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Primaire Europe Ecologie Les Verts : l’ensemble des débats entre Eva Joly, Nicolas Hulot, Stéphane Lhomme et Henri Stoll

Le troisième et dernier débat des primaires d’Europe Ecologie–Les Verts s’est tenu mercredi dernier à Lille. Un débat plein d’enjeu pour les quatre protagonistes des primaires écologistes, Nicolas Hulot, Eva Joly, Stéphane Lhomme et Henri Stoll. Surtout pour les deux premiers qui sont en effet coude-à-coude dans les sondages.

Un débat d’autant plus important que les inscriptions sur les listes électorales «vertes» pour participer à la primaire sont closes depuis le 10 juin et que les sympathisants EELV ont commencé à voter, grâce à un système de vote électronique, ce mercredi. Il sera clôturé le 23 juin à 9h, tandis que les électeurs par voie postale auront jusqu’au 24 à minuit. Les résultats seront dévoilés le 29 juin.

Les débats en vidéo

Mercredi 15 juin à Lille : le dernier affrontement entre les quatre candidats à la primaire écologiste… C’est Stéphane Lhomme qui ouvre les débats avec une intervention (minutée) de 7 minutes. Le militant anti-nucléaire axe toute son intervention sur les déclarations de Nicolas Hulot. Lui revendique l’opposition entre le privé et le public, que Nicolas Hulot veut réconcilier. Lui veut que la France s’indigne là où Nicolas Hulot veut le pacifier. Lui veut opposer les riches et les pauvres et occuper l’espace laissé libre par la candidature unique du Front de Gauche, et la non-candidature du NPA. Henri Stoll semble conscient de son déficit de notoriété. Il passe ses sept minutes à se présenter aux 33000 électeurs. Son action de maire de Kaysersberg, son franc-parler. C’est au tour d’Eva Joly. L’ancienne magistrate se dit « attristée » d’avoir « entendu Nicolas utiliser contre (elle) les arguments des adversaires de l’écologie ». La déclaration attribuée à Nicolas Hulot sur « l’écologie punitive » lui est restée en travers de la gorge. « »Moi je crois que la société française souffre plutôt d’impunité que de punition ». Nicolas Hulot fait la moue. Le discours d’Eva Joly parle de rupture. Elle est très vivement applaudie par toute la salle. Du coup, Nicolas Hulot embraye direct en réponse. L’ancien animateur certifie qu’il n’a pas tenu les propos qu’Eva Joly lui a attribués. Il estime être victime d’attaques directes depuis deux mois de la part de ses adversaires à Europe Ecologie, « encore ce matin dans le Canard Enchaîné où on me soupçonne de bourrer les urnes ». Ne pas confondre « combat et coup bas ». Le jeu de mot passe mal dans la salle, qui siffle. Nicolas Hulot passe à la suite: il portera la « radicalité, ancrée sur des valeurs sociales ». Le tout sur un mode un peu défensif, comme en réponse aux reproches que lui ont formulé Eva Joly et Stéphane Lhomme. A l’applaudimètre, la salle paraît tout de même convaincue. Revoir intégralement le dernier débat organisé le 15 juin à Lille : Revoir intégralement le 1er débat organisé le 6 juin à Toulouse : Revoir intégralement le 2ème débat organisé le 9 juin à Paris : Le 30 juin, c’est depuis Grenoble que sera retransmis le débat de second tour, ou la première allocution publique du ou de la candidat-e de l’écologie si le scrutin est emporté au premier tour. Il sera retransmis en direct sur le site consacré aux primaires en cliquant ici.

Les quatre candidats

Nicolas Hulot Le candidat médiatique : c’est le candidat qui a la plus grande notoriété, la plus grande popularité, et qui serait en théorie le plus à même de faire passer auprès du grand public les idées écologistes. Mais son parcours professionnel (« l’homme de TF1 ») et les liens qu’il a tissé avec les généreux donateurs de sa fondation (« l’homme sandwich de Rhône-Pollenc » dixit Fabrice Nicolino) sont autant de griefs largement exploités par les autres candidats comme Stéphane Lhomme. Il répond à son principal détracteur : « Je subis sans broncher, car l’enjeu mérite de passer au-dessus de ça. […] Que sait monsieur Lhomme de ce que moi et ma fondation avons fait comme petits succès ? Rien. » Hulot vend « l’écologie de l’action et pas l’écologie de la sanction », « l’écologie ouverte qui n’a pas peur d’ouvrir ses bras ». Les cinq axes de sa campagne sont : – Faire de l’égalité et de la solidarité les socles de l’action – Penser une autre économie pour le bien-être de tou-te-s – Rappeler à nos partenaires les impératifs écologiques – Crédibiliser des solutions vraiment nouvelles – Redonner la parole à tou-te-s pour renouveler la démocratie Pour en savoir plus cliquez ici.
  • Consultez la déclaration de candidature de Nicolas Hulot « changer de cap » en cliquant ici.
Parmi les soutiens de Nicolas Hulot : le député européen José Bové, l’ancien résistant et diplomate Stéphane Hessel (vidéo Médiapart ci-dessous), le président de la LPO Allain Bougrain Dubourg, le climatologue Jean Jouzel, le réalisateur de « Nos enfants nous accuseront » Jean-Paul Jaud … Eva Joly La candidate de la droiture : Ancienne juge d’instruction au pôle financier du palais de justice de Paris, elle trancherait certainement avec tous les corrompus de la classe politique habituelle. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ignorait totalement ses penchants écologistes. Après avoir lourdement taclé Nicolas Hulot sur son hypothétique rapprochement avec Jean-Louis Borloo, Eva Joly a changé de tactique. Car la presse a aussi rappelé que l’ex-juge avait hésité à rejoindre François Bayrou (MoDem) avant de suivre Daniel Cohn-Bendit aux européennes de 2009. Face à la notoriété d’Hulot, la députée européenne joue cependant la carte légitimiste en rappelant sa présence au sein d’EE-LV depuis trois ans, son expérience des trois derniers scrutins avec les écologistes. « L’écologie n’est pas qu’environnementale », tacle-t-elle. Le clip de campagne d’Eva Joly (« Une pub pour opticiens? », raillent des internautes, rappelant que les « jolystes » critiquaient récemment un « Hulot roi de la com ») : Henri Stoll Un candidat « comme vous et moi » : Maire de Kaysersberg en Alsace, Henri Stoll n’est pas d’accord avec le positionnement de ses concurrents : « Nous devons nous adresser aux gens qui ont des difficultés, pas aller chercher des voix au centre, déjà super-embouteillé, avec Borloo, Bayrou, Villepin… Beaucoup de gens sont dégoûtés de la politique spectacle, du sarkozysme, du bling-bling… Ils vont voter FN ou s’abstenir. Pour les convaincre, il faudra trouver la personnalité qui les représentera le mieux, leur proposer quelqu’un comme vous et moi. Hulot est le candidat médiatique, Éva incarne la rigueur du juge d’instruction. Moi, je vais au boulot, je fais mon jardin. Je suis quelqu’un auquel on peut s’identifier ». Stéphane Lhomme Le candidat anti-Hulot : Ancien président du Réseau Sortir du Nucléaire (il en a été viré par des gens qui le trouvaient trop radical, par exemple les dirigeants des organisations dont parle Fabrice Nicolino dans son dernier livre Qui a tué l’écologie), il n’est pas soupçonnable d’avoir frayé avec EDF, puisqu’au contraire EDF est allé jusqu’à recruter des barbouzes pour l’espionner. Mais il est surtout un anti-Hulot. C’est d’ailleurs ainsi qu’il motive sa candidature : une écologie politique, de combat, contre la tartufferie et la « croissance verte ». « S’il était investi, Hulot devrait passer sa campagne à se justifier : qu’il est antinucléaire, qu’il est de gauche… » prévient Stéphane Lhomme. Il n’est pas certain que son discours tourné essentiellement contre un autre candidat à la primaire soit fructueux. D’ailleurs à Paris, son intervention ciblée contre Hulot a été contreproductive, la salle ayant soutenu bruyamment « le candidat TF1 ». L’ex-présentateur d’Ushuaïa en a profité pour marteler sa vision de l’écologie : « Une écologie de l’action et pas de la sanction. De la conviction et pas du rejet. De la proposition et pas toujours de la punition. Une écologie qui ne soit pas moralisatrice, oui, j’assume ce choix ». Si Stéphane Lhomme nie que sa campagne soit contreproductive, elle semble cependant gêner indirectement les partisans d’Eva Joly. « Ces primaires ne doivent pas être un référendum pour ou contre Nicolas Hulot. C’est beaucoup plus sérieux que cela », a mis en garde l’eurodéputée candidate, sur France Info, dans une posture assez défensive. Pour Yannick Jadot, son porte-parole, « la vraie question, c’est de trancher entre deux visions de l’écologie : celle de Nicolas Hulot, pédagogique, et celle d’Eva Joly. Pour elle, il faut convaincre que nos propositions sont crédibles, y compris hors des champs identitaires de l’écologie. » Pour lui, les attaques virulentes de Lhomme victimisent Nicolas Hulot, « donc ça le renforce ». Malgré ces critiques, Stéphane Lhomme ne regrette rien de sa campagne anti-Hulot : « Dire que Nicolas Hulot a retourné mes attaques à son avantage, c’est purement fictif : lors du deuxième débat, c’était une petite salle parisienne avec une trentaine de personnes de la direction qui étaient acquises à Hulot qui m’ont sifflé. Cela ne représente pas le mouvement écologiste. » N’entendant apparemment pas abandonner sa stratégie, le militant antinucléaire a relayé les inquiétudes provoquées par des milliers d’inscriptions à la primaire qui ne seraient pas assorties d’une copie de la carte d’identité. Cette critique avait notamment été formulée par des partisans d’Eva Joly. Lui suggère de plus que ces inscrits pourraient favoriser… Hulot. Enfin, Stéphane Lhomme a de nouveau insister, lors du débat à Lille : « C’est à gauche qu’on a un espace. On nous fait miroiter qu’on pourrait atteindre des scores incroyables en allant notamment convaincre au centre et à droite. Mais sur ce terrain, il y a déjà Borloo et Bayrou. »

32 900 Français inscrits pour la primaire écologiste

Europe Ecologie/Les Verts comptabilisait jeudi soir 28.000 électeurs inscrits pour participer à la primaire du parti le 15 juin. Près de la moitié d’entre eux ne sont pas adhérents. Ces 32 900 inscrits se partagent en trois catégories. Un peu plus de 15.000 adhérents, 2.000 sympathisants et 11.000 nouveaux inscrits par internet depuis le 18 mai dernier. Selon les données fournies par le mouvement écologiste, le barbu en pantalon de velours côtelé et le «bobo» des beaux quartiers parisiens sont relégués au rang de clichés. Le participant à la primaire est plutôt un homme âgé de 40 à 60 ans. Il est souvent fonctionnaire de catégorie A ou B ou cadre dans le privé. Il gagne bien sa vie, en tous cas mieux que la moyenne des Français. Il vit dans un appartement à Paris, Lyon, Nantes ou dans un pavillon de banlieue résidentielle. S’il ne s’est jusqu’à présent jamais engagé en politique, il a déjà souvent milité dans une association. Sa fibre écologiste n’est pas nouvelle; en clair, ce n’est pas la catastrophe de Fukushima qui l’a incité à s’inscrire pour la primaire. Il s’est en revanche souvent laissé convaincre par des militants d’Europe Ecologie qu’il fréquente.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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