Du 9 au 11 avril 2008, José Gualinga sera exceptionnellement à Paris. L’occasion de mieux connaître le cas exemplaire de la lutte de ce peuple contre les compagnies pétrolières. C’est pourquoi Parole de Nature organise une projection-rencontre du documentaire « Les connaisances des hommes de la forêt » au cours de laquelle il sera possible de dialoguer de façon privilégiée avec José.
INVITATION de Paroles de Nature à tous ceux qui s’intéressent à la lutte du peuple Kichwa de Sarayaku (Amazonie équatorienne) – Lire l’article « L’esprit de la lutte : Sarayaku, un peuple contre le pétrole » Des résultats significatifs ont été obtenues sur le plan médiatique et juridique mais les menaces sont toujours bien présentes. Il est donc essentiel de maintenir notre soutien aux 1200 indiens de Sarayaku. L’objectif de cette rencontre est de réaliser avec José un point sur la situation actuelle et les projets en cours notamment sur le projet Frontière de vie. Chacun pourra sans doute à cette occasion trouver une façon de s’impliquer à leur coté. Votre simple présence sera déjà le signe positif d’une écoute. Une occasion unique de tisser un lien avec Sarayaku et de prendre part à leur cause. Nous diffuserons en début de rencontre le nouveau documentaire « Sacha Runa Yachay» (« Les Connaissances des hommes de la forêt ») de Eriberto Gualinga. L’entrée est libre, nous vous demandons seulement de nous confirmer assez rapidement votre présence par mail Plusieurs dates de rencontres sont possibles : – Mercredi 9 avril 2008 à 17h00 au Musée de l’homme (Paris) Palais de Chaillot – 17 Place du Trocadéro – Paris 16e Accès : Métro Trocadéro – Jeudi 10 avril 2008 à 20H00 à Amnesty International France (Paris) 72 – 76 Bd de la Villette – 75940 Paris cedex 19 Accès : Métro Belleville ou Colonel Fabien – Vendredi 11 avril à 15H00 au Musée de l’homme (Paris) – Réservé aux enfants de 10 à 15 ans Palais de Chaillot – 17 Place du Trocadéro – Paris 16e Accès : Métro Trocadéro Le projet d’un peuple La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les raisons de la déforestation figure en bonne place l’exploitation des ressources naturelles, en particulier la prospection et l’exploitation du pétrole. Face à l’avancée des compagnies, une communauté indienne, celle de Sarayaku dans la province du Pastaza, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, elle refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel. Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture… Un de ses représentants, José Gualinga, est actuellement sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois en danger de mort lors des luttes avec les compagnies pétrolières. Il prendra la parole au nom de son peuple. Cet espace de parole sera aussi le votre ; vous aurez la possibilité de le questionner directement. « Sacha Runa Yachay » de Eriberto GUALINGA Les Anciens et les chefs du peuple Kichwa de Sarayaku souhaitent que les jeunes connaissent l’histoire de leur organisation, l’importance de la terre et les conséquences que pourrait entraîner l’entrée sur leur territoire des grandes entreprises internationales. Ce documentaire a pour mission de rassembler les jeunes de Sarayaku autour du projet ‘Frontière de vie’ : planter une frontière d’arbres à fruits et à fleurs tout autour de leur territoire. Une frontière virtuelle pour protéger la vie dans la forêt contre l’exploitation pétrolière… « Soy el defensor de la selva » de Eriberto GUALINGA Eriberto est un des jeunes frères de José Gualinga. En 2003, 600 militaires et 400 ouvriers débarquent sans prévenir sur le territoire ancestral de Sarayaku, avec hélicoptères, chiens et explosifs, pour mener à bien des explorations sismiques. Les habitants de Sarayaku se soulèvent, revêtent les peintures corporelles de la lutte. Eriberto Gualinga saisit une caméra et filme les évènements de cette année folle. Il en naîtra « Soy Defensor de la Selva », un film étonnant, lyrique et vibrant d’émotion, un document rare. Il nous plonge au cœur de la forêt, collant à la peau d’un peuple amazonien contemporain. Les femmes d’Amazonie, en particulier, s’y révèlent d’une puissance bouleversante, se dressant sans arme face aux militaires, les invectivant et les subjuguant par le seul pouvoir du verbe. Eriberto Gualinga nous montre le tout dans un apparent désordre et réinvente le cinéma, tout seul, depuis le fond de la forêt… Projet Frontière de Vie Le projet « Frontière de Vie » a été élaboré par la communauté de Sarayaku sous l’inspiration de ses yachaks (chamanes). C’est un projet vaste et complexe, comprenant de nombreux aspects -dont certains n’ont pas encore été dévoilés- et qui s’étend sur une ou deux décennies. Sa fonction première est de maintenir le peuple Kichwa sur son territoire actuel tout en préservant leurs connaissances et traditions. La «Frontière de Vie» proprement dite est un projet qui consiste à créer sur le pourtour de leur territoire (300 kms de long) une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Cette frontière sera visible d’avion et se veut un symbole universel de paix, de protection de la Terre et des peuples autochtones. Cette « frontière » se veut ainsi un symbole à valeur universelle, nous montrant sans équivoque que l’immense forêt amazonienne est habitée depuis toujours ; que ses habitants veulent la maintenir intacte et y préserver leurs modes de vie, qu’ils sont prêts à nous y accueillir et à créer avec nous une vaste solidarité planétaire à condition que nous les respections et acceptions de créer avec eux un rapport égalitaire.