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Entrée en vigueur de la Règlementation Thermique 2012 le 28 Octobre 2011 : l’éclairage devient le principal poste de consommation d’énergie pour le tertiaire.

Voici la synthèse d’une conférence donnée le 26 mai à Lyon sur la prochaine entrée en vigueur de la RT 2012, en droite ligne des décisions du Grenelle de l’Environnement. Les conséquences sur les bâtiments neufs seront particulièrement importantes. Dans cette Réglementation Thermique, qui entre en vigueur le 28 octobre, l’éclairage devient le principal poste de consommation d’énergie pour le tertiaire. L’objectif de valoriser la lumière naturelle, de simplifier les solutions de gestion d’éclairage et surtout de faire preuve d’« intelligence collective » va devoir rassembler les acheteurs, les utilisateurs et chacun des acteurs de la filière éclairage. En tout état de cause, la révolution de la RT 2012 devrait sonner le glas du « moins disant ».

Résumé

Eclairage intérieur
Lever les dernières ombres sur la RT 2012
… appliquée dès le 28 octobre 2011
Dans la Réglementation Thermique 2012, qui entre en vigueur le 28 octobre, l’éclairage devient le principal poste de consommation d’énergie pour le tertiaire. Quelles convergences se dégageront du document final de quelque 1800 pages ? A la complexité des exigences, dont certaines ne sont pas encore totalement précisées, répondent l’objectif de valoriser la lumière naturelle, celui de simplifier les solutions de gestion d’éclairage et surtout de faire preuve de cette « intelligence collective » qui doit rassembler les acheteurs, les utilisateurs, en passant par chacun des acteurs de la filière éclairage. En tout état de cause, la révolution de la RT 2012 devrait sonner le glas du « moins disant ». En limitant la consommation d’énergie primaire à 50 kWh d’énergie primaire par mètre carré et par an (à partir de 2013 en résidentiel et dès 2011 en non résidentiel et programme ANRU), comme en adaptant cette exigence à des critères techniques ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, la Réglementation Thermique 2012, qui entre en vigueur le 28 octobre 2011, se montre bien plus exigeante que sa devancière, la RT 2005. Et celle qui lui succédera, la RT 2020, promet déjà d’imposer, sauf exception, le bâtiment à énergie positive. A quelques encablures de l’entrée en vigueur de cette RT 2012, bien des incertitudes demeurent sur sa mise en oeuvre dans l’éclairage. « C’est un édifice extrêmement complexe, qui débouche sur un texte d’environ 1800 de pages », explique Christophe Martinsons, du CSTB, un des acteurs de cette réglementation.

Comment appliquer la RT 2012 ?

La nouvelle méthode de calcul, en cours d’approbation par la Commission Européenne, valorise l’éclairement naturel intérieur. De nombreux coefficients pondèrent la consommation. La conformité du bâtiment intègre l’exigence d’un besoin bioclimatique, lequel indiquera l’impact énergétique du bâti. Le calcul prend en considération cinq postes pour permettre une température et un éclairage corrects toute l’année : chauffage, ECS, refroidissement, éclairage, auxiliaires (pompes et ventilateurs). Les 50 kWh sont modulés en fonction de la situation géographique du bâtiment, avec une division de l’Hexagone en huit zones climatiques. Les critères précis seront disponibles en ligne, sur le site de la RT 2012[[- Comprendre la Réglementation Thermique 2012 ]]. Celle-ci prend en compte l’éclairage général, celui des bâtiments architecturaux, ainsi que l’éclairage d’appoint. L’éclairage extérieur, de sécurité et de mise en valeur des produits et des marchandises, n’est en revanche pas pris en compte. A l’inverse de la RT 2005, il n’y a plus de valeurs par défaut. De même, la RT 2012 ne constitue pas un guide de conception d’un éclairage. Partant d’une puissance surfacique d’éclairage installée, fournie par le maître d’ouvrage, elle n’indique ni valeurs par défaut, ni valeurs maximales, laissant les architectes, éclairagistes, économistes et installateurs disposer d’une large amplitude d’action. Une valeur optimale de puissance surfacique est néanmoins définie pour les commerces. Pour les bureaux, les valeurs de référence sont tirées de la norme NF EN 12464-1 (éclairage des lieux de travail intérieurs). « L’éclairage devient le principal poste de consommation dans le tertiaire », souligne encore Christophe Martinsons.

Un intérêt économique à tendre vers des systèmes novateurs

Architecte urbaniste, Thierry Roche (Atelier Thierry Roche), créateur de la Cité de l’Environnement souligne le coût croissant des études, lié à la complexité des contraintes. La réglementation, dans sa complexité et ses attentes sociétales, conduit-elle inéluctablement à « faire oublier la notion historique de moins-disant », comme le relève Georges Delorme, du cabinet Effilight ? Philippe Autier, économiste de la construction, cite de récentes études qui placent le surcoût des effets de la RT 2012 (par rapport à la précédente réglementation), dans une fourchette variant de 6 à 12%, soit une centaine d’euros au mètre carré en coût d’investissement. Le coût des énergies va augmenter, ce n’est plus un secret. Bien sûr, la question se pose : qui va payer ? L’utilisateur devra faire évoluer son comportement. « Il y a un intérêt économique à tendre vers des systèmes novateurs », constate Philippe Autier, qui considère que le poste éclairage a un temps de retour sur investissement de l’ordre de cinq ans. Thierry Roche évacue le problème du surcoût : « l’immobilier s’est envolé de 100 % en dix ans, c’est donc un faux problème ! La lumière est interdépendante de tous les autres postes de dépense. Les entreprises attendent une rentabilité liée au confort du bâtiment, comme l’apporte la lumière naturelle, parce que la qualité de la lumière rejaillit sur la santé et le bien-être au travail, donc sur la performance. Investir dans la mise en perspective, rendre visible la course du soleil, influence fortement la qualité du travail. La lumière gradable, intéressante, ne doit pas être généralisée abusivement, sous peine de faire perdre ses repaires à l’horloge interne, ce que démontrent aujourd’hui des études sérieuses. »

Lumière naturelle et gestion de l’éclairage

Spécialiste des puits de lumière en France, Emmanuel Caël, dirigeant de Nature et Confort, constate que les dispositions légales, en France, sont bien moins coercitives qu’en Europe du Nord. « Si les solutions proposées augmente le prix global de 6 à 12%, quels seront les choix de matériels faits par les investisseurs ? La RT 2012 ne va pas labelliser les produits, comme c’est le cas aux USA. La recherche du meilleur compromis entre bon éclairage et bonne isolation thermique va s’imposer, l’équilibre reposant en partie sur des choix technologiques. » La gestion de l’éclairage par des automates, avec tout l’intérêt qu’il présente, doit pour sa part disposer de moyens de contrôle. Sous peine de voir – ou plutôt de ne pas voir – un bâtiment s’illuminer entre 2 et 5 heures du matin ! Les systèmes de gestion d’éclairage, dont Philippe Raynaud (Distech Controls) est un expert, « doivent gérer le niveau de luminosité en fonction des besoins d’éclairage, du confort humain et du cycle naturel des individus, avec des automatismes heureusement de plus en plus simples, gérables en direct depuis un site internet ! ». Encore un signe de cette intelligence collective qui nous permettra « tous ensemble, concepteurs et utilisateurs, de parvenir à créer des bâtiments performants, qui n’excluent personne et qui, en retour, ne susciteront aucun rejet », objectif qu’assigne Thierry Roche au bâtiment tertiaire du futur. Sans_titre-7.jpg De gauche à droite : Georges Delorme, Effilighting ; Thierry Roche, Atelier Thierry Roche ; Patrick Clert-Girard, Cluster Lumière ; Philippe Raynaud, Distech Controls ; Emmanuel Caël, Nature et Confort ; Christophe Martinsons, CSTB ; Philippe Autier, Syner Ingénierie.

A propos du Cluster Lumière

Cluster Lumière
Cluster Lumière
Repères. Créé en 2008 à l’initiative de l’ENTPE, de Philips, de Sonepar, de CDO et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, le Cluster Lumière rassemble 110 adhérents, dont une majorité de PME. La filière se constitue de fabricants de modules d’éclairage, de laboratoires et de centres techniques, de bureaux d’étude et d’architectes, de concepteurs éclairagistes, de maîtres d’oeuvre, d’installateurs et de distributeurs. Le Cluster Lumière est lauréat de la sélection nationale grappes d’entreprises 2010 pour son projet de plateforme d’innovations technologiques LED. Missions. Accélérer le développement des techniques innovantes d’éclairage (dont la technologie LED). Développer l’activité et la compétitivité des entreprises. Promouvoir à l’international la filière et les entreprises de Rhône-Alpes. Enjeux. L’éclairage représente 10% de la consommation électrique en France et 19% dans le monde. En ville, 45% de l’énergie pourrait être économisée sur l’usage. Dans le bâtiment, un gain de 40% sur la puissance et 25% sur l’usage paraît possible. Solutions. La filière propose des innovations décisives, en particulier la technologie LED qui révolutionne le marché de l’éclairage, ainsi que l’électronique de contrôle, les logiciels de gestion de l’éclairage, les lampes fluocompactes … – Contact : Patrick CLERT-GIRARD

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