Avec la crise sanitaire, l’utilisation des produits numériques a pris une ampleur exceptionnelle, contribuant notamment à l’essor du télétravail. Mais saviez-vous que l’impact environnemental des « solutions » dématérialisées est très loin d’être neutre ? De leur fabrication à leur éventuel recyclage, nos ordinateurs, téléphones et objets connectés, génèrent des pollutions bien réelles. A l’occasion de la Semaine européenne de réduction des déchets, France Nature Environnement fait le point sur les vrais impacts environnementaux de ces terminaux indissociables de la transition numérique.
UN PROCESSUS DE FABRICATION PAS TRÈS ÉCOLOGIQUE
Avant de tomber entre nos mains, nos téléphones ou ordinateurs passent par de nombreuses étapes. La phase de fabrication, à l’autre bout de la planète, est celle qui en concentre la majeure partie des impacts, commençant par l’extraction de matières premières non renouvelables, très polluante pour les milieux naturels et mettant en danger les populations. Exemple : les fameux minerais, très convoités pour fabriquer de multiples composants comme les écrans ou les puces de nos téléphones, dont l’extraction rejette des produits toxiques et implique l’exploitation des travailleurs, parfois des enfants. Quant au processus d’assemblage, très complexe, il nécessite beaucoup de traitements chimiques et d’énergie souvent d’origine fossile, et est aussi souvent synonyme de droits sociaux bafoués et d’exploitation des travailleurs dans les pays d’Asie et d’Afrique mais pas seulement.DES DÉCHETS DIFFICILES À RECYCLER
Après une utilisation souvent trop courte à cause, entre autres, du phénomène de l’obsolescence programmée, alors qu’ils pourraient avoir une deuxième vie, ces terminaux deviennent des déchets dits d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et sont considérés comme dangereux compte tenu des substances qu’ils contiennent. C’est le cas des métaux lourds et qui, relâchés dans les milieux, polluent les sols et les eaux et des circuits imprimés dont la combustion est cancérigène. Ce lourd bilan, tout au long du cycle de vie, fait de l’allongement de la durée d’utilisation de nos appareils est la priorité absolue. Les maîtres-mots : écoconception, réemploi et réparation. Mais aussi, la collecte et la gestion de leur fin de vie sont aujourd’hui un réel enjeu, ces déchets nécessitant un recyclage spécifique. Les DEEE non collectés par les bonnes filières sont en bonne partie enfouis, incinérés ou traités dans des canaux informels, et ceux qui atteignent les filières légales en Europe se heurtent souvent au problème de la recyclabilité car ils n’ont pas été conçus pour permettre de dissocier et de récupérer les matières qui les composent ou bien trop peu.POUR UN USAGE DU NUMÉRIQUE PLUS RESPONSABLE
Lors de son discours de présentation du plan France 2030, le 12 octobre dernier, Emmanuel Macron a exprimé que, selon lui, transition écologique rimait avec transition numérique, sans évoquer l’indispensable évolution de nos modes de production et de consommation vers plus de sobriété. Pour Bela Loto, bénévole et référente numérique de France Nature Environnement : « Malgré le réveil écologique, l’impact des produits et services numériques est encore peu connu du grand public. Tout semble, comme par magie, invisible, « open bar », sans effet apparent. Les « solutions » technologiques, sont présentées comme incontournables… A France Nature Environnement, nous sommes convaincus que les choix des décideurs, ainsi que nos usages du numérique au quotidien peuvent être beaucoup plus responsables. »Note de synthèse sur les cycles de vie des équipements numériques
Note de synthèse FNE sur les cycles de vie des équipements numériques – Télécharger la Note de synthèse sur les cycles de vie des équipements numériquesPour aller plus loin
– Sur le terrain : Dans le cadre de la SERD, retrouvez toutes les actions de la FNE près de chez vousA propos de France Nature Environnement
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