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Petite histoire de la phytothérapie

De l'héritage à la professionnalisation

On oppose souvent les médecines naturelles, synonymes pour beaucoup de « remèdes de grand-mère », à la médecine conventionnelle, jugée plus sécurisante. Il serait réducteur et erroné de s’arrêter à une telle vision, car la phytothérapie est bien plus que cela, comme en témoigne son histoire millénaire. Fort longtemps avant l’apparition des premiers « médecins » et du serment d’Hippocrate existait une médecine qui puise ses fondements aux sources mêmes des origines de l’homme.

Des origines à aujourd’hui Fort longtemps avant l’apparition des premiers « médecins » et du serment d’Hippocrate existait une médecine qui puise ses fondements aux sources mêmes des origines de l’homme. On a retrouvé, par exemple, des références très anciennes à la phytothérapie écrites sur des tablettes d’argile datant de plus de 3000 ans avant Jésus-Christ, chez les Sumériens. Un peu plus tard, au 16e siècle avant JC, les Egyptiens réputés pour avoir été des précurseurs, écrivaient le « Papyrus Ebers« , considéré comme le premier recueil de phytothérapie de notre ère, alors synonyme, par définition, de médecine. Après eux viendront Grecs et Romains, Hippocrate et Discoride. Jusqu’à la fin du 19e siècle, la médecine occidentale reste proche des plantes. Pharmacopée et phytothérapie font bon ménage, jusqu’à l’apparition de la médecine chimique, des molécules et des médicaments que nous connaissons, au cours du 20e siècle. Médecine devient alors, en cette période d’industrialisation, synonyme de chimie et de grande échelle, et relègue les médecines traditionnelles au rang de fantaisies éculées. Pour autant, parallèlement à l’émergence de cette nouvelle forme de médecine, des scientifiques et des médecins se posent en gardiens des pharmacopées, et joignent leurs connaissances scientifiques à une parfaite maîtrise de la phytochimie. Ils ont pour nom René Gatefossé, chercheur renommé et père de l’aromathérapie; Jean Valnet, médecin et chirurgien militaire, père de la phyto-aromathérapie ; ou encore Jean-Pierre Willem, chirurgien, anthropologue et partisan du rapprochement entre médecine conventionnelle et médecines traditionnelles. Ils sont respectivement nés en 1881, en 1920, et en 1938. Si les deux premiers sont décédés, Jean-Pierre Willem continue d’écrire, et de distiller son savoir dans le monde entier. Visionnaires, ces hommes ne conçoivent pas la médecine comme un terrain d’altercations et de divergences mais comme un terreau fertile, qui attend qu’on le cultive pour offrir le meilleur à ceux qui en ont besoin. Dans la seconde moitié du 20e siècle, les conditions de vie se modifient. Les bouleversements structurels de notre économie et son lot inévitable de contrariétés individuelles font apparaître une nouvelle pathologie dont on tarde à mesurer l’ampleur : le stress chronique. Les médicaments de toutes sortes envahissent le marché et de plus en plus de personnes préfèrent chercher un autre type de solution de bien-être que celui procuré par des traitements chimiques présentés sous forme de pilules sécables. De plus en plus nombreux sont les individus qui souhaitent se tourner vers des solutions naturelles pour les petits maux du quotidien comme la fatigue, les insomnies, un léger surpoids, une baisse de régime générale… L’intérêt pour des solutions douces, moins chères et plus facilement accessibles que les médicaments conventionnels croît. Le pharmacien et le vendeur de compléments alimentaires, du fait d’un manque de reconnaissance des professions de santé dites « alternatives » (aromathérapeute, phytothérapeute…), doivent éclairer les consommateurs d’une nouvelle façon de se soigner au quotidien. Très vite se pose la question de la formation de ces nouveaux prescripteurs et de la qualité des ingrédients qui composent ces traitements de fond d’un genre nouveau. La phytothérapie à l’heure de la bio La phytothérapie repose sur la plante pure elle-même ou sur un extrait de plante. Par définition, pour être bénéfique à la santé, la plante doit être qualitative et non polluée par des kilos de pesticides. Quelle solution, alors, s’offre aux consommateurs ? Celle de se tourner vers des marques proposant des produits à base de plantes bio et des compléments 100% naturels (sans conservateurs, sans colorants, sans arômes ni excipients), et qui soient également accessibles financièrement. Le bio, dont l’appellation repose sur la présence d’un label, délivré après une certification rigoureuse, offre des garanties mais un à prix parfois difficile à payer. Les consommateurs doivent également faire face à une autre problématique : le flou entretenu par certaines multinationales de l’agroalimentaire, qui profitent de l’engouement généralisé pour ces remèdes et vendent des produits synthétiques, ou loin d’être 100% naturels. Au final, le client de magasin bio ou de parapharmacie doit s’appuyer sur la connaissance et les conseils avisés d’autrui; le détaillant, par exemple. Certains acteurs du marché de la phytothérapie prennent en considération ces nouveaux enjeux et fondent leur positionnement sur une approche plus responsable et transparente du métier. Forts de leurs connaissances de la filière et des matières premières qu’ils emploient, traçables et certifiées, ils cherchent désormais à aller dans le sens d’une démocratisation des soins naturels. Parmi eux, Boutique Nature, jeune entreprise qui existe depuis le milieu des années 90 et qui exerce un rôle de fond dans l’accessibilité de l’information relative à la chaîne de valorisation des produits de phytothérapie. La sensibilisation du consommateur aux propriétés naturelles des plantes intervient dans le programme de transparence mis en place par Boutique Nature car, pour beaucoup, « naturel et bio » est synonyme de « sans danger ». C’est d’ailleurs le problème inhérent à toute médecine: on pense systématiquement que « ce qui fait du bien ne fait pas de mal » (un exemple en médecine générale serait celui du paracétamol, connu pour endommager le foie, à hautes doses). A ce titre le dirigeant de Boutique Nature, Philippe Laratte, a commencé à fédérer les professionnels de la phytothérapie (fabricants, distributeurs, détaillants et « prescripteurs ») autour d’un impératif de vulgarisation et de communication, « combat dont tous les acteurs de la filière doivent être les ambassadeurs », souligne-t-il. C’est également dans une optique de sécurité que Boutique Nature applique des normes très strictes à la production et à la distribution de compléments alimentaires, et favorise ainsi la structuration d’une branche considérée comme indépendante en véritable filière de soins, professionnalisée et responsabilisée. La médecine « traditionnelle », ayant perdu ses passeurs et ses chamanes ancestraux, doit désormais s’adapter au profil des consommateurs actuels. Les vendeurs de produits naturels doivent être formés en fonction des produits et des compléments qu’ils vendent, et être conscients qu’il leur incombe une grande responsabilité. Il appartient également aux entreprises présentes sur ce secteur d’offrir à leurs distributeurs et consommateurs les moyens d’accéder aux connaissances élémentaires en matière de soins naturels. Depuis dix bonnes années maintenant, la filière ancestrale de la phytothérapie reprend des forces et s’adapte à l’évolution des mentalités et des nouveaux enjeux de santé, sans pour autant être passéiste. La médecine naturelle changera-t-elle la conception qu’on a des soins et le rapport que chacun entretient avec la santé et la médecine? En tous cas socialement, la phytothérapie s’inscrit désormais dans une démarche de soins alternative, préventive, plus saine et plus durable.

 

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