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La soif du monde, le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand sur l’eau

783 millions de personnes, soit 11 % de la population mondiale n’a pas encore accès à l’eau potable et 2,5 milliards de gens n’ont pas de toilettes. En ce début du XXI° siècle, le développement rapide de pays à forte population, la détérioration de l’environnement, les changements climatiques, menacent l’approvisionnement en eau et donc les ressources alimentaires mondiales. L’homme sera-t-il capable de nourrir la planète tout en préservant la nature ? Afin de sensibiliser les citoyens aux enjeux de l’eau, Yann Arthus-Bertrand, Thierry Piantanida et Baptiste Rouget-Luchaire ont réalisé le film documentaire La soif du monde diffusé hier soir sur France 2 en partenariat avec l’AFD (Agence Française de Développement) et le Forum Mondial de l’Eau (qui s’est achevé la semaine dernière à Marseille sans avancées notables).

« Moi, à Paris, qui croyais consommer quelques dizaines de litres d’eau par jour, j’ai appris que j’en consommais près de 5 milles litres. » Yann Arthus-Bertrand commence son film avec un constat sans appel. Puis les chiffres s’amoncellent à l’écran : « 1 000 litres d’eau pour 1 kilo de pommes, 3 400 L pour un kilo de riz, 15 000 L pour 1 kilo de bœuf, 11 000 L pour un jean, etc. ». Après HOME et la série Vu du Ciel, ce film documentaire de 90 minutes est fidèle à la réputation de Yann Arthus-Bertrand. LA SOIF DU MONDE, tourné dans une vingtaine de pays, révèle le monde mystérieux et fascinant de l’eau douce grâce à de spectaculaires images aériennes tournées dans des régions difficiles d’accès et rarement filmées, tel que le Soudan du Sud ou le nord du Congo ; découvertes aussi des plus beaux paysages de notre planète, lacs, fleuves, marais, dessinés par l’eau. Des images magnifiques à retrouver notamment dans le teaser ci-dessous : Vous pouvez revoir en intégralité ce documentaire gratuitement pendant une semaine sur Pluzz.fr en cliquant ici. LA SOIF DU MONDE fait donc le pari de confronter la fameuse vision aérienne du monde de Yann Arthus-Bertrand avec la dure réalité quotidienne de tous ceux qui sont privés d’eau, en meurent parfois et se battent sur le terrain pour se procurer l’eau, l’épurer ou l’apporter à ceux qui en manquent. Le film est tissé de rencontres. Un berger du nord Kenya nous dit dans les yeux qu’il a tué pour de l’eau et qu’il le fera encore. Des femmes dansent lorsque l’eau arrive enfin dans leur village. Une ambassadrice des Nations Unies atypique explique son combat pour que les gouvernements s’engagent eux aussi pour permettre l’accès à l’eau et aux techniques les plus modernes d’épuration, garantes de la survie et de la santé des populations les plus pauvres. Des reportages réalisés en Europe, en Afrique, en Asie, en Amérique, donnent la parole à ceux qui s’engagent et innovent, afin d’apporter l’eau où elle manque, l’utiliser plus intelligemment, l’épurer ou mieux encore cesser de la polluer. Des personnalités attachantes, reconnues internationalement ou simples acteurs de terrain, illuminent le film de leur énergie, de leur imagination et de leur enthousiasme… Car, souligne Yann Arthus-Bertrand, l’accès à l’eau potable est plus que jamais le grand enjeu de demain.
La soif du monde
La soif du monde
Notre avis : Ce documentaire rappelle qu’il y a largement assez d’eau pour tous sur notre planète mais qu’elle est très inégalement répartie entraînant déjà des tensions dans plusieurs régions du globe. Mais l’eau est surtout de plus en plus souvent polluée ou porteuse de maladies. Chaque année, elle cause la mort de millions d’innocents. Le film montre la lutte engagée pour enrayer ce fléau. A plus long terme, pourrons-nous accueillir dans des conditions acceptables deux milliards d’hommes supplémentaires d’ici le milieu du siècle ? Des choix que nous faisons aujourd’hui dépend le sort des 9 à 10 milliards d’humains qui peupleront alors la terre. D’ici là, serons-nous capables d’imaginer une nouvelle culture de l’eau, fondée sur le partage équitable entre tous les utilisateurs, qu’ils soient humains, espèces vivantes, écosystèmes ? En réinventant nos rapports avec l’eau, peut-être pourrons-nous ainsi nous réconcilier avec notre planète, nos semblables et nous-mêmes… Un message optimiste alors que le Forum Mondial de l’Eau, peu médiatisé, s’est finalisé sans avancées notables et sans l’adhésion de nombreuses ONG qui dénoncent la privatisation de ce qu’elles considèrent, à juste titre, comme un bien commun de l’Humanité et du Vivant.

L’eau en chiffres

Le miracle de l’eau Si la Terre était seulement 5 % plus proche du Soleil, elle serait un désert brûlant, sans eau, comme Vénus. Si la Terre était seulement 3 % plus éloignée du Soleil, elle serait un désert glacé, comme Mars. Notre planète est la seule qui possède de l’eau gazeuse, solide et liquide ! L’eau a fait de la Terre une planète vivante… 0,02% seulement de l’eau de la Terre est disponible pour nous ! Enlevons l’eau salée des océans, inutilisables pour nous. L’eau gelée des pôles, qui est hors d’atteinte. Celle profondément enfouie dans le sol, qui est inaccessible… Que nous reste-t-il ? A peine 0,02% de toute l’eau. L’équivalent du lac Baïkal, en Russie, le plus grand lac du monde. C’est la quantité d’eau accordée chaque année par la nature aux humains et à toutes les autres espèces terrestres. L’eau de plus en plus rare ! En 1950, la population mondiale était de 2,5 milliards d’humains. Chacun d’eux disposaient alors de 16 800 mètres cubes d’eau. Aujourd’hui, nous sommes sept milliards et nous n’avons plus à notre disposition que 5600 mètres cubes chacun. En 2025, nous serons environ huit milliards et la disponibilité sera inférieure à 4800 mètres cubes. La grande soif Selon l’ONU et la FAO, dès 2025, 22% de l’humanité vivra dans des régions de grande pénurie. 47% de la population mondiale vivra dans des zones soumises à un fort stress hydrique à l’horizon 2030. A quand l’eau potable pour tous ? En 1990, 77% de la population mondiale avait accès à une eau potable. En 2012, la proportion est passée à 87%. Une performance remarquable, due à une mobilisation sur le terrain, notamment en Asie. Un bémol, toutefois dans cette réussite : si le pourcentage de personnes bénéficiant de ce service essentiel augmente, le nombre de ceux qui n’en bénéficient pas augmente aussi. Pourquoi ? Parce que la population croît plus vite encore que l’accès à l’eau. L’empreinte aquatique On l’appelle aussi l’eau virtuelle. Elle se détermine en prenant en compte les volumes d’eau prélevés ou pollués pour élaborer un produit (mais pas son transport sur les lieux de consommation). Il faut ainsi 1 000 litres d’eau pour produire un litre de lait (consommation d’eau de la vache, son alimentation et son entretien). 3 920 litres pour un kilo de poulet (30 litres pour l’abreuver et 6630 litres pour produire sa nourriture (céréales et oléagineux). 11 100 litres pour produire un kilo de coton (notamment pour l’irrigation). 15 155 litres pour produire un kilo de viande de boeuf (120 litres pour abreuver le boeuf, 35 litres pour son entretien, et 15 000 litres pour produire les aliments dont il se nourrit.

Ressources pédagogiques

L'eau, un enjeu majeur pour notre planète un dossier à consulter sur le site de la Fondation GoodPlanet
L’eau, un enjeu majeur pour notre planète un dossier à consulter sur le site de la Fondation GoodPlanet
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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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