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Une étude INC - Zero Waste France

Comment réduire son impact environnemental de consommateur ?

Quelles sont les démarches mises en place par les citoyens ?

L’Institut national de la consommation et Zero Waste France ont réalisé une étude dont l’objectif était de connaître les habitudes de consommation responsable des citoyens pour réduire leur impact environnemental. Près de la moitié des personnes qui ont répondu pense que les politiques n’ont pas d’impact sur les évolutions en termes de développement durable et que ce sont les consommateurs les premiers à s’engager.

L’Institut national de la consommation et Zero Waste France ont réalisé une étude d’une trentaine de questions sous la forme d’un questionnaire auto-administré en ligne auprès de 5 310 répondants. Les réponses ont été recueillies du 21 juin 2019 au 25 juillet 2019, avec une durée moyenne de réponse au questionnaire de 12 minutes.

L’objectif était de connaître les habitudes de consommation responsable des citoyens (réduction des déchets, recours aux alternatives au neuf…).

95 % des répondants se déclarent impliqués dans des démarches éco-responsables. Les consommateurs ont conscience qu’ils peuvent réduire leur impact environnemental en s’impliquant dans des démarches éco-responsables.

Ils pratiquent en moyenne 13 actions écocitoyennes. Les plus adoptées sont le tri des déchets (96 %), suivies par les actions permettant de limiter le gaspillage alimentaire (96 %), les achats de produits de saison (96 %) et la réduction de sa consommation d’énergie (88 %). Les démarches les moins pratiquées sont la création d’objets avec des anciens vêtements ou tissus (14 %) et l’achat d’habits de seconde main (25 %).

Pour eux, les actions les plus compliquées à mettre en place sont la création d’objets avec des anciens vêtements, de cultiver des légumes ou des fruits dans son jardin, et d’éviter ses déplacements en voiture. A l’inverse les plus simples sont le tri des déchets, la réduction du gaspillage alimentaire et l’achat des produits de saison. 75 % d’entre eux fabriquent au moins un produit par eux-mêmes. Le plus souvent il s’agit de produits d’entretien de la maison. Ils font leurs courses dans les boulangeries et les grandes surfaces. Pour 54 % des répondants les premiers critères de choix des produits sont l’origine et la qualité (bio ou issu du commerce équitable ).

Le prix seul et la marque ne sont plus des critères de choix décisifs, ils représentent respectivement 5 % et 3 % de l’acte d’achat des répondants.

L’étude montre qu’il faut encore lever certains freins comme le manque d’alternatives ou de connaissances ou de compétences pour permettre aux citoyens d’aller encore plus loin dans cette démarche. Elle sert aussi de support pour les conseiller et les informer sur les alternatives au neuf et au jetable.

Quelques chiffres sur les participants au Défi « Rien de neuf »

Zero Waste France
Zero Waste France

Zero Waste France a lancé en janvier 2019 le Défi « Rien de neuf » dont l’objectif est d’essayer d’acheter le moins d’objets neufs possible pendant un an, en se tournant vers les alternatives que sont l’achat d’occasion, la réparation, l’emprunt, la récup’… L’étude montre que la participation au Défi « Rien de neuf » permet de redonner du sens à sa consommation et de faire des économies budgétaires.

Ainsi 48% des répondants disent limiter leurs achats neufs. Plus précisément, 32% d’entre eux achètent des objets d’occasion et/ou empruntent du matériel à leurs proches et voisins.

Synthèse de l’étude

L'Institut national de la consommation,
L’Institut national de la consommation,

L’Institut national de la consommation, en partenariat avec l’association Zero Waste France, a lancé une étude auprès des consommateurs afin d’analyser leurs comportements de consommation responsable.

Un accent a été mis sur les comportements des personnes participantes au Défi « Rien de neuf » lancé par l’association.

Les objectifs de cette étude sont de :

  • connaître les démarches éco-responsables pratiquées par les consommateurs,
  • comprendre les difficultés rencontrées par les consommateurs pour mettre en place des démarches éco-responsables,
  • découvrir les difficultés et les avantages d’une participation au Défi « Rien de neuf » de Zero Waste France,
  • étudier s’il est budgétairement intéressant de limiter ses achats de produits neufs.

Cette étude porte sur 5 310 répondants en ligne du 21 juin au 25 juillet 2019, redressé sur les critères de sexe, âge, région (UDA5), CSP et taux de participants au Défi « Rien de neuf ».

Sommaire

1 – Les démarches éco-responsables pratiquées

  • 1.1 – L’implication des consommateurs dans des démarches de consommation responsable
  • 1.2 – Les acteurs qui peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable
  • 1.3 – La fréquence des démarches éco-responsables pratiquées
  • 1.4 – La difficulté pour mettre en place ces démarches
  • 1.5 – La fabrication « maison » des produits et équipements de la maison
  • 1.6 – Les commerces fréquentés pour les achats alimentaires
  • 1.7 – L’utilisation des applications d’aide au choix pour les achats alimentaires
  • 1.8 – Les critères de décision dans le choix d’un produit

2 – La participation au Défi « Rien de neuf »

  • 2.1 – Les raisons qui motivent les consommateurs à participer au Défi
  • 2.2 – Les principales difficultés liée à la participation au Défi
  • 2.3 – Les avantages à participer au Défi
  • 2.4 – Les solutions pour éviter l’achat d’un produit neuf
  • 2.5 – Quelques chiffres sur les économies réalisées sur certains produits

3 – Conclusions et recommandations

1 – Les démarches éco-responsables pratiquées

Dans cette partie, nous nous sommes intéressés aux habitudes de consommation des répondants, aux démarches éco-responsables qu’ils pratiquent ainsi que les difficultés qu’ils ont rencontrés pour la mise en place de ces démarches au quotidien.

1.1 – L’implication des consommateurs dans des démarches de consommation responsable

En tant que consommateur, vous sentez-vous impliqué dans des démarches de consommation responsable ?

L'implication des consommateurs dans des démarches de consommation responsable
L’implication des consommateurs dans des démarches de consommation responsable

95 % des répondants se déclarent impliqués dans des démarches éco-responsables, seuls 0,6 % des répondants ne se sentent pas du tout impliqués. Les femmes et les personnes ayant des enfants sont plus impliqués que la moyenne. L’âge, la catégorie socio-professionnelle, et le niveau de revenu influencent peu le taux d’implication.

1.2 – Les acteurs qui peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable

Parmi les acteurs suivants, quels sont ceux qui selon vous, peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable ?

Les acteurs qui peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable
Les acteurs qui peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable

Selon les répondants, les consommateurs sont largement les premiers acteurs qui peuvent avoir un impact sur des évolutions en termes de développement durable. Ils sont suivis par les industriels, les fabricants et les producteurs. À peine plus de la moitié des répondant estiment que les politiques peuvent avoir un impact.

Dans la catégorie « Autres » (5 %) est notamment mentionné le rôle des professionnels de l’éducation et des agriculteurs, ainsi que le rôle des médias, des personnalités (célébrités, influenceurs …) et des réseaux sociaux.

1.3 – La fréquence des démarches éco-responsables pratiquées

Pour chaque démarche, vous arrive-t-il de la pratiquer systématiquement / régulièrement / de temps en temps / pas encore mais j’envisage de le faire / non et je n’envisage pas de le faire ?

La fréquence des démarches éco-responsables pratiquées
La fréquence des démarches éco-responsables pratiquées

Sur les seize démarches proposées dans le questionnaire, les répondants en pratique en moyenne 13 (personnes ayant répondus pratiquer systématiquement, régulièrement ou de temps en temps les démarches).

Les démarches les plus pratiquées par les répondants (c’est-à-dire les personnes ayant répondu pratiquer systématiquement ou régulièrement une démarche) sont le tri des déchets (96 %), limiter le gaspillage alimentaire (96 %), consommer des produits de saison (96 %) et réduire sa consommation d’énergie (88 %).

Les démarches les moins pratiquées par les répondants (c’est-à-dire les personnes ayant répondu qu’elles ne pratiquaient pas cette démarche et qui n’envisagent pas de le faire) sont la création d’objets avec des anciens vêtement ou tissus et l’achat de vêtements de seconde main.

1.4 – La difficulté pour mettre en place ces démarches

Selon vous cette démarche est-elle très difficile / plutôt difficile / plutôt facile / très facile à mettre en place ?

La difficulté pour mettre en place ces démarches
La difficulté pour mettre en place ces démarches

Les difficultés perçues des différentes démarches sont très disparates puisque les taux de difficulté oscillent entre 65% et 3% des répondants.

Il semble difficile pour les répondants de :

  • créer des objets avec des anciens vêtements ou tissus,
  • cultiver des légumes ou des fruits dans son jardin,
  • eviter au maximum ses déplacements en voiture.

Vous pouvez retrouver dans le rapport complet de l’étude une explication de chaque démarche éco-responsable, les raisons pour lesquelles les répondants ne la pratiquent pas et quelques conseils pour vous aider à mettre en place cette démarche.

1.5 – La fabrication « maison » des produits et équipements de la maison

Parmi les produits suivants, vous arrive-t-il d’en utiliser que vous fabriquez vous-mêmes ?

La fabrication
La fabrication

75 % des répondants fabriquent au moins un produit (produits cosmétiques, lessive, liquide vaisselle, vêtements, meubles, etc.) eux-mêmes. En moyenne, ils fabriquent deux types de produits eux-mêmes.

Les produits les plus souvent fabriqués par les particuliers sont les produits d’entretien de la maison (nettoyant pour le sol, pour les différentes surfaces, etc.), un peu plus d’un répondant sur deux fabrique lui-même ces produits, au moins de temps en temps. Les vêtements sont les objets les moins fabriqués avec moins d’un répondant sur quatre qui confectionne ses propres vêtements.

1.6 – Les commerces fréquentés pour les achats alimentaires

Dans quels commerces avez-vous l’habitude de faire vos achats alimentaires ?

Les commerces fréquentés pour les achats alimentaires
Les commerces fréquentés pour les achats alimentaires

Les boulangeries et les grandes surfaces sont les commerces les plus fréquentés par les répondants pour les achats alimentaires, respectivement par 69 % et 68 % d’entre eux. A l’inverse, les poissonneries et les boutiques spécialisées en vrac sont beaucoup moins fréquentées (15 % pour chacun d’eux).

Par rapport à l’ensemble des répondants, les hommes ont tendance à moins fréquenter les commerces favorisant les achats responsables (les magasins spécialisés en bio, en vrac, les distributeurs en circuit court). Les individus de moins de 24 ans ont une plus grande tendance à fréquenter les magasins spécialisés en bio et en vrac. Les personnes de 50 ans et plus vont plutôt fréquenter les commerces de proximité.

Les personnes sans activité fréquentent en moyenne moins souvent les distributeurs en circuits courts, les magasins spécialisés « bio » et les boutiques spécialisées en vrac. Les « CSP + » vont plus fréquemment que la moyenne dans les magasins spécialisés « bio » et moins dans les grandes surfaces.

En zone rurale, les personnes vont plus souvent chez les producteurs en direct. Dans les petites et moyennes villes, les personnes vont plus souvent dans les grandes surfaces et moins dans les magasins spécialisés « bio » et les boutiques spécialisées en vrac. Dans les grandes villes les personnes vont davantage dans les magasins alimentaires de proximité, les magasins spécialisés « bio » et vrac, et moins souvent chez les producteurs en direct.

1.7 – L’utilisation des applications d’aide au choix pour les achats alimentaires

Les applications d’aide au choix du type Yuka ou Y’a quoi dedans permettent, en scannant le code barre d’un produit de connaître sa composition et de détecter si le produit est trop sucré, trop salé, s’il contient des additifs, etc. et ainsi d’aider le consommateur sur la connaissance du produit qu’il compte acheter. Dans certains cas, les applications proposent un substitut (généralement le même produit mais d’une autre marque) considéré plus sain.

Lorsque vous faites vos achats alimentaires, utilisez-vous des applications d’aide au choix ?

L'utilisation des applications d'aide au choix pour les achats alimentaires
L’utilisation des applications d’aide au choix pour les achats alimentaires

1.8 – Les critères de décision dans le choix d’un produit

Lorsque vous faites vos achats alimentaires, quelle affirmation vous correspond le plus dans le choix du produit ?

Les critères de décision dans le choix d'un produit
Les critères de décision dans le choix d’un produit

On constate aujourd’hui que le prix (tout seul) et la marque ne sont plus des critères de décision prédominants. Le premier critère de décision sont les informations que l’on peut trouver sur le produit. Le prix joue une importance quand il est mis en perspective des informations que l’on peut trouver sur les produits.

2 – La participation au Défi « Rien de neuf »

Nous avons ensuite demandé à nos participants s’ils connaissaient Zero Waste France, une association spécialisée dans la lutte contre la production de déchets et du gaspillage, et s’ils participaient au Défi « Rien de neuf » lancé par cette dernière. La suite du questionnaire n’était adressée qu’aux personnes indiquant participer à ce Défi, soit 953 répondants.

Nous nous sommes intéressés dans cette partie aux raisons qui motivent les personnes à participer au Défi, aux avantages et inconvénients de se lancer dans cette démarche, les solutions utilisées pour éviter un achat neuf, et sur le prix de ces alternatives par rapport à un achat neuf.

2.1 – Les raisons qui motivent les consommateurs à participer au Défi

Pourquoi avez-vous décidé de faire partie de ce défi ?

Les raisons qui motivent les consommateurs à participer au Défi
Les raisons qui motivent les consommateurs à participer au Défi

Pour 81 % des participants au Défi, c’est d’abord l’idée de s’impliquer davantage dans des démarches écologiques qui les a poussés à se lancer. Pour plus d’un participant sur deux, c’est pour des raisons de bon sens et et seulement 12% le font pour des raisons budgétaires alors que cela peut parfois être budgétairement plus intéressant.

2.2 – Les principales difficultés liée à la participation au Défi

Quelles ont été les principales difficultés liées à votre participation au Défi ?

Les principales difficultés liée à la participation au Défi
Les principales difficultés liée à la participation au Défi

Bien que pour 14 % des personnes participantes le Défi ne pose aucune difficulté, pour le reste des participants il en existe tout de même quelques-unes. Pour participer correctement au Défi, selon les réponses des participants, il faut complètement repenser son mode de consommation et abandonner ses réflexes de « grand consommateur ». Le Défi semble également poser des problèmes au niveau logistique et sur la disponibilité des biens d’occasion. Le manque de connaissance et de savoir-faire est aussi une difficulté rencontrée par les participants. Les autres difficultés rencontrées proviennent principalement de barrières psychologiques et surtout de l’entourage (source de conflits, manque de compréhension, etc.).

2.3 – Les avantages à participer au Défi

Quels sont pour vous les avantages à participer au Défi ?

Les avantages à participer au Défi
Les avantages à participer au Défi

Outre la préservation de notre environnement et des ressources naturelles, l’engagement dans le Défi présente de nombreux avantages. Pour près d’un tiers des répondants, cela leur a permis de faire des économies budgétaires. Le deuxième avantage cité par les participants est qu’il permet de donner du sens à sa consommation. Les répondants déclarent consommer moins et mieux, réfléchir à chaque achat, et ainsi, en obtenir une meilleure satisfaction. Le fait de participer au Défi permet aussi de renforcer le sentiment de faire partie d’une communauté et de renforcer les liens sociaux. La participation active sur le site du Défi permet aussi de prendre conscience de l’impact écologique de notre consommation, ce qui est motivant pour les participants car cela leur permet d’évaluer l’impact d’un non-achat en termes de ressources préservées. Enfin, les participants déclarent que la participation au Défi a permis de renforcer le sentiment de satisfaction, de bonheur et de bien-être.

2.4 – Les solutions pour éviter l’achat d’un produit neuf

Parmi les actions suivantes, quelles sont celles que vous avez déjà faites pour éviter un achat neuf ?

Les solutions pour éviter l'achat d'un produit neuf
Les solutions pour éviter l’achat d’un produit neuf

Pour éviter d’acheter un produit neuf, il existe plusieurs solutions. L’achat d’occasion a déjà été réalisé par la plupart des participants au Défi, suivi de près par le renoncement à l’achat. Les activités manuelles (réparation et fabrication maison) ont déjà été pratiquées par deux tiers des participants. La location de matériel est beaucoup moins répandue.

2.5 – Quelques chiffres sur les économies réalisées sur certains produits

Quelques chiffres sur les économies réalisées sur certains produits
Quelques chiffres sur les économies réalisées sur certains produits

3 – Conclusions et recommandations

Pour résumé, les consommateurs ont conscience qu’ils peuvent faire bouger les choses en termes de développement durable en s’impliquant dans des démarches éco-responsables : trier ses déchets, faire attention à ne pas gaspiller de la nourriture, créer soi-même ses cosmétiques et produits d’entretien de la maison, etc. Cependant, on constate que certains aimeraient aller plus loin, mais un manque d’alternatives ou de connaissances ou de compétences sont des barrières qu’il est encore difficile de lever.

Le prix et la marque des produits ne sont plus des critères de choix décisifs dans l’acte d’achat, les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la composition du produit, son origine, la rémunération du producteur, etc.

La participation au Défi « Rien de neuf » permet de redonner du sens à sa consommation et de faire des économies budgétaires, même s’il est parfois compliqué de mettre en place cette démarche au quotidien, notamment à cause d’un manque de disponibilité des produits d’occasion et la difficulté d’affirmer sa démarche face à son entourage.

L’INC et Zero Waste France recommandent et s’engagent à proposer une meilleure information et un meilleur accompagnement des consommateurs souhaitants s’engager ou s’impliquer davantage dans des démarches vertueuses pour la société et l’environnement, en intervenant auprès des décideurs publics, en créant des contenus ludiques et pratiques pour vous aider dans vos démarches et en rencontrant des professionnels engagés.

 

Documents joints

– https://www.inc-conso.fr/
– https://www.zerowastefrance.org/

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