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Climat et énergie : les propositions de l’ingénierie aux candidats pour les élections 2022

Focus climat : atteindre la neutralité carbone

ACCROCHE.png À quelques mois des présidentielles, Syntec-Ingénierie dévoile ses propositions pour les élections 2022. Parce qu’elles interviennent dès l’origine des projets et des ouvrages, les entreprises d’ingénierie sont en première ligne pour réduire leur impact final et les rendre les plus vertueux possible. Engagées depuis plus de deux ans à travers une charte climat collective, elles présentent à travers leur fédération professionnelle des solutions concrètes pour concevoir un avenir durable. Avec 73 000 entreprises regroupant près de 312 000 professionnels sur le territoire, l’ingénierie se démarque comme le premier pourvoyeur d’emplois dans le domaine environnemental. Les entreprises d’ingénierie accompagnent leurs clients publics et privés dans la lutte contre le dérèglement climatique, grâce à des actions visant à réduire notre consommation d’énergie, améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, ou encore concevoir des mobilités plus sobres. Fortes de leur expertise, elles adressent des propositions concrètes aux candidats pour atteindre la neutralité carbone. L’industrie, l’énergie et la formation figurent parmi les autres thématiques traitées par Syntec-Ingénierie MISER SUR L’INNOVATION ET L’EXCELLENCE TECHNOLOGIQUE POUR CONCEVOIR UN AVENIR DURABLEConsulter les propositions de l’ingénierie pour les élections 2022

Faire de la commande publique un levier de la lutte contre le changement climatique

En France, la commande publique représente près de 200 milliards d’euros et 8 % du PIB. Elle peut constituer un levier majeur de mise en œuvre de la transition écologique par son poids, mais également par son effet d’entrainement sur la commande privée. Dans ce contexte, Syntec-Ingénierie recommande de :
  • Accélérer l’application des mesures prévues au sein de la loi Climat et résilience dans le cadre de la commande publique, en fixant de nouvelles échéances à la hauteur de l’urgence climatique.
  • Définir des standards élevés dépassant le cadre actuel des marchés publics pour une commande publique plus vertueuse écologiquement :
    • Intégrer la dimension environnementale au sein des critères de sélection des offres liées aux marchés publics, en fixant un seuil minimal applicable à la pondération des critères environnementaux et en élaborant une méthode d’appréciation des critères environnementaux objectivable.
    • Instaurer des clauses incitatives, sous forme de primes, pour une meilleure performance environnementale de l’ouvrage ou du projet
    • Imposer un taux minimum de 25% de réemploi des matériaux, au sein des projets publics de construction et de rénovation de bâtiments.
  • Renforcer l’engagement de l’État, des collectivités territoriales et des établissements publics en faveur d’une commande publique qui tende vers la neutralité carbone, en étendant le champ des collectivités territoriales soumises à l’obligation d’élaborer un schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER)[[Rapport parlementaire « Une commande publique sociale et environnementale », Nadège Havet et Sophie Beaudouin-Hubière, Octobre 2021]].

Placer les enjeux de la transition écologique au cœur des formations scientifiques et techniques

Impliqué au sein des transitions de notre pays, l’ingénieur doit intégrer dans ses réflexions et ses décisions, la raréfaction des ressources, le changement climatique, la protection de la biodiversité, mais aussi leurs conséquences sociétales. Pourtant, seules 26% des formations d’écoles d’ingénieurs abordent les enjeux liés au climat de manière obligatoire, selon le Shift Project. Dans cette perspective, Syntec-Ingénierie propose de :
  • Valoriser et déployer le référentiel « Former l’ingénieur du XXIème siècle aux enjeux socio-écologiques » au sein de l’ensemble des écoles d’ingénieurs sous tutelle de l’État, dès qu’il sera opérationnel à la rentrée 2022, pour des ingénieurs diplômés en 2027.
  • Créer une certification obligatoire par la voie de la formation initiale sur les enjeux climat-énergie, dans toutes les filières scientifiques et techniques post-bac, élaborée sur le modèle du TOEIC, permettant d’évaluer les capacités du candidat aux enjeux climatiques.

Rendre nos bâtiments plus sobres en les adaptant aux besoins de populations

Les bâtiments neufs ne représentent qu’1% des surfaces construites chaque année. Dans un contexte d’urgence climatique, la priorité doit donc être donnée aux travaux de rénovation énergétique du patrimoine existant. Par ailleurs, le développement du télétravail et le passage au modèle de flex office imposent de repenser l’usage et la destination du parc de bureaux existants, dont l’offre a connu une hausse annuelle de +21% en septembre 2021. Syntec-Ingénierie formule plusieurs propositions :
  • Intensifier et pérenniser les financements en faveur de la rénovation énergétique, condition indispensable pour atteindre l’objectif fixé en 2050.
  • Investir plus largement dans la recherche des matériaux bio-sourcés pour produire des connaissances techniques applicables et exploitables à grande échelle.
  • Structurer une filière hors-site compétitive en France, en accompagnant l’émergence de clusters regroupant constructeurs, ingénieries et architectes, seule condition pour faire face à la concurrence étrangère.
  • Pour faire face à une demande croissante de logements, lever les différents freins réglementaires qui peuvent limiter la réversibilité des bâtiments tertiaires en logements, et proposer des mesures fiscales incitatives pour favoriser son accélération.

Développer les mobilités propres pour assurer la desserte de tous les territoires.

Les transports restent l’un des secteurs qui émet le plus de gaz à effets de serre. Il est par ailleurs confronté à l’explosion du e-commerce, qui impose une adaptation des mobilités et de l’aménagement urbain. Le transport routier de marchandises en milieu urbain représente désormais entre 15 et 20% des émissions de CO2, selon l’ADEME. Dans ce contexte, Syntec-Ingénierie propose plusieurs pistes d’actions :
  • Poursuivre les investissements au service du ferroviaire, mode de transport durable :
    • Moderniser le réseau : désaturation des nœuds ferroviaires, programme de commande centralisée du réseau (CCR), signalisation embarquée (ERTMS…)
    • Développer des lignes de desserte fine pour désenclaver et irriguer tous les territoires .
    • Poursuivre les investissements engagés dans le train à hydrogène.
  • Accompagner les aménagements visant à réguler la circulation entre le centre-ville et la périphérie et favorisant l’intermodalité, afin d’offrir une solution alternative à la voiture individuelle : parcs-relais, voies réservées, cars express, solutions tram-train.
  • Engager une réflexion sur la taxation des livraisons par le biais des plateformes de vente par internet qui pourrait financer les infrastructures de transport liées aux nouveaux usages de la mobilité dans les villes.

Rendre nos territoires moins vulnérables et plus résilients

Un Français sur quatre est exposé à un risque d’inondation sur son lieu d’habitation, la quasi-totalité des communes de France ont depuis 1982 été frappées par une catastrophe naturelle, une grande partie de notre littoral est menacée par des submersions marines et par le recul du trait de côte[[Rapport d’information sénatorial sur la gestion des risques climatiques et l’évolution de nos régimes d’indemnisation, Nicole Bonnefoy, 2019]] Si nous pouvons limiter les effets du dérèglement climatique, nous ne pourrons malheureusement pas revenir sur certaines conséquences irréversibles, comme la hausse du niveau de la mer ayant déjà fragilisé nos territoires. Syntec-Ingénierie propose ainsi de :
  • Mieux intégrer l’adaptation au changement climatique dans les politiques publiques et dans les outils réglementaires et de planification (SCOT, PLU, SDAGE…), comme dans les secteurs prioritaires
  • Engager une gestion patrimoniale des réseaux et des infrastructures, en rendant plus automatique dans le cadre des diagnostics d’ouvrage (infrastructures, bâtiments, …) des études de vulnérabilité aux risques climatiques.
  • Garantir un régime assurantiel conçu sur la base d’un partenariat public entre l’État et les assureurs, qui permette la prise en charge par les pouvoirs publics de la hausse des primes d’assurance liées aux aléas climatiques.

Focus énergies : préserver notre souveraineté et répondre aux nouveaux besoins

Les entreprises d’ingénierie spécialisées dans les énergies (nucléaire, renouvelables, hydrogène…) sont plus que jamais prêtes à relever le défi de la transition énergétique. Réalisation d’études techniques et prospectives, développement de nouvelles énergies, conseils et conception, suivi des fabrications et de la construction, maintenance des installations… Fortes de leur expertise, elles adressent des propositions concrètes aux candidats pour innover et accompagner la filière dans la production d’un mix énergétique capable de préserver notre souveraineté et de répondre aux nouveaux besoins de la société.

Permettre une énergie à la fois propre et à prix abordable

La consommation d’électricité liée à l’électrification des usages est amenée à augmenter de +30% à +75% à l’horizon 2050 selon les scénarios de RTE[1]. Dans le même temps, l’électricité peut être soumise à des évolutions brutales de prix, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages. Pour assurer une énergie propre et à un prix abordable, Syntec-Ingénierie adresse plusieurs propositions :
  • Revoir les règles du marché unique européen de l’électricité, aboutissant à une fixation de prix injuste pour la France, en découplant les prix de l’électricité du marché du gaz.
  • En complément des énergies renouvelables intermittentes, soutenir le nucléaire, pour éviter de recourir aux centrales à charbon très polluantes et limiter l’utilisation des centrales au gaz.
  • Questionner la réduction et le plafonnement de la production d’électricité nucléaire, dont le coût est très faiblement dépendant du prix du combustible, l’uranium, à la différence des énergies fossiles.

Accompagner l’énergie nucléaire du futur

L’énergie nucléaire permet de répondre à plusieurs impératifs pour notre pays : la souveraineté industrielle et la sécurité d’approvisionnement, la poursuite de l’objectif de la neutralité carbone, et enfin la réponse aux besoins en électricité, qui pourrait atteindre jusqu’à 55% de l’énergie consommée en 2050[2]. Pour que la France conserve sa souveraineté nucléaire et rattrape son retard technologique vis-à-vis de plusieurs puissances étrangères, la production d’énergie nucléaire doit néanmoins évoluer et devenir plus compétitive, encore plus sûre et plus attractive pour nos talents. A cet effet, Syntec-Ingénierie plaide pour :
  • Accélérer le lancement de nouveaux réacteurs nucléaires :
    • Lancer dès 2022 le programme EPR2 : il est non seulement indispensable pour garder les compétences en France et préserver notre capacité à construire des centrales, mais il est également nécessaire pour soutenir la filière à l’export.
    • Développer les Small Modular Reactor (SMR) qui participent à renforcer la filière nucléaire civile française et sa crédibilité à l’international, en proposant un produit innovant compétitif.
  • Améliorer la compétitivité du secteur en accélérant sa transition digitale, à travers la mise en place d’une plate-forme numérique à l’échelle de la filière, visant à exploiter les opportunités permises par le développement de la data.
  • Faire de la France une pionnière en matière de réduction des déchets nucléaires, en investissant massivement dans les programmes de recherche et les solutions innovantes.

Faire de la France le champion mondial de l’hydrogène bas-carbone

Le pays dispose d’un atout majeur par rapport à d’autres pays, lui permettant de devenir un leader mondial en matière d’hydrogène bas-carbone : sa production nucléaire. Produite par électrolyse, l’hydrogène bas-carbone nécessite en effet une très forte production d’électricité durant les prochaines années qui ne peut être assurée par la seule voie des énergies renouvelables. En ce sens, Syntec-Ingénierie encourage à :
  • Favoriser le couple nucléaire-hydrogène pour faire de l’Hexagone un leader mondial de l’hydrogène bas-carbone.
  • Lancer une série de « grands projets hydrogène » à l’échelle nationale afin d’aider à la structuration de la filière, de massifier au plus vite la production d’hydrogène sur le territoire et faire ainsi baisser les coûts de production.
  • Garantir la formation de 10 000 ingénieurs parmi les 100 000 emplois prévus dans le cadre la stratégie nationale hydrogène, afin de répondre aux besoins prioritaires de la filière révélés par l’étude France Hydrogène consacrée aux « Compétences métiers de la filière hydrogène ».
Consulter dans leur intégralité les propositions portées par Syntec-Ingénierie pour les élections 2022

A propos de Syntec-Ingénierie

image001-24.jpg Avec près de 400 entreprises adhérentes et 13 délégations régionales, Syntec-Ingénierie est la fédération professionnelle de l’ingénierie. De la conception à la réalisation, les entreprises d’ingénierie pilotent les projets dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et de l’industrie. Garantes des solutions technologiques, elles concrétisent les idées nouvelles qui répondent aux défis et modes de vie de demain : infrastructures connectées, smart building, industrie du futur, ville durable… L’ingénierie est un secteur dynamique et créateur de richesses qui compte 47,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 312 000 emplois partout en France.[[source : Etude Kyu Lab pour Syntec-Ingénierie sur l’ingénierie française]] Présidée par Pierre Verzat depuis novembre 2018, Syntec-Ingénierie a pour missions de promouvoir l’ingénierie et ses métiers, de représenter l’ingénierie et de défendre la profession ; et d’anticiper et décrypter les enjeux sociétaux pour favoriser le développement de l’ingénierie de demain.

 

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