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Par François-Régis Fine - Ofm Toulouse

La nature est-elle bonne ?

Essai sur le mal de nature

Dans cet essai, le mal de nature désigne ce qui, dans la nature, blesse l’homme sans qu’il puisse en être jugé responsable (Est donc exclue toute la période – considérable – précédant l’apparition de l’homme). Même si cette distinction en regard de sa responsabilité n’est pas toujours claire à établir, il s’agit d’une catégorie communément admise (Cf. l’expression ‘catastrophes naturelles’), et pour laquelle les traditions spirituelles sont sollicitées d’en donner le sens, en lien avec leur doctrine de la création. Limité à la tradition chrétienne, cet essai se tourne vers certaines réponses actuelles de philosophes et théologiens catholiques. Au terme, nous évoquerons l’expérience de François d’Assise (Italie, 13ème siècle).

1- Mal de nature et rapport au divin.

Attribuer le mal de nature au divin est le fait des cathares. La présence des cathares en Italie centrale est attestée au 13ème siècle. Leur doctrine et leur présence sont expliquées par la violence et la souffrance propres à cette époque[[Source : Ilia delio, Osf, « A Franciscan view of creation. Learning to live in a sacramental world« , The Franciscan Heritage Series, The Franciscan Institute, St Bonaventure University, St Bonaventure, NY 14778, 2003. Résumé et traduction : François-Régis Fine.]] : – Nombreuses violences sociales, politiques, naturelles, culturelles et ecclésiales (conflits nobles/bourgeois ; guerres inter cités ; luttes contre les hérésies ; croisades). – Nombreuses souffrances : famines, maladies et morts (lèpres…). Cela suscite des questions : pourquoi ? Où est Dieu dans tout ça ? A-t-il vraiment créé ce monde ? Si oui, est-il bon ? Mais alors, où est sa bonté dans ce monde défiguré ? D’où la réaction des cathares, héritiers de conceptions anciennes (mazdéisme, manichéisme, marcionisme), selon lesquelles ce monde foncièrement mauvais et corrompu n’a pas pu être créé par un Dieu bon, juste et parfait, mais seulement par un dieu inférieur de nature maléfique. Le Dieu créateur de l’Ancien Testament, jaloux et implacable n’a rien à voir avec le Dieu Père révélé par Jésus-Christ qui finira par triompher du mal existant dans la création. Ils poursuivent en suivant leur logique : le corps est une prison, les relations sexuelles et l’existence humaine sont diaboliques ; les sacrements de l’Eglise (utilisant des éléments de la création, eau, pain, vin, huile) sont inutiles, les textes de Gn1, Jn1, et le partage du Corps du Seigneur sont des mensonges. On le voit, le cahier des charges était considérable ! L’Eglise, unanime, a rejeté, dès ses origines, marcionisme, manichéisme et catharisme. Moins extrême et plus philosophe, Comte Sponville exprime l’impuissance du monothéisme strict à rendre compte du mal de nature. Voici son argumentation qu’il dit ‘traditionnelle’: « Pourquoi le monde ? L’existence de Dieu, loin de répondre à cette question, la rend plus difficile, du moins tant que l’on reste dans la logique de la joie pleine, de la perfection, de la puissance. Pourquoi Dieu irait-il créer quoique ce soit, puisqu’il est lui-même tout l’être et tout le bien possibles ? Comment rajouter du bien au bien infini, de l’être à l’Etre infini ? Créer n’a de sens dans cette logique de la puissance, qu’à condition d’améliorer, au moins un peu, la situation initiale. Mais c’est ce que Dieu, même tout-puissant, ne saurait faire puisque la situation initiale, étant Dieu lui-même, est absolument infinie et parfaite … Dieu, s’il veut créer, ne peut faire que moins bien que soi … Etant déjà tout le bien possible et ne pouvant, en conséquence l’augmenter, il ne peut créer que le mal ! De là, ce monde qui est le nôtre. Mais alors, pourquoi l’avoir créé[[A. Comte-Sponville, Petit Traité des Grandes Vertus, PUF, 1995, pp. 359-361.]] » ? Donnons quelques réponses traditionnelles : – a) St Jean Damascène (7ème s.) aux manichéens ; assez subtil mais pertinent :
« A supposer que Dieu se soit interdit de créer à cause des douleurs qu’imposait le fini, le mal aurait été plus fort que Dieu dans sa bonté. Loin donc que l’imperfection du monde reflète une imperfection dans l’amour de Dieu, au contraire, Dieu atteint la perfection de l’amour à courir le risque du fini et ne pas reculer devant le drame à venir ».
– b) G. Martelet[[L’au-delà retrouvé, Christologie des fins dernières, Desclée, 1974, 1ère partie, ch.2.]], sj, (20ème s.) argumente dans le même sens : « Dieu avait prévu depuis toujours et aboli l’objet de ce scandale : il se jettera lui-même dans l’ordre du fini ; il endossera notre mort qui abolit en nous la joie divine d’exister. Il n’y a donc pas d’abord création et ensuite incarnation : l’acte créateur est de nature christique » (F. Varillon) Le Christ fait partie intégrante du projet créateur : Eph 1, 5-6 ; 1Co 8,6 ; Col 1, 15-16. L’univers n’est pas centré sur le péché, mais sur le Christ. Sa venue ne dépend pas du péché. Il faut nous relier aux 2 Adams : nous devons au 2nd Adam, non seulement un amour qui nous crée, mais encore un amour qui, d’abord refusé, se redonne à nouveau et nous sauve : Rm 5,20 ; 11,32. – c) Le Catéchisme de l’Eglise catholique (n° 302-324) développe 2 autres thèmes :
  • L’incomplétude de la création, en cheminement vers une perfection. « Avec le bien physique existe le mal physique aussi longtemps que la création n’a pas atteint sa perfection ».
  • Et : ‘Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu’ : « Dieu ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres s’il n’était assez puissant pour faire sortir le bien du mal lui-même[[Quels éléments positifs peut-on trouver au passage d’un tsunami dévastateur’ ? Tentons d’en désigner quelques uns : – Un bien dans la vie de la terre, bien qui échappe à notre regard immédiat (le quotidien La Croix publiait un article intitulé : ’30 ans après l’irruption d’un volcan très violent (22-23/10/2011 p. 23), des scientifiques étudient les étonnantes stratégies de survie de la flore et de la faune’ (22-23/10/2011, p.23. – Un élan de solidarité mondial qui rapproche les hommes de tous les continents. – Un défi lancé aux scientifiques pour parer à ce type de turbulences, ou au moins, les prévoir, ce qui suppose là aussi une solidarité internationale pour détecter les tsunamis, prévenir les autorités, les populations… – Promouvoir en l’homme une certaine humilité puisqu’il constate qu’il ne maîtrise pas tout. Autre interrogation : quels éléments positifs pourrait-on trouver à la naissance d’un enfant trisomique ? Poser la question ainsi sonne comme une provocation blessante pour des parents bouleversés par une telle naissance. La seule réponse possible, me semble-t-il, renverrait à 2 témoignages : – Chaque page du rapport d’activité de l’Arche en France en 2010 constitue une réponse bouleversante. – Celui de familles déjà constituées qui acceptent d‘accueillir en leur sein un enfant trisomique : ça existe !]]. Au terme, nous connaîtrons les voies par lesquelles Dieu aura conduit sa création jusqu’au repos définitif en vue duquel il a créé le ciel et la terre ».

2- Mal de nature et responsabilité de l’homme.

St Augustin écrit, après avoir passé plusieurs années chez les manichéens : ‘Ils [les manichéens] préfèrent dire qu’il y a du mal en Dieu, plutôt que de reconnaître qu’ils sont capables de faire le mal’. La citation d’Augustin nous permet de faire la transition avec l’autre pôle d’explication du mal de nature qui en fait porter la responsabilité à l’homme. Ce report de responsabilité peut être fait de diverses manières : – Il y a, bien sûr, les cas où la responsabilité de l’homme est directement engagée[[Constructions en zone sismique ou inondable; excès de pesticides ; réchauffement climatique, gaspillages, etc…]]. – Mais il y a aussi une manière plus subtile qui consiste à dire que si l’homme ne sait pas voir la beauté et la bonté de la création, c’est que son regard est perturbé par la convoitise. Ainsi Isaac de l’Etoile (12ème s.) : « l’homme est devenu prisonnier de ses iniquités ; la convoitise troublait le regard de sa raison, l’empêchant de rien voir au-dedans, ne lui permettant guère non plus de discerner la réalité extérieure. » Ce même point de vue apparaît sous-jacent à ce texte de saint Bonaventure[[Bonaventure, ‘Itinéraire de l’esprit vers Dieu’]] : « Celui que tant de splendeurs créées n’illuminent pas est aveugle. Celui que tant de cris ne réveillent pas est sourd. Celui que toutes ces œuvres ne poussent pas à louer Dieu est muet. Celui que tant de signes ne forcent pas à reconnaître le 1er principe est un sot. Alors, ouvre les yeux, prête l’oreille de ton âme, délie tes lèvres, applique ton cœur : Toutes les créatures te feront voir, entendre, louer, aimer, servir, glorifier et adorer ton Dieu ». L’exhortation ne manque pas de souffle, mais, à la limite, on pourrait interroger : est-ce être aveugle, sourd, muet et sot que de constater le mal de nature et d’en chercher l’explication ? Une exhortation n’est pas une argumentation théologique. Développer cette argumentation dépasserait tout autant le cadre de cet article que la compétence de son auteur. Toutefois, cette démarche peut s’avérer féconde, rejoignant cette Pensée de Pascal qui s’adresse à une personne en recherche de Dieu : « Travaillez à vous convaincre non par l’augmentation des preuves de Dieu, mais par la diminution de vos passions ». On pourrait transposer : ‘ Travailler à vous convaincre de la bonté de la création, non par l’augmentation des preuves de ses merveilles, mais par la diminution de vos passions ’. La vie de François d’Assise, dont nul ne conteste son rapport exceptionnel à la création, offre une illustration de cette pensée. D. Gagnan[[D. Gagnan, ofmcap, « La croix et la nature chez st François d’Assise », Antonianum 57, 1982, pp. 609 – 705.]] a montré combien le rapport de François à la création était lié à sa conversion à la croix du Christ. Voici un extrait de son argumentation :
« Pendant le temps de sa conversion, François s’est détourné de la nature. Complètement absorbé par ce dévoilement de la croix en lui, il se retire en des lieux propices à cette intériorisation sans esthétique extérieure : creux de rocher, cavernes, chapelles perdues. Il se désintéresse de la beauté des choses, méprisables comparées aux découvertes que lui révèle la Grâce[[Voir 1C 16.]] ».
L’auteur poursuit : « Dans l’expérience de la croix, François a connu l’amour rédempteur ; mais l’amour rédempteur est de même nature que l’amour créateur ; dès lors, l’expérience de la croix ouvre celui qui la vit sur le sens même du créé ». « Nul n’a jamais fait l’expérience de la création, mais la conversion est expérience de recréation, et toute recréation évoque la création au titre de création recommencée ». L’auteur termine son analyse en mettant en relation l’expérience de l’Alverne (la stigmatisation) et le cantique des créatures : quelques mois seulement séparent ces 2 événements dont il s’attache à montrer la pleine cohérence avec tout l’itinéraire de la vie de François. Et il interroge : ‘comment faire une expérience de la croix aussi dense de lumière théophanique (à l’Alverne) et écrire, peu après, un poème, lui aussi théophanique, mais dont la référence serait autre’ ? Cette expérience de François, ainsi explicitée rejoint, me semble-t-il, cet avis de Mgr de Moulins-Beaufort[[‘Le mystère de la création’ Mgr E. de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, membre de la commission doctrinale de la conférence des évêques de France, in NRT 131 (2009) 23-40.]], qui fait droit au négatif de la nature et en appelle à la nouvelle création pour comprendre la 1ère création. Voici son texte : « La proclamation du Dieu créateur est une proclamation de la foi qui, unie à celle de tous les autres articles, ouvre à la grâce baptismale et est rendue possible par elle seule. Proclamer Dieu créateur est fondamentalement le fait des ‘rachetés’. Les Cantiques de l’Apocalypse[[Ap 4,11 ; 5,10-11 (LH NT 9) ; Ap 15, 3-4 (LH NT 11) ; LH = Livre des Heures.]], en faisant retentir plusieurs louanges du Dieu créateur dans le livre même qui annonce la nouvelle création disent que seuls ceux qui ont part à la nouvelle création peuvent chanter Dieu comme auteur de la 1ère création ». « A cela une raison évidente : le cosmos est parfois bénéfique, mais aussi cause d’effroi, ruine et mort. A quel Dieu attribuer tout cela ? Nous ne pouvons confesser le Dieu créateur joyeusement, recevoir la révélation que nous sommes créés comme une Bonne Nouvelle, que s’il s’agit du Dieu rédempteur qui nous tire de ces angoisses et nous délivre de ces douleurs. Mais le problème redouble : comment justifier que le Dieu qui sauve ait fait un tel univers ? Marcion et les gnostiques : le fabricateur du monde et le Rédempteur sont 2 êtres différents, voire opposés. Le 2nd aurait ‘rattrapé’ ce à quoi le 1er s’était risqué »… «… Professer donc que le Rédempteur, qui me donne le salut et m’arrache à la souffrance et la mort, est Celui-là même qui a tout fait, n’est pas une affirmation évidente. Elle ne peut être faite que par celui qui a goûté, en tous cas par la foi, l’ampleur du salut donné. Seul celui qui mesure ce qu’est la résurrection de Jésus et croit que, par elle, absolument tout est touché, peut vraiment dire que Dieu est l’auteur de tout, que tout ce qui est, a été voulu. Si l’expérience habituelle conforte la résistance de l’intelligence, l’expérience du salut encourage à reconnaître la création comme l’œuvre d’un Dieu qui nous aime et veut notre vie. Elle surmonte donc les complications de l’intelligence »… « La nouvelle création nous aide à vivre la 1ère. St François en a donné l’indication dans son Cantique des Créatures »… Il conclue : « l’attitude écologique ne consiste pas dans le rêve de ramener l’homme à des manières de vivre primitives. Plus que l’ascèse ou le renoncement à des biens en voie de raréfaction, ce qui est en jeu est notre manière de nous comprendre comme créatures auxquelles ce vaste univers a été remis[[Interrogé sur son article, l’auteur nous a fait le réponse donnée en annexe 2.]] » Par François-Régis Fine[[Originaire de Marseille, ingénieur chimiste (Ensic, Nancy, 1964; master of science (NU, USA) ; 15 ans de travail dans l’industrie chimique ; religieux, prêtre, actuellement dans la fraternité franciscaine de Toulouse, f.fine@skynet.be]] – Ofm Toulouse Toulouse, le 21/01/2012

ANNEXE 1 –LIEN MAL DE NATURE / MAL MORAL.

1- Il y a le mal qui vient de ce que la création est finie, du non-Dieu : c’est le mal de nature. Ce mal n’est pas péché. Ainsi : – Il y a une difficulté d’exister, de grandir qui est indépendante du péché. – Du fait de la création, l’homme est nécessairement limité, mortel, sans qu’il y ait faute de sa part. Il y a une naturalité de la mort. – Il existe une hostilité naturelle du monde. 2- Il y a le mal qui vient de nous, lié au péché : c’est le mal moral (celui que désigne les 10 commandements), appelé parfois mal de culture. 3- Patiemment, la grâce nous aide à distinguer entre le mal de nature et le mal moral ; En voici quelques exemples : – a) Dans la souffrance. Dans l’accompagnement d’un malade, il faut distinguer ce qui est douleur de finitude de ce qui est douleur due au péché; distinguer ce qui est souffrance naturelle et mensonge sur cette souffrance : par ex. on cache au malade son mal ; ou encore, on dira que telle maladie relève du médecin, sans remonter à sa véritable cause : logement, travail, situation familiale, parcours personnel turbulent : cela évite à l’entourage ou au malade de se remettre en cause. – b) Dans la vieillesse : il peut exister une vieillesse heureuse, dont certains sont privés par l’exclusion de leurs proches. – c) Dans la mort : la grâce nous aide à distinguer la 1ère mort de la seconde. La crainte de la 1ère mort n’est pas légitime (« notre sœur la mort »), la crainte de la 2nde mort est salutaire. – d) Dans le rapport à la nature : il y a des discours écologiques qui accablent l’homme de toutes les responsabilités de ce qui ne va pas dans la nature : climat etc., sans prendre en compte le travail que cet homme doit nécessairement accomplir pour maîtriser une nature qui lui est parfois hostile.
N.B. : On reproche parfois à l’Eglise de trop insister sur le péché. Pourquoi cette insistance ?
– 1) Parce que le péché doit d’abord être vaincu pour avoir un regard juste sur la création. La Révélation, n’est pas seulement information, mais guérison de ce qui nous empêche de voir la bonté de la création, sa gratuité, sa générosité. – 2) La Révélation est un mystère d’amour qui presse le cœur d’aimer ; or, d’expérience, nous résistons : pourquoi cette résistance, ce combat spirituel incessant (Eph 6,12) ? Mystère de la vie, mystère de notre vocation, mystère de la création : tout est lié. Fr. Francois-Régis FINE, ofm.

ANNEXE 2. REPONSE DE MGR de MOULINS-BEAUFORT.

L’idée de fond est que confesser le Dieu créateur n’est pas une évidence philosophique à laquelle la révélation chrétienne apporterait un surcroît de certitude mais un acte de liberté des rachetés, libérés du péché et rendus capables d’adhérer à leur condition de créatures. Ceci me paraît important aujourd’hui où il me semble que bien des mises en cause du corps (dont les justifications de la légalisation du mariage entre deux individus de même sexe) sont des refus de la dépendance où nous place l’acte créateur. A partir de là, la vie sacramentelle nous permet de découvrir ce qu’est la création (au sens du cosmos) qui nous entoure et de mieux y vivre ou en vivre. Saint François le montre par les titres de « frère » ou « sœur » dont il pare le soleil, la pluie, et même la mort. L’univers n’est pas seulement un espace où nous ébattre en tâchant chacun d’en tirer le meilleur pour soi mais un don surabondant où se reflètent la bonté et la beauté du Créateur. Par exemple, la propriété est une bonne chose, comme garantie de la liberté de chacun mais il est plus grand encore de pouvoir se réjouir de ce qui appartient à tous également … Correspondance privée du 15/09/2012

 

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