Alors que l’affaire Clearstream connait un nouveau rebondissement juridique avec l’appel du parquet contre la relaxe de Dominique Villepin, il est bon de se rappeler que cette affaire ne se résume pas, loin s’en faut, à une histoire de faux listing sur lequel ont été ajouté les noms de certaines personnalités, dont celui de l’actuel Président de la République, Nicolas Sarkozy. En effet, à l’origine de cette affaire, il y a un journaliste d’investigation, Denis Robert, qui dénonce en 2001 dans son livre Révélation$ la véritable affaire Clearstream qui concerne le fonctionnement de cette chambre de compensation internationale dont le montant des transactions financières annuelles représente environ 9 trillions d’Euros » 9 puissance 12 » comme douze zéros avec environ 400000 transactions par jour.
En avril 2006, répondant à une question que lui posait Sylvain Bourmeau dans Les Inrockuptibles, Vincent Peillon, à l’époque responsable d’une Mission parlementaire sur le blanchiment et les paradis fiscaux avec Arnaud Montebourg, n’hésitait pas à affirmer : « Bien sûr que la vraie affaire Clearstream, c’est la première, que je continue de considérer comme très importante, dont je regrette qu’on ne s’y intéresse pas davantage et qui concerne le fonctionnement de cette chambre de compensation et l’absence de contrôle public sur ces mécanismes de transactions financières internationales. Les ouvrages de Denis Robert, différentes instructions judiciaires et le travail de la mission d’information parlementaire sur le blanchiment que j’ai présidée ont pointé des dysfonctionnements graves, au point d’ailleurs que le président de Clearstream de l’époque a été démissionné et que la société a été rachetée par la bourse allemande. Le vice-président de cette société a déclaré devant les autorités judiciaires de son pays que c’était la plus grande lessiveuse du monde ! Devant notre commission, il a précisé qu’il avait été payé, sans doute grassement d’ailleurs, pour effacer les traces informatiques des malversations financières opérées dans le cadre de cette société.»
Corruption, scandale financier : l’autre affaire Clearstream43320-c041d En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets. Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent.
En février 2001, Denis Robert sort son livre, Révélation$ et diffuse son film Les dissimulateurs dans le cadre de 90 MINUTES, l’émission d’enquête de CANAL+. C’est la tempête. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent car Clearstream menace de procès en cascade. A contre-courant, la mission parlementaire Peillon/Montebourg se saisit de l’affaire et convoque les témoins. De peur que l’affaire se propage à l’étranger, une information judicaire est ouverte en catastrophe au Luxembourg. Toute la direction de la firme est mise à pied et Clearstream est racheté par un groupe allemand. Un mois plus tard, le procureur du Luxembourg claironne que tout est réglé et qu’il n’y a rien à chercher. De cette tragi-comédie, Denis Robert tire un second récit, plus personnel, La boîte noire. Et un second film, toujours diffusé par CANAL+, L’affaire Clearstream.
C’est ce second film que CDURABLE.info vous propose de voir ou revoir ci-dessous grâce à Dailymotion pour découvrir l’autre affaire Clearstream ou plutôt la véritable affaire Clearstream qui a disparu derrière l’affrontement Villepin-Sarkozy, comme l’arbre qui cache la forêt …
Voir aussi « Les Dissimulateurs »
200 visites d’huissiers au domicile de Denis Robert, 30 procédures en cours… Face aux moyens colossaux de ses détracteurs, Denis Robert ne peut opposer que son énergie, ses livres et sa bonne foi. Pour soutenir Denis Robert
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