« La France a peur ». Face aux discours alarmants sur la santé et l’environnement relayés par les médias, Jean de Kervasdoué, spécialiste du milieu médical et sanitaire, voudrait que nous adoptions un regard plus critique. En effet, pour canaliser nos peurs, l’homme politique a désormais systématiquement recours au principe de précaution. Mais, pour l’auteur, aucun drame ou catastrophe comme la canicule de 2003 ou la crise de la vache folle n’auraient pu être évités grâce à ce principe. Par exemple, l’Europe a dépensé 17 milliards d’euros pour financer un vaccin contre le prion responsable de l’épidémie de la vache folle sans tenir compte d’études qui établissaient que le prion seul ne pouvait pas être responsable de la maladie. Si la colère est mauvaise conseillère, la peur aussi. Mais alors, qui profitent de nos peurs ?
Jean de Kervasdoué écrit à propos de son livre : « N’en déplaise aux prêcheurs de l’apocalypse, je suis fatigué de leurs discours sur la santé et l’environnement. Il est temps de remettre quelques pendules à l’heure. Jamais l’espérance de vie n’a cessé de croître dans les pays riches, jamais leurs habitants n’ont vécu aussi vieux et en meilleure santé. Et pourtant, nous voilà englués dans le médicalement correct. Les intellectuels doutent de tout et le reste de la population croit en l’astrologie et aux maisons hantées. A qui bénéficie notre crédulité ? Il serait plaisant de connaître les financiers des grandes associations écologistes… Celles qui stigmatisent l’ogre Tchernobyl et les grands méchants OGM, tout en abandonnant une partie de l’humanité en chemin. Les bons sentiments ne feront rien pour réduire la contradiction majeure entre la santé d’aujourd’hui, l’économie de demain et la survie d’après-demain. La Raison et l’analyse des intérêts de chacun seront la seule chance des déshérités actuels et des réchauffés à venir. » Décapant à souhait ! « L’essai aborde à peu près toutes les sujets chauds – énergie nucléaire, OGM, catastrophe de Tchernobyl en passant par les pesticides ou la canicule de 2003 – en analysant les réactions et les mesures qui les ont suivi. Ces drames, bien réels, ont toujours suscité l’émotion. Et celle-ci, on en est sûrs, n’a rien à voir avec la science. L’accueil par la presse du livre de Jean de Kervasdoué a été souvent mitigé, tant le sacro-saint principe de précaution est populaire en milieu médiatique. Les lecteurs, eux, ne s’y sont pas trompés : son ouvrage figure parmi les meilleures ventes. » Léa Giret – Marianne Jean de Kervasdoué, Les prêcheurs de l’apocalypse, Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires, Plon, 2007, 249 p., 19€.