60 % des émissions de gaz à effet de serre des transports routiers proviennent des voitures particulières. 10 000 décès prématurés en France sont attribuables à ces pollutions.
La flambée du prix du pétrole et l’augmentation de l’émission des gaz à effet de serre devraient inciter à développer de nouvelles manières de se déplacer en milieu urbain. Pourtant, l’évolution des mentalités reste lente et une journée d’action annuelle ne suffit plus. Ce qui a amené la ministre de l’Écologie, Mme Olin, à renoncer à la Journée sans voiture : « C’était un bon plan mais un peu irréaliste », a-t-elle expliqué. Dans cette optique, le ministère de l’Écologie et du Développement durable coordonne la mise en place en France de la Semaine européenne de la mobilité, du 16 au 22 septembre. Le but de l’opération ? L’information et l’éducation d’une population dont les habitudes en matière de transports ont besoin d’être bousculées. Non seulement pour l’environnement, mais aussi parce qu’elles agissent sur notre qualité de vie. Ainsi, les émissions de particules d’oxydes d’azote, de monoxydes de carbones et d’hydrocarbures des véhicules tendent à développer le stress, les insomnies, les affections respiratoires ou encore la dégradation des défenses de l’organisme aux infections microbiennes. La division par quatre des émissions à effet de serre d’ici à 2050, inscrite dans le plan climat du gouvernement, est un objectif prioritaire de la politique énergétique. Au-delà du pur aspect informatif de cette semaine, cette manifestation permet de tester les bus à gaz, le vélo et le véhicule propre. Cette année, l’accent sera mis sur les trajets domicile-travail. Cinquante-neuf villes doivent prendre part à la manifestation. La France est encore loin du « plan d’envergure » proposé par Denis Baupin, adjoint Verts à la Mairie de Paris. Si un déplacement sur quatre équivaut à moins d’un kilomètre, pourquoi ne pas l’effectuer à pied, en roller, ou à vélo ? Certaines villes devraient voir, pendant cette semaine, les tickets de transports publics réduits voire gratuits, pourquoi ne pas répéter l’opération toute l’année ? Enfin, notons qu’en 2003, un Français émettait en moyenne 9 tonnes de gaz à effet de serre par an. Cela signifie que si tous les habitants de la planète vivaient comme nous, il faudrait 3 planètes pour recycler le CO2 émis.
Source : Le quotidien « L’Humanité » (du 17/09/2005)