Un an après l’ancien vice-président Al Gore, Leonardo DiCaprio était en mai dernier sur la Croisette pour présenter La 11ème Heure (The 11th Hour), un documentaire alarmiste sur l’état de la planète. Producteur, narrateur, co-auteur et co-scénariste, DiCaprio se pose en ardent défenseur de la cause environnementale. Le film convoque notamment le physicien Stephen Hawking, ou le dernier président de l’ex-URSS, Mikhaïl Gorbatchev pour exposer les dommages causés par les hommes à la Terre, et enseigner ces gestes simples, qui peuvent tout changer. À la différence du documentaire d’Al Gore, l’oeuvre réalisée par DiCaprio ne tente pas de prouver l’existence du réchauffement climatique. Il part du principe qu’il existe, et de là, montre les dommages qui en découlent : fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, déforestation, chute de la biodiversité, développement des maladies liées à la pollution… Ce documentaire est avant tout un film polémique qui dénonce la lâcheté des gouvernements face aux grandes entreprises et les effets dévastateurs de la mondialisation. Mais le message de La 11ème heure –l’heure d’avant la catastrophe-, c’est qu’en agissant sans tarder, le pire pourrait encore être évité. Le film sortira en France d’ici la fin de l’année.
Présenté Hors Compétition en Séance Spéciale au cours du dernier Festival de Cannes, le documentaire La 11e Heure, le Dernier Virage de Leila Conners Petersen et Nadia Conners est le résultat de plus de 70 entretiens avec des savants et des personnalités du monde entier faisant un état des lieux de la planète et des dangers qui menacent l’écosystème. Ecrit et produit par l’acteur américain Leonardo DiCaprio, le film pose la question suivante : les catastrophes naturelles et les incidents qui se multiplient sur la planète sont-ils des signes avant-coureurs d’un phénomène susceptible de mettre en péril l’avenir de l’homme ? A l’occasion de la présentation les deux co-réalisatrices accompagnées du producteur Leonardo DiCaprio, ont répondu aux questions de la presse internationale. Etaient également présents deux experts ayant participé au film : Kenny Ausubel et David Orr. Leonardo DiCaprio sur son rôle pendant la production : « Lorsqu’on tourne un film, le metteur en scène c’est Dieu. Mais ici c’était Dieu qui était le metteur en scène. Nous avons simplement réuni en une heure et demie ce que les plus grands experts de l’environnement avaient à dire au sujet de l’environnement. C’était un processus compliqué, mais nous les avons laissés dicter ce que le film devait être. Mon rôle était de poser les questions et de raconter une histoire bien réelle. » Leila Conners Petersen, coréalisatrice, évoque la genèse du projet : « Ce film est l’aboutissement de plusieurs années de collaboration avec Leonardo et du travail qu’il accomplit dans le domaine de l’environnement. (…) Nous souhaitions replacer l’expérience humaine dans son contexte planétaire, décrire la façon dont les humains interagissent avec l’environnement, et l’impact qu’ils ont sur lui. Nous-mêmes souhaitions comprendre pourquoi l’homme va droit dans le mur, et comment il peut changer de cap. » Nadia Conners à propos du ton du film : « La situation n’a pas forcément empiré mais je pense que c’est notre réaction qui n’a pas été assez forte. Notre film doit justement insuffler la force suffisante pour prendre une nouvelle direction. S’il a un ton beaucoup plus alarmiste qu’Une Vérité qui Dérange, c’est parce qu’il faut véritablement que de nouvelles politiques soient mises en place. L’environnement est un problème très complexe et beaucoup de médias américains n’ont pas pris le temps de l’expliquer pleinement et de dire comment il touche à plusieurs aspects de nos vies. Notre film résume justement tout ce qui n’a pas été dit auparavant, voilà pourquoi il y a un sentiment d’urgence. » Leonardo DiCaprio sur la Présidence de Georges W. Bush : « Pour ce qui est du Président Bush, je vais dire des choses extrêmement simples, parce que c’est la vérité. Il a fait très peu pour l’environnement. » Et David Orr d’ajouter : « Le bilan de Bush en matière d’environnement est extremement limité. Il y a eu des cas de corruption de preuves scientifiques et de censure. Nous sommes vraiment gênés par le fait que l’administration américaine n’ait absolument rien fait pour l’environnement. » David Orr sur le choix du média cinéma : « Le film nous a permis d’utiliser des choses négatives, qui peuvent inspirer la peur, mais il ne faut pas s’arrêter là sinon la fin serait malheureuse. Il fallait surtout qu’il parle de l’amour et qu’il explique comment appliquer l’amour à notre façon de vivre, pas simplement pour nous, mais pour nos enfants et petits enfants. Et le cinéma peut justement émouvoir les gens beaucoup plus rapidement que la peur et la culpabilité. » Leonardo DiCaprio a fait de l’environnement un de ses combats personnels. Vous pouvez consulter son site Internet (en version anglaise uniquement), véritable outil pédagogique au service de ses compatriotes. – Visiter le site du film (en français) Mardi 8 janvier, les Députés ont pu découvrir la 11ème heure qui a été diffusé à l’Assemblée Nationale en présence de Leonardo DiCaprio. « 2008 sera un temps fort de la réflexion mondiale sur l’environnement, et ce sera aussi l’année où le Parlement traduira dans la loi le Grenelle de l’environnement », a-t-on souligné à l’Assemblée. Nicolas Hulot était également présent pour soutenir le film : « Le film cherche à réintégrer dans la nature un homme qui croyait en être le maître. Nous partageons cette attitude ». Article rédigé le 17 juin 2007 – actualisé le 9 janvier 2008