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Kalundborg: l’exception industrielle ?

par Virginie Monnet

Dans la nature, la notion de déchet n’existe pas, chaque élément faisant partie d’un cycle. Et si, pour limiter le gaspillage d’énergie et de matières premières, l’industrie imitait la nature ?

Comparer un site industriel à un écosystème biologique, quelle idée saugrenue! La vision d’une centrale énergétique nourrie au charbon donnant son surplus de chaleur à une raffinerie de pétrole rappelle, en effet, difficilement le délicat ballet de l’abeille qui vient butiner la fleur pour ensuite en disséminer le pollen. Mais n’est-il pas plus absurde encore d’imaginer que les activités humaines sont affranchies des lois qui régissent notre planète ? Pourtant, pour alimenter l’industrie, l’homme continue d’assécher les rivières, de dévaster les forêts, d’épuiser les sols. Bref, la philosophie la plus répandue reste: « Après moi, le déluge! » On l’aura compris, et malgré les déclarations de bonnes intentions, la préservation de l’environnement n’est pas la priorité des milieux économiques. Ils ont déjà bien assez à faire, disent-ils, pour garder la tête hors de l’eau dans l’univers impitoyable de la concurrence. Mais, justement, si en imitant la nature les entreprises pouvaient gagner encore plus d’argent ? Voilà l’argument-choc qui m’a immédiatement convaincue de la pertinence de l’expérience danoise. Grâce à la coopération et au partage des ressources, les industriels de Kalundborg ont trouvé le moyen de minimiser leur impact sur la nature tout en augmentant leurs bénéfices. Les revenus annuels dégagés par les économies d’énergie et de matières premières, les économies sur le coût de traitement des déchets et la vente de ceux-ci sont évalués à 25 millions de francs suisses. La « Symbiose industrielle » est une très bonne affaire. Alors, pourquoi cette brillante idée fait-elle si peu d’adeptes ? C’est à y perdre son latin commercial ! Après avoir minutieusement enquêté, je suis arrivée à une étonnante conclusion qui n’a rien de technique, d’économique ou de juridique : comme beaucoup d’êtres humains aujourd’hui, les entreprises préfèrent payer le prix de l’individualisme et de la facilité. En effet, que de bonne volonté et d’efforts doit-on déployer pour entrer en symbiose industrielle ! Il faut aller à la rencontre des entreprises voisines, déterminer précisément la composition de ses propres rejets d’eau, d’énergie ou de matière solide, accepter de partager ces informations avec une autre entité avant de se lier à elle le plus longtemps possible. De quoi en effrayer plus d’un dans un monde capitaliste qui mise avant tout sur le court terme, la flexibilité et la méfiance. Reste qu’un jour ou l’autre, grâce à son pragmatisme, l’expérience danoise ne sera plus une exception industrielle. De nombreux pays, dont la Chine et l’Inde, s’y intéressent et commencent à utiliser ce lucratif outil de développement durable … De là seulement pourra venir notre salut !

 

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