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Les réfugiés climatiques, une soirée spéciale sur France 5

Mardi 24 novembre à 20h35 sur France 5

Alors que le sommet sur le climat de Copenhague se déroule du 7 au 18 décembre 2009, France 5 propose le 24 novembre prochain une soirée qui s’articule autour d’une fiction, d’extraits de la collection documentaire Sale Temps pour la planète et de plateaux avec des spécialistes. Deux autres reportages sur la Convention de Genève et sur l’Inde viennent clore la soirée avec, notamment, les éclairages d’Antonio Guterres, haut commissaire de l’Onu pour les réfugiés, et de Rajendra Pachauri, président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

Claude-Yves Robin, Directeur général du pôle France 5 nous explique l’ambition de cette soirée : « Les prévisions de l’ONU annoncent 250 millions de réfugiés climatiques à l’horizon 2050. Aujourd’hui, s’ils n’existent pas encore clairement pour le droit international, ils sont déjà nombreux, sans statut ni droits spécifiques. Chassés par la montée des eaux, la désertification, le manque d’eau ou des conditions climatiques devenues extrêmes, ils quittent leur habitation, leur terre, leur pays. Qui sont-ils ? D’où partent-ils ? Vers où iront-ils ? Comment pouvons-nous éviter ce que certains nomment déjà un « génocide silencieux » ? En quoi sommes-nous déjà concernés ? Qu’avons-nous à comprendre ? En quoi pouvons-nous agir ? Attentive aux transformations du monde, France 5 dresse, depuis plus de dix ans, un état des lieux de l’environnement à travers ses documentaires. Ces programmes montrent que la situation se dégrade. Dans quelques semaines s’ouvre le sommet de Copenhague. Les débats doivent prolonger les accords de Kyoto et amplifier la lutte contre le changement climatique. La chaîne se veut l’écho de cet événement crucial pour l’avenir. Ainsi, la question des réfugiés climatiques pose aussi celle de la prévention des flux migratoires. Quels moyens mettrons-nous en oeuvre (pays développés et en développement) pour empêcher la détérioration de ces régions et limiter ainsi les mouvements de population ? L’équipe des soirées de France 5 a préparé pour vous deux heures de plateau, réuni des experts, recueilli des témoignages. Une mini-fiction et de courts extraits documentaires de Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière illustreront le propos. Bien entendu, nous ne couvrirons pas de façon exhaustive le sujet, mais nous espérons éclairer les enjeux dont vous devez avoir connaissance pour décider de notre futur à tous ».

Au programme de la soirée

Une fiction : Demain sûrement…. Le dernier rapport d’Oslo est formel : la prochaine montée des eaux est évaluée à 6 centimètres dans les prochaines heures… Pas de tsunami prévu, mais des inondations majeures et pérennes… L’estimation des populations évacuées s’élèverait à 1 million de personnes ! Les autorités vont être obligées de prendre des mesures drastiques pour empêcher un afflux massif d’immigrés dans les zones protégées… Cette fiction raconte l’histoire d’une famille contrainte à la fuite. Elle soulève la question des mouvements de population liés aux modifications climatiques. – Des reportages : L’émission s’attache à faire un tour d’horizon de la situation environnementale mondiale à travers plusieurs reportages de 4 minutes extraits de Sale Temps pour la planète. Cette série documentaire rend compte des innombrables problèmes liés aux changements climatiques. Du Sénégal au Bangladesh, en passant par les Maldives, Tuvalu, les Dom-Tom, les Etats-Unis, le lac Tchad, l’Inde et la Chine ils ont filmé des futurs déplacés, mais aussi ceux qui ont déjà fui une terre devenue inhospitalière… – Un plateau : Chef d’orchestre de ce rendez-vous, Jean-Marie Cavada accueille sur le plateau divers spécialistes pour débattre des sujets abordés notamment dans les reportages. La soirée s’articule autour de trois impacts majeurs du changement climatique sur les populations : la montée des eaux, la désertification, avec son corollaire le manque d’eau, et les phénomènes climatiques extrêmes. La question de la notion de réfugiés dans la Convention de Genève fait l’objet d’un reportage. Que dit-elle et pourquoi la protection juridique des réfugiés écologiques fait-elle défaut ? Un deuxième sujet, tourné en Inde, permet de prolonger le débat en évoquant le futur sommet de Copenhague. Faut-il élargir le statut de la Convention de Genève aux réfugiés environnementaux ? Quelles mesures instaurer ? – Des invités : Christel Cournil, juriste, spécialiste de la question du statut des réfugiés environnementaux – François Gemenne, doctorant au Cedem (Centre d’études de l’ethnicité et des migrations), spécialiste des migrations environnementales – Panapasi Nelesone, ambassadeur de Tuvalu auprès du royaume de Belgique et de l’Union européenne – Hervé Le Bras, démographe – Hervé Le Treut, climatologue, membre du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) – Hélène Flautre, députée européenne Vert – Michel Serres, Philosophe

Entretien avec Jean-Marie Cavada

Quelle est l’ambition de cette soirée spéciale ?
Chef d’orchestre de ce rendez-vous, Jean-Marie Cavada accueille sur le plateau divers spécialistes pour débattre des sujets abordés notamment dans les reportages.
Chef d’orchestre de ce rendez-vous, Jean-Marie Cavada accueille sur le plateau divers spécialistes pour débattre des sujets abordés notamment dans les reportages.
Jean-Marie Cavada : Le réchauffement climatique a fait croître l’influence du développement durable. Mais on s’est limité à l’aspect scientifique, industriel et économique. Or, la première conséquence de l’effet de serre est une réalité humaine terrifiante, peu connue. Les terres de centaines de milliers de personnes vont ainsi se trouver noyées par les eaux avec tout ce que ça entraîne : la disparition de leur habitat, de leurs moyens d’existence, de leurs pratiques culturelles, de leur héritage familial comme le cimetière de leurs ancêtres. Que vont devenir tous ces gens qui, déjà, ont fui leur pays, chassés par le climat ? Il y a trois raisons de soutenir publiquement ces êtres humains qui n’ont plus rien : l’urgence de leur situation, celle de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi d’être solidaire de ces peuples de continents lointains, car, dans quelques décennies, le même phénomène nous concernera directement. En quoi la reconnaissance d’un statut juridique pour les réfugiés climatiques est-elle essentielle ? J.-M. C. : Les téléspectateurs qui regarderont cette émission ont un statut juridique, une nationalité. Les réfugiés climatiques n’en ont plus et sont désincarnés juridiquement. Ils sont amputés de leur droit d’existence. Il y a donc un statut nouveau à créer, avec des critères précis. Où en est-on dans la reconnaissance de ce statut ? J.-M. C. : C’est une question qui doit être réglée par les institutions régionales — comme l’Union européenne — et mondiales — comme l’ONU. Sur le plan européen, des travaux ont déjà été initiés, des contacts pris. Nous avons proposé des solutions. Mais on n’en est qu’aux balbutiements. Pourquoi avoir accepté de présenter cette émission, vous qui ne vous êtes pas prêté à cet exercice depuis longtemps ? J.-M. C. : Je ne la présente pas, j’apporte un point de vue éditorial. Je ne suis pas invité comme journaliste, mais en tant qu’expert. Pendant des années, je me suis occupé de la question des réfugiés. En 1984, lorsque Yves Montand, qui n’était pas journaliste, présentait Vive la crise !, on écoutait ce qu’il avait à dire. Je suis là pour déclencher la réflexion et alarmer les consciences. Comment avez-vous choisi vos invités ? J.-M. C. : Ce sont des gens avec des compétences, une sensibilité sur le sujet et un avis. L’objectivité se nourrit de points de vue subjectifs, ce qui ne veut pas dire forcément partisans. Quel message souhaitez-vous transmettre aux téléspectateurs ? J.-M. C. : On a connu la mondialisation économique mais on n’a pas considéré l’appartenance à la planète. C’est un problème géopolitique, voire strato-politique. Quelques hommes témoignent de ce monde nouveau dans lequel on avance à tâtons, et où la guerre climatique met en danger la vie des hommes. Cette soirée est une manière de lancer le débat public pour éveiller les consciences.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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