Parmi les isolants naturels, le chanvre, tombé en désuétude au siècle dernier, est désormais un matériau plein d’avenir, tant ses performances sont très satisfaisantes et sa culture intéressante d’un point de vue écologique. Mais, le chanvre ne se contente pas d’être seulement performant en terme d’isolation, il permet également de construire sa maison. Associé à une ossature bois, le chanvre – sous forme de béton de chanvre banché ou de briques à maçonner – est un matériau chaleureux pourvu de bonnes performances écologiques. Consciente que le maniement du béton de chanvre ne s’improvise pas, la Fédération Française du Bâtiment s’est associée à l’Association Construire en chanvre pour publier à l’attention des professionnels une série de cinq livrets. L’Association Construire en chanvre a établi des règles professionnelles en collaboration avec les ministères de l’Agriculture, de l’Equipement, et l’agence Qualité construction. De l’isolation à l’exécution de murs en bétons de chanvre, ces livrets dévoilent ces règles et références normatives.
Le chanvre, une alternative écologique et renouvelable pour des applications diversifiées
Une culture écologique Le chanvre textile est une plante peu exigeante, capable de produire une biomasse très importante dans des terres ingrates avec très peu d’intrants et d’arrosage et sans protection phytosanitaire. En effet, sa croissance rapide empêche la prolifération des mauvaises herbes, et évite le recours aux herbicides et aux engrais. Les pesticides ne sont d’aucune utilité puisqu’il n’intéresse pas les insectes et qu’aucun parasite ne le colonise. Enfin, la culture du chanvre permet de régénérer les sols épuisés par les autres cultures. Des applications diversifiées Pour l’association Terre Vivante, seule la transformation (défibrage et dépoussiérage) est un peu énergivore, mais on peut valoriser un grand nombre de sous produits. Les fibres longues et très résistantes de la périphérie de la tige permettent d’obtenir d’excellents isolants (laine de chanvre), ou sont utilisées par la filière textile (vêtements, sacs…) ou encore pour fabriquer des papiers spéciaux. La chènevotte brute fournit aussi un isolant en vrac économique, de la litière pour l’élevage ou un paillage couvre-sol pour le jardinage. Quant aux graines, on en tire une huile aux intéressantes propriétés diététiques et cosmétiques… Un bilan écologique très flatteur. En construction, la chènevotte a donc d’abord été utilisée pour le montage de murs en « béton allégé », mélange de chanvre et de chaux utilisé comme matériau de remplissage avec une ossature bois, laquelle peut rester apparente ou être noyée dans la maçonnerie. Contrairement au béton de ciment classique, sa perméabilité à la vapeur d’eau lui permet d’assurer une très bonne gestion de l’hygrométrie sans VMC. Les occupants de maisons en chanvre apprécient particulièrement le confort thermique, acoustique et hygrothermique qu’apporte ce matériau naturel et recyclable.Des livrets destinés à servir de référence contractuelle pour les chantiers où le béton de chanvre est utilisé
Pierre Possémé – Vice-Président de la Fédération Française du Bâtiment dresse le constat actuel de son secteur : « Le secteur de la construction est aujourd’hui amené à utiliser de nombreuses matières prélevées dans la nature (minerai, pétrole) que l’on peut considérer comme non renouvelables car elles ont mis des millénaires à se constituer et leurs réserves sont limitées. De plus, leur transformation est souvent énergivore et polluante, leur recyclage complexe et coûteux. » Il poursuit dans la présentation des livrets destinés aux professionnels du Bâtiment : « Pourtant, depuis toujours, L’homme a utilisé la matière végétale sous diverses formes pour la construction : le bois principalement, bien sûr, mais aussi la paille, les feuilles, l’écorce… Loin de chercher à reproduire les techniques ancestrales dont la mise en œuvre n’est plus adaptée aux réalités de la construction actuelle, les professionnels constatent que certains procédés constructifs peuvent permettre l’utilisation massive des matériaux végétaux. En l’espace d’un siècle, le chanvre a connu une croissance fulgurante : de nombreuses industries utilisent de plus en plus la fibre et la graine issue de cette plante (automobile, textile, plasturgie, cosmétique). Le sous-produit de ces transformations, la chènevotte, s’avère être un matériau de substitution idéal pour remplacer les sables et le granulat dans les bétons et mortiers légers et isolants. Ainsi, depuis les années quatre-vingt-dix, des centaines des maisons en ossature bois et murs en « béton de chanvre » ont été construites, de nombreuses constructions existantes sont isolées thermiquement par des enduits à base de chènevotte. La Fédération Française du Bâtiment accompagne depuis toujours les professionnels dans leurs démarches innovantes en finançant des recherches pour mieux connaître ce nouveau matériau et son comportement en œuvre. Les règles professionnelles sont donc la formalisation des savoir-faire des professionnels capitalisés depuis une quinzaine d’années et la traduction des résultats des nombreuses études expérimentales. Ces livrets sont destinés à servir de référence contractuelle pour les chantiers où ce matériau est utilisé. »Commander les livrets
– Références : Construire en chanvre – Règles professionnelles d’exécution par l’Association Construire en chanvre et la Fédération Française du Bâtiment – Editeur : SEBTP – Collection : Recherche Développement Métier – Parution : 08/01/2009 – 2e édition – 66 pages – Format : 20 x 22 – Intérieur : Quadri – EAN13 : 9782915162929 – Prix public : 14 € – Acheter ces livrets chez notre partenaire Eyrolles pour 13,30 €