Une troisième édition de la Semaine Sans Pesticides pour informer sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’emploi des pesticides et sur les alternatives à l’utilisation de ces toxiques. La Semaine Sans Pesticides a été initiée par les membres de l’Acap (Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides) en 2006 et est coordonnée au niveau national et européen par le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures). Pendant 10 jours, du 20 au 30 mars, des associations, ainsi que des collectivités, des jardineries, des agriculteurs, organisent des actions variées pour sensibiliser tous les publics sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation des pesticides et pour montrer que des alternatives viables aux traitements chimiques existent.
Au programme durant dix jours :
– La tenue de stands thématiques, la mise en place de marchés bio et plusieurs animations dans des lieux publics, – Des visites de fermes bio, des portes ouvertes chez les producteurs bio et des sorties sur le terrain, – Différents spectacles, dont un conte musical, plusieurs spectacles pour enfants ou bien une intervention « clownesque « sur l’eau, – Des ateliers pédagogiques et des ateliers pratiques de formation aux techniques de jardinage naturel, des formations spécifiques pour jardiniers amateurs, ou des formations réservées aux élus et aux professionnels, – Des animations scolaires, – Des tables rondes, soirée-débats et conférences, – Plusieurs projections de films (Bio attitudes sans béatitude, Pesticides non merci…) suivies de débats, – Des expositions sur différents thèmes (exemple : comment se débarrasser des parasites sans insecticides)Contexte : La France est le 1er consommateur européen et le 3ème au monde de pesticides
Le modèle agricole dominant est peu respectueux de l’environnement (dépendance aux agrotoxiques, priorité de la monoculture, forte consommation d’eau) et donc de notre santé. Si la plupart des pesticides sont employés dans le domaine agricole, 10% sont utilisés par les jardiniers amateurs et par les collectivités pour la gestion des espaces verts et des entretiens de voiries. Ce modèle résulte de choix politiques dont les effets sont la désertification des campagnes avec comme conséquente la perte du tissu sociale, et bien sûr des impacts environnementaux et sanitaires catastrophiques. Pollution de l’environnement 96% des eaux superficielles et 61% des eaux souterraines en France sont polluées par les pesticides [[« Les pesticides dans les eaux » – Données 2003-2004, IFEN (publiées en Août 2006)]]. 9,0% de la population française a été alimentée en 2003 par une eau du robinet dont la qualité a été au moins une fois non conforme vis-à-vis des pesticides, soit 5,1 millions de personnes. En France, plus de 50% des aliments végétaux consommés renferment des résidus de pesticides. Plus de 8% en contiennent à des doses supérieures aux Limites Maximales en Résidus (LMR) [[DG SANCO, UE]]. Cependant cette contamination ne touche pas les aliments issus de l’agriculture biologique [[AFSSA]]. L’homme étant en bout de chaîne alimentaire, son organisme est contaminé. Il est à noter qu’il y a peu de résidus de pesticides chez les enfants mangeant bio [[Organic Diets Significantly Lower Children’s Dietary Exposure to Organophosphorus Pesticides Chensheng Lu, Kathryn Toepel, Rene Irish, Richard A. Fenske, Dana B. Barr, and Roberto Bravo Environmental Health Perspectives, 2005]]. Risques sanitaires De nombreux problèmes de santé sont induits par les pesticides. Outre les risques d’intoxication aiguë qui ne sont pas négligeables (4,6 % des cas d’intoxications domestique selon le centre anti-poisons de Lille sont dus aux pesticides – soit le 3ème risque le plus important), le plus inquiétant demeure l’intoxication chronique : problèmes d’infertilité ou de développement, risque accru de développer certains cancers, affaiblissement du système immunitaire, perturbation du développement neurologique et comportemental etc.Action : Participez à la pétition européenne
Au cours des 12 derniers mois, les représentants élus du Parlement européen ont travaillé pour réviser la législation européenne sur les pesticides. Il s’agit d’une occasion unique de mettre en cause notre dépendance aux pesticides. Au total plus de 1.000 amendements ont été étudiés – certains très positifs, d’autres neutres, et plusieurs très inquiétants. Maintenant les députés de chacun des 27 pays de l’UE doivent ensemble déterminer le devenir de la législation de l’UE sur les pesticides. Plus précisément, ils doivent décider quelles propositions doivent être adoptées, rejetées, ou reformulées. Les représentants de l’industrie des pesticides sont constamment présents à Bruxelles. Ainsi, ces dernières semaines, ils ont harcelé les députés européens d’appels téléphoniques et ont organisé des événements afin de promouvoir leurs arguments. En tant que citoyen de l’UE, vous avez aussi la possibilité de faire entendre votre voix, c’est pourquoi il est essentiel que vous vous fassiez entendre à Bruxelles. Contacter vos députés européens nationaux et faites entendre vos inquiétudes concernant les pesticides. Demander à vos députés européens de soutenir : – en priorité la santé humaine et l’environnement – l’élimination des pesticides les plus toxiques en Europe – des objectifs de conversion des agriculteurs à des systèmes agronomiques moins gourmands en pesticides – des aides aux agriculteurs qui réduisent l’utilisation des pesticides – une plus grande protection des populations vulnérables et des résidants ruraux une meilleure protection des eaux européennes Faites entendre votre voix à Bruxelles