ce site collecte les exemples existants grâce à un travail de veille et à la contribution directe des personnes et organisations impliquées dans les luttes paysannes, pour servir de modèle et d’inspiration.
03. Partager les stratégies de lutte pour l’obtention des droits consacrés dans la DDP
Pour obtenir la mise en œuvre de la DDP, les organisations paysannes et leurs alliés ont développé différentes stratégies et méthodes. Du plaidoyer auprès d’institutions à la publication de tribunes ou à l’organisation de marches, toutes stratégies contribuent à renforcer les droits des paysan.ne.s. Ce site propose de partager ces stratégies et de mettre en avant toutes les luttes pour la mise en œuvre de la DDP.
04. Assurer l’articulation entre les différentes organisations et mouvements
Ce site crée des collaborations entre les différentes organisations et mouvements qui soutiennent la mise en œuvre de la DDP. Toutes ces organisations et mouvements se soutiennent et se rencontrent à travers des luttes et des événements communs.
05. Relier la DDP à d’autres instruments internationaux
Ce site vise à promouvoir le renforcement mutuel entre la DDP et les autres instruments internationaux pertinents, adoptés par les organes de l’ONU de protection des droits humains, la FAO, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, l’Organisation internationale du travail, ainsi que le cadre de l’Accord de Paris, la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contra le désertification.
La pêche et le droit à l’alimentation dans le contexte des changements climatiques
Rapport du rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri. Il souligne les défis auxquels sont confrontés les petit.es pêcheur.euses dans le contexte de la crise climatique. Il appelle les États à prendre des mesures urgentes pour protéger les droits des petit.es pêcheur.euses, des travailleur.euses de la pêche et des peuples autochtones, tout en préservant la biodiversité des écosystèmes aquatiques, face à un système dominant qui favorise la pêche industrielle à grande échelle. Ce rapport a été résumé dans un article, rédigé pour Defending Peasants’ Rights, qui souligne comment le rapporteur spécial utilise l’UNDROP et la présente comme un outil essentiel pour les droits des pêcheur.euses.
Travaux de la FAO sur les thèmes de l’UNDROP
Cette publication répertorie les nombreux travaux de la FAO sur six thèmes clés de l‘UNDROP :
- l’agriculture familiale ;
- la jeunesse et l’égalité de genre ;
- le droit à un revenu et à des moyens de subsistance décents ;
- le droit à la terre et aux autres ressources naturelles ;
- le droit aux semences et à la biodiversité ;
- le droit à une alimentation adéquate.
Il peut être utile aux décideurs politiques, aux praticiens et à la société civile pour promouvoir la mise en œuvre de l’UNDROP et favoriser le développement durable.
C’est en connectant ces instruments qu’il devient possible de créer un droit international cohérent et protecteur des droits des paysan.ne.s.
Déclaration des Nations unies
sur les droits des paysans
Version illustrée par La Via Campesina
Vers une reconnaissance internationale de la composante environnementale de la paysannerie – Les voies de la Convention sur la diversité biologique.
Par Carlos Olaya, Carlos Duarte, Rodrigo Uprimny and Carlos Quesada octobre 11, 2024
Note des auteurs
Cet article vise à proposer trois idées pour reconnaître la « dimension environnementale de la paysannerie » dans le droit international de l’environnement, en prenant l’exemple de la Convention sur la diversité biologique. Nous nous référons à un concept utilisé par la Constitution colombienne pour indiquer le devoir de prendre en compte la relation entre les paysans et la nature dans les décisions qui les affectent.
A l’occasion de de la COP16, de nombreuses organisations paysannes, environnementales et de défense des droits humains se sont engagées à réfléchir à la manière d’articuler le monde afin d’harmoniser la protection de l’environnement avec le mode de vie paysan. Sur cette voie, la Colombie a adopté une réforme constitutionnelle qui envisage le devoir de « reconnaître la dimension environnementale de la paysannerie » ; une décision que nous voulons montrer en exemple au monde.
- Lire l’article « Vers une reconnaissance internationale de la composante environnementale de la paysannerie – Les voies de la Convention sur la diversité biologique.«
“On nourrit le monde !” |
Un livre illustré pour défendre l’agriculture paysanne
- Ces connaissances peuvent venir des organisations paysannes, de la recherche académique, des organisations de défense des droits humains et encore de bien d’autres personnes ou collectifs. ↩︎