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Responsabilités environnementales et sociales des multinationales

Total, la mise en examen

Selon les Amis de la Terre, Total aggrave son cas

Les Amis de la Terre, en partenariat avec ATTAC et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, lancent la campagne « Total aggrave son cas » sur la base d’un rapport approfondi, afin de pousser le groupe pétrolier à améliorer ses pratiques environnementales et sociales. Simultanément, ils demandent aux pouvoirs publics de lancer un travail au niveau européen sur la responsabilité des multinationales.

La nouvelle campagne des Amis de la Terre s’appuie sur le rapport Total, la mise en examen qui analyse les impacts environnementaux et sociaux des activités de Total, 4ème groupe pétrolier mondial. Ses conclusions sont accablantes : alors que la première entreprise française se revendique souvent parangon de vertu en termes de développement durable, l’analyse de la réalité montre qu’elle aggrave ses impacts sociaux et environnementaux et se prépare à faire pire encore. Dans sept domaines dont l’environnement, le climat, les droits humains ou la corruption, les performances de Total sont médiocres, voire mauvaises. Gwenael Wasse, chargé de la campagne Responsabilité des entreprises aux Amis de la Terre, constate : « En 2007 la production éolienne du groupe n’a représenté que 22,2 Gwh, soit 0,0015 % de sa production fossile en termes énergétiques. C’est négligeable alors que le groupe a produit 4,7 millions de tonnes de charbon la même année, soit 2 % de cette même production ! ». En termes d’investissements les chiffres sont tout aussi accablants, malgré le peu de données publiées par Total : pour quelques dizaines de millions d’euros estimés investis jusqu’à présent dans l’énergie solaire depuis deux décennies, environ un milliard d’euros par an seront investis dans les prochaines années dans les sables bitumineux au Canada, dont l’exploitation est pourtant unanimement considérée comme une catastrophe climatique et écologique mondiale. Gwenael Wasse analyse : « Total se donne beaucoup de mal pour restaurer son image écornée par les scandales de l’Erika ou d’AZF. Le groupe veut faire croire qu’il prend en compte les impératifs du développement durable, mais l’analyse de la réalité montre qu’il s’agit surtout de communication. En 2008, Total reste un groupe pétrolier archaïque et opaque, qui viole régulièrement la loi, investit des milliards d’euros dans des projets dangereux et polluants comme Kashagan au Kazakhstan, soutient financièrement la dictature birmane, et dont le Directeur général est deux fois mis en examen pour des affaires de corruption ». Les Amis de la Terre formulent donc des recommandations à l’usage du groupe Total, des pouvoirs publics et d’autres parties prenantes afin de les pousser à mettre un terme à ces abus. L’une d’elles, relative à la responsabilité juridique des maisons-mères vis-à-vis de leurs filiales, s’inscrit dans les engagements du Grenelle de l’environnement. Alors que la France présidera l’Union européenne au second semestre 2008, il est nécessaire qu’elle pousse au renforcement du cadre juridique français, européen et international, actuellement très peu contraignant en ce qui concerne la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. – Télécharger le document de présentation de la campagne « Total aggrave son cas »Télécharger le Rapport « Total, la mise en examen »Télécharger la synthèse « Total, la mise en examen »

 

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