Par Jean Gadrey, économiste, membre du conseil scientifique d’Attac.
Tous les économistes et les « responsables » politiques, ou presque, célèbrent le culte de la croissance, condition selon eux de la création d’emplois et de la satisfaction de besoins en expansion. À l’échelle mondiale, ils défendent, au moins en principe, les « objectifs du millénaire » des Nations Unies, visant à réduire fortement la pauvreté. Or ces objectifs ne seront pas atteints si les questions environnementales n’y sont pas intégrées en première ligne, et si la religion de la croissance n’est pas contestée. On se limitera au cas du réchauffement climatique, bien que d’autres voyants soient au rouge : polluants organiques persistants, biodiversité, épuisement des écosystèmes…