Avec 145 000 licenciés, 250 000 pratiquants affiliés au sein de plus de 2 300 organisations, la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM) représente un vecteur de sensibilisation sans commune mesure. Conformément à ses statuts, elle est engagée dans le développement durable. Et si elle a accueilli favorablement le Grenelle de la mer car nombre d’objectifs rejoignent ses préoccupations, elle regrette aujourd’hui le manque d’intérêt de la part des organisateurs pour les fonds marins.
La nécessité de préserver les écosystèmes marins et sous-marins, l’intérêt de mieux les connaître et de suivre leurs évolutions pour mieux les protéger, l’importance de faire partager la passion de la mer sont les maîtres mots de la FFESSM et de ses licenciés. A l’annonce de la tenue du Grenelle de la mer, la Fédération était prête à apporter une contribution éclairée que ce soit dans les domaines de la formation et de la sensibilisation aux écosystèmes marins, que dans ceux de la préservation des sites et de la connaissance. A la surprise du Comité directeur de la Fédération, les ateliers préparatoires étaient déjà formés lorsque ses membres ont reçu l’invitation aux débats publics. Selon Frédéric Di Meglio, secrétaire général de la FFESSM : « L’oubli provient peut-être du fait que nous sommes sous l’égide du Ministère des Sports et non du Ministère de l’Ecologie, alors que le mot « études » est dans notre libellé depuis la fondation de la fédération en 1955. Pour cela, il est indispensable que la FFESSM soit reconnue comme actrice de l’environnement et du développement durable de la mer, et présente dans les instances nationales ou territoriales de gestion des aires marines protégées ou d’aménagement des sites. Nous avons engagé une demande d’agrément, mais surtout nous avons des propositions précises ». Faisant suite aux différentes propositions des ateliers du Grenelle de la mer, la FFESSM affirme son souhait : – que le milieu sous-marin soit explicitement pris en compte dans les propositions du Grenelle de la mer, – que les activités subaquatiques soient considérées comme un vecteur privilégié de sensibilisation, de formation et de connaissance sur ce milieu, au moment où l’attractivité des espaces naturels, via des pratiques sportives, ne cesse de croître auprès du public. De manière non exhaustive, la FFESSM propose donc d’ajouter, de compléter ou de modifier les textes des ateliers du Grenelle de la mer, notamment les thèmes explorés par le groupe 2 « Entre menaces et potentiels, une mer fragile et promesse d’avenir » et le groupe 3 « Partager la passion de la mer ». ➢ En matière de préservation des écosystèmes sous-marins : Proposition FFESSM n°1 (cf. groupe 2, II : ajout) : Encourager l’aménagement des sites de plongée les plus fréquentés et les plus sensibles, afin de limiter l’impact des mouillages sur le milieu naturel, favoriser la cohabitation des différents usages. La FFESSM propose : – d’établir, via les clubs ou les représentants départementaux et régionaux, une liste de sites à équiper de bouées d’amarrage de surface, ainsi que les modalités d’usages (ayant droits, charges maximale journalière…), – de travailler sur un protocole d’immersion d’épaves ou de mise en place de récifs artificiels, évolution de la réglementation, choix des sites, suivi des sites… Proposition FFESSM n°2 (cf. groupe 2, II-6 : complément) : Conforter la politique des aires marines protégées – parcs marins et Natura 2000 – par l’impact positif des activités subaquatiques : sensibilisation / information / surveillance du milieu. La FFESSM propose que les acteurs locaux de la Fédération participent à la politique des aires marines protégées, aux comités de pilotage ou aux comités de gestion de ces aires, à l’élaboration des documents d’objectifs et des mesures de gestion, aux opérations d’inventaire, de connaissance, d’observation du milieu. Proposition FFESSM n°3 (cf. groupe 2, VIII-8-1 : modification) : S’engager pour une pêche sous-marine éco responsable La Fédération demande de finaliser et de mettre en œuvre la charte d’engagement et d’objectifs pour une pêche maritime éco responsable, élaborée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Dans un parallélisme de forme avec les mesures proposées pour encadrer la pêche à pied, elle soutient la mise en place dune charte pour une pêche sous-marine éco responsable. En revanche, la Fédération émet une réserve sur la mise en place d’un permis, parce qu’il ne responsabilise pas l’usager sur un objectif de gestion de la ressource halieutique, et de par son caractère discriminatoire vis-à-vis des autres pêches de loisir. Proposition FFESSM n° 4 (cf. groupe 2 , VIII : ajout) : Enrayer au niveau européen et national la « surpêche » des requins et raies (proposition élaborée par Shark alliance) Plus précisément : – Respecter les limites scientifiques dans les conseils de pêche de l’Union européenne et dans les organisations régionales de pêche, – Arrêter la pêche du requin taupe, – Soutenir l’inscription des requins à la CITES (convention sur le commerce international des espèces) et à la CMS (convention sur les espèces migratrices). ➢ En matière de connaissance et de surveillance des écosystèmes sous-marins : Proposition FFESSM n°5 (cf. groupe 2, I-3 : ajout) : Mettre en place un réseau national volontaire de veille sur les fonds et eaux côtières Un réseau permettant de suivre les apparitions, les disparitions, l’évolution d’espèces, les modifications des écosystèmes sous-marins, les pollutions, à partir des observations conjuguées de tous les usagers de mer : professionnels, amateurs, sportifs… Proposition FFESSM n°6 (cf. groupe 2, I-3 : ajout) : Encourager les programmes participatifs d’inventaires sous-marins ➢ En matière de sensibilisation et d’éducation du public : Proposition FFESSM n°7 (cf groupe 3, 1.1.10) : Mettre en place des manifestations nationales en direction du public Proposition FFESSM n°8 (cf. groupe 3, 1.1 : ajout) : Mettre en place des activités de découverte ➢ En matière d’activités économiques durables : Proposition FFESSM n°9 (groupe 2 VII-2 : ajout) : Consolider la viabilité économique des structures professionnelles dans une perspective de développement durable. Comme, par exemple, soutenir les professionnels engagés dans le développement durable : des aides à l’adaptation et à l’amélioration des équipements, l’établissement d’un éco label. Valoriser sur le marché, les produits répondant à des critères éco responsables. Parce que tous les licenciés de la FFESSM pratiquant la plongée sont des sentinelles potentielles, la Fédération est plus qu’active dans la découverte et la protection du milieu subaquatique. C’est un acteur central du milieu sous-marin. Nous rappellerons notamment : – Ses actions de formation à la protection de l’environnement : La connaissance du milieu subaquatique et la prise en compte de l’environnement, l’apprentissage d’un comportement responsable sont les axes essentiels des formations dispensées par la FFESSM au sein des différentes activités qu’elle organise et au niveau des encadrants, des formateurs et de tous les pratiquants, quelles que soient leurs activités, dès lors qu’ils pratiquent en milieu naturel. – Ses actions de sensibilisation en direction de tous les publics : Envers les enfants à travers l’organisation annuelle des Rencontres internationales de la plongée enfants (RIPE), mais aussi l’organisation et la participation aux festivals de l’image sous-marine, des opérations volontaires de collecte des déchets marins, des partenariats avec les aquariums publics (Nausicaa… – Ses contributions à la connaissance et à la recherche sur les écosystèmes aquatiques : Contribution au repérage d’espèces invasives : la Caulerpas taxifolia et la racemosa en Méditerranée, la Crépidule C.fornicata dans la rade de Brest et le golfe normano-breton. Contribution au suivi des espèces : le mérou brun par les commissions « bio » du littoral méditerranéen et les plongeurs et pêcheurs sous-marins de nombreux clubs de la FFESSM, en partenariat avec le Groupe d’études du mérou (GEM) acteur de la reconduction du moratoire, et le parc national de Port-Cros ; Participation très active au fichier DORIS, signalisation des apparitions ou disparitions de certaines espèces : retour des mérous, présence croissante des barracudas, arrivée de balistes au Cap Corse, signalement d’une raie diable dans le Golfe de Valinco, nouvelle algue en 2007 dans la réserve de Scandola (Corse), mortalité des ormeaux… Contribution au collectif international « Shark Alliance » en faveur de la protection des sélaciens (raies et requins) et proposition d’un plan d’action auprès des instances gouvernementales et européennes contre la surexploitation des requins. – Ses participations aux missions d’inventaire de la biodiversité du Museum national d’histoire naturelle, à la protection des sites naturels, organisation de colloques scientifiques, partenariats scientifiques et universitaires… – Sa politique d’édition et de diffusion des connaissances sur le milieu sous-marin. En résumé, la FFESSM reste persuadée de la nécessité de dégager des mesures concrètes et prioritaires concernant également les fonds marins. Elle espère vivement que le Grenelle de la mer saura mesurer l’importance et la pertinence des propositions émises.
La FFESSM revendique plus d’écoute de la part du Grenelle de la mer
Il est surprenant qu’auncune propositions majeurs ne soient faites sur la création de récifs artificiels… Nous savons tous que les épaves sont des lieux de maintien et de reproduction de la vie marine… alors expliquons et préconisons l’échouage massif de navire de guerre de la marine… faisons comme les anglais et américains…
Et en plus tout le monde sera gagnant à part les ferrailleurs…