Les sols, soubassements féconds des civilisations humaines, s’érodent plus vite qu’ils ne se reconstituent. Ils sont la peau de la Terre. Les argiles, une poussière de minéraux, les recouvrent d’une fine pellicule. Et nous la sollicitons de plus en plus, jusqu’à la maltraiter. La vie pourra-t-elle continuer à y puiser ses aliments ?
Et si le véritable risque n’était pas le réchauffement climatique ? Et si c’était l’épuisement de la terre ? Comment nourrir dix milliards d’individus avec des sols surexploités ? Daniel Nahon, professeur de géosciences à l’université Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence, sonne l’alarme. Les sols, soubassements féconds des civilisations humaines, s’érodent plus vite qu’ils ne se reconstituent. Ils sont la peau de la Terre. Les argiles, une poussière de minéraux, les recouvrent d’une fine pellicule. Et nous la sollicitons de plus en plus, jusqu’à la maltraiter. La vie pourra-t-elle continuer à y puiser ses aliments ? Tel est l’enjeu crucial de ce livre. Qui nous rappelle que nous sommes avant tout des Terriens. – Ecouter Daniel Nahon Professeur de géosciences à l’université Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence (2’24 ») interrogé par Marie-Odile Monchicourt dans la chronique « Info Sciences » sur France Info. L’épuisement de la terre – L’enjeu du XXIe siècle de Daniel Nahon – Editeur : Odile Jacob – Collection : Sciences – Parution : 18/02/2008 – 236 pages – Prix public : 25,90 € – Achetez cet ouvrage chez notre partenaire EyrollesUsure des sols : l’homme s’est trop payé sur la bête
Extrait de l’article de François LEMARCHAND dans le quotidien Ouest-France (Edition du 29 février 2008) : […] Les chercheurs Claude et Lydia Bourguignon, ont quitté il y a vingt ans l’Inra. Ils tirent, depuis inlassablement l’alerte, sur l’épuisement des sols, conséquence selon eux de pratiques culturales intensives désastreuses. Ils vulgarisent leur méthode, sols après sols, notamment en viticulture. […] « Nous avons pris conscience de l’importance fonctionnelle de la vie microbienne dans le sol au milieu des années 90, admet Laurent Lapchin, directeur scientifique adjoint d’éconat (écosystèmes cultivés et naturels) à l’Inra. Nos programmes se sont récemment développés à partir du moment où nous avons pu caractériser les gènes des colonies de bactéries et de micro-organismes qui pullulent dans le sol ». Il faudra donc encore quelques années pour que ces recherches débouchent sur des pratiques culturales différentes : l’influence des pesticides sur la vie microbienne du sol ? « On imagine qu’il y a des impacts, avance Laurent Lapchin. Un mode de gestion des sols adaptée à la réduction de l’emploi des pesticides, n’est pas encore au point. » Le travail sur sol simplifié ? Guy Richard directeur de l’unité de science du sol à Orléans est partagé. « On note une plus forte émission de protoxyde d’azote, provoquée par la décomposition des engrais et des résidus de culture, dans les cultures sans labour. C’est le plus puissant gaz à effet de serre. » Les émissions de ce gaz dans l’atmosphère préoccupent au plus haut point les chercheurs. Une étude publiée par la revue Science a réévalué à la hausse la responsabilité de l’agriculture dans l’émission de ce gaz. […]