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Sécheresse : les agences bradent le prix de l’eau

L’UFC-Que Choisir dénonce la politique incohérente et contre-productive que mènent les agences de l’eau pour lutter contre la sécheresse. Tous les rapports officiels démontrent que la forte pénurie d’eau qui se localise en Aquitaine, en Midi-Pyrénées, dans les Pays de Loire, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Poitou-Charentes est très largement due à un recours excessif à l’irrigation agricole. Il apparaît que, dans ces régions, les agences de l’eau appliquent une redevance aux irriguants extrêmement faible. La politique de l’eau est alors marquée par une paradoxe cinglant : plus le risque de sécheresse est élevé et plus la taxation de l’irrigation est faible.

Ainsi l’agence de l’eau Adour-Garonne, la plus concernée par la sécheresse, taxe l’irrigation à hauteur de 0,23 centimes au m³ alors que les agences de l’eau Artois-Picardie, Rhin-Meuse et Seine-Normandie, peu ou pas touchées par la sécheresse, taxent dans une fourchette allant de 1,14 à 1,50 centimes par m³. Les agences Loire-Bretagne et Rhône-Méditerranée-Corse présentent aussi des coefficients de redevance très bas tout en faisant face à de fortes pénuries d’eau.

Pourtant, la redevance indexée sur la consommation est le seul véritable outil dont disposent les agences de l’eau pour modifier l’usage inconsidéré de la ressource aquatique. En exerçant une écotaxe sur l’irrigation, les pouvoirs publics pourraient inciter les agriculteurs à réduire leurs cultures d’irrigation estivales pour se consacrer à des productions printanières. A l’évidence l’incitation n’est pas au rendez vous : dans le sud-ouest l’irrigation consomme plus de 90 % de l’eau durant l’été et, selon une étude de l’agence de l’eau, « la redevance représente alors 1 % du coût de l’irrigation » !

Ce constat démontre que la politique de lutte contre la sécheresse n’a aucune autre ambition que de gérer au jour le jour des arrêtés de restriction d’eau sans prendre des mesures structurelles dans le domaine agricole. En continuant dans cette logique, on accroît le risque de retour de la sécheresse et on amène les agriculteurs dans une impasse.

L’UFC Que choisir appelle le gouvernement à saisir l’occasion du projet de loi sur l’eau pour y inscrire des mesures anti-sécheresse :

Instituer un contrôle des agences de l’eau par la représentation nationale : pour éviter la dérive des dérogations locales, les redevances payées aux agences de l’eau doivent être encadrées par le Parlement qui doit aussi procéder à un contrôle annuel du fonctionnement des agences de l’eau.

Inciter les agriculteurs à diminuer leur consommation d’eau qui entraînerait un fort relèvement de la redevance applicable à l’irrigation ayant ainsi les effets d’une écotaxe antisécheresse.

Aider au développement des cultures printanières, en reversant le produit financier de la redevance irrigation aux agriculteurs qui désirent reconvertir leurs cultures irriguées.

Le 10 août 2005, l’agence de l’eau Adour Garonne a réagi aux chiffres communiqués par l’UFC-Que Choisir dans l’article ci-dessus. Le porte parole de l’agence de l’eau Adour Garonne a notamment déclaré, dans l’édition du 10 août 2005 du quotidien La dépêche du midi, que « si l’agriculture à cause de l’irrigation consomme en été 70 % de l’eau, sur un an, elle n’en consomme plus qu’un tiers, l’industrie un tiers, les particuliers un tiers ». L’UFC-Que Choisir rappelle que cette répartition concerne les prélèvements brut d’eau et non la consommation nette, qui est la variable à retenir pour la gestion quantitative de la ressource. Du point de vue de la consommation nette, le Ministère de l’écologie rappelle très justement dans son communiqué du 9 août 2005, que « l’eau consommée pour l’agriculture représente en moyenne annuelle environ 50 % de l’eau consommée en France » .

> En savoir sur les agences de l’eau :
Les six agences de l’eau françaises ont été instituées par la loi sur l’eau de 1964, précisée par la loi du 3 janvier 1992 [1]. Elles correspondent aux six grands bassins hydrologiques de France.

Chaque agence est un établissement public de l’État chargé notamment de la coordination du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et des schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) qui en découlent.

Sous l’impulsion d’un conseil d’administration qui réunit les différents acteurs dans le domaine de l’eau (administrations, usagers, collectivités), elle aide financièrement les actions des collectivités locales et des industriels en faveur de l’épuration des eaux ou la production d’eau potable de qualité. Elle agit à la manière d’une mutuelle en redistribuant les taxes qu’elle perçoit auprès des usagers (taxe de prélèvement, taxe de pollution).

L’agence de l’eau n’a cependant aucun pouvoir réglementaire, celui-ci étant du domaine exclusif de l’État.

Source : wikipedia.org, l’encyclopédie libre.

> Pour aller plus loin :

* Artois-Picardie http://www.eau-artois-picardie.fr

* Seine-Normandie http://www.eau-seine-normandie.fr

* Rhin-Meuse http://www.eau-rhin-meuse.fr

* Loire-Bretagne http://www.eau-loire-bretagne.fr

* Adour-Garonne http://www.eau-adour-garonne.fr

* Rhône-Méditerranée-Corse http://www.eaurmc.fr

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