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Entre entreprises et ONG, des intérêts partagés

ONG et entreprises apprennent à travailler main dans la main
Côté entreprises, les attaques virulentes de certaines ONG ont laissé des traces marquantes dans l’opinion publique qu’elles ne souhaitent pas voir réapparaître. Le groupe Ikea fait partie des pionniers. Accusée en 1994 d’acheter ses tapis à des fournisseurs indiens faisant travailler des enfants, l’entreprise suédoise décide de prendre le problème à bras-le-corps en s’associant à l’Unicef en 1997. « Nous aurions pu décider de ne plus travailler avec ce fournisseur et de partir de la région, mais cela n’aurait rien changé au travail des enfants sur place », souligne Isabelle Crémoux, responsable des relations extérieures d’Ikea France. Grâce à l’Unicef, à sa connaissance du terrain et des enjeux, Ikea a pu construire un projet cohérent : sensibiliser ses acheteurs à cette question, effectuer des audits chez ses fournisseurs et soutenir financièrement un programme d’accès à l’éducation pour les enfants de 500 villages indiens. « Pour un observateur extérieur, lutter contre le travail des enfants pourrait signifier empêcher tout enfant de rentrer dans une usine. Mais ce n’est pas forcément souhaitable. Sans travail, ces enfants sont précipités dans une pauvreté bien pire encore. Pour les aider, mieux vaut leur donner accès à l’éducation et à la santé, même s’ils continuent à travailler une partie du temps », explique Clément Chauvet, responsable du pôle entreprises de l’Unicef en France. D’où l’intérêt pour l’entreprise de bénéficier de l’expertise d’une ONG sur les questions de développement. Les compétences n’expliquent pas, à elles seules, cet engouement pour les partenariats. Comme l’indique Gaëlle Monteillier, directrice affaires publiques et environnement de Lafarge (partenaire depuis cinq ans du WWF), « c’est aussi un gage de crédibilité, l’assurance que les engagements seront tenus ». Cette crédibilité a un prix. Une subvention accordée au WWF (1,5 million d’euros par an), mais surtout un investissement plus important encore pour atteindre les objectifs fixés : réhabilitation des 800 carrières du groupe (80 % le sont aujourd’hui), réduction de 20 % des émissions nettes de CO2 par tonne de ciment et utilisation de matières premières de substitution dans la production de ciment à hauteur de 10 % (9,8 % en 2004). Le retour sur investissement n’est pourtant pas négligeable, comme le rappelait Bernard Kasriel, directeur général du groupe Lafarge, lors de la reconduction du partenariat pour trois années supplémentaires le 21 juin dernier : « Réhabiliter une carrière en fin d’exploitation coûte plus cher que de laisser un trou béant, mais pour décrocher de nouveaux contrats d’exploitation, nos clients ne sont pas insensibles au fait que nous ne laisserons pas un site à l’abandon en partant. » […] L’opération peut cependant être risquée. Côté ONG, on se méfie des entreprises qui cherchent à s’acheter une bonne conscience et pratiquent ce que leurs détracteurs appellent le « greenwashing » (« toiletter » son image « en vert » en adossant son nom à celui d’une ONG). Comme le rappelle un rapport publié en avril 2005 par l’Institut français des relations internationales (Ifri) et l’Institut de l’entreprise, « en entamant une coopération avec une ONG, l’entreprise n’achète pas pour autant son indulgence, et elle peut fort bien se retrouver embarrassée par les critiques émises par son partenaire ». […] La version complète de l’article est à lire sur le site des Echos. > Pour aller plus loin L’ONG WWF France consacre sur son site Internet tout un espace aux entreprises. On découvre ainsi les différentes entreprises « engagées » dans une démarche responsable et écologique. Ainsi, Carrefour est partenaire pour une gestion durable des forêts, les Caisses d’Epargne promouvoient des modes de vie durables, Champion se mobilise pour économiser l’or bleu, Gaz de France a choisi de défendre une utilisation responsable des énergies, Lafuma promet de concevoir et produire autrement, Pierre et Vacances encourage un tourisme durable ou encore Tetra Pak s’engage pour des emballages plus économes. Ainsi, pour le WWF France, les entreprises ont un rôle déterminant à jouer : elles peuvent permettre de réduire notre Empreinte Écologique. C’est à ce titre que le WWF a choisi d’entrer en partenariat stratégique avec celles qui manifestent une volonté forte, au plus haut niveau, de s’engager dans la protection de l’Environnement. Pour chaque partenariat, trois objectifs sont poursuivis : – Faire entrer l’entreprise dans une démarche de progrès au niveau environnemental : aider à faire évoluer ses pratiques, voire ses produits. – Communiquer les messages du WWF et sensibiliser le public – Soutenir les missions du WWF Enfin, de nombreux (trop ?) partenariats sont engagés avec des marques telles que : Castorama, Monoprix, Universal, Nestlé, La Couronne, Olympia… L’UNICEF France propose également un espace entreprise. On découvre ainsi qu’une entreprise peut soutenir l’UNICEF : – en achetant des cartes de voeux (de la collection entreprise ou conçues spécialement pour vous) ou en distribuant des produits UNICEF dans vos points de vente (cartes de voeux et papiers cadeaux) ; – en développant des opérations marketing auprès de votre public (produits partage, programme de fidélité, etc.) ou auprès des donateurs de l’Unicef (parrainage de mailings de l’UNICEF, etc.) ; – en finançant des projets de terrain de l’UNICEF proches de vos implantations, ou de votre coeur de métier. Parmi les entreprises partenaires de l’UNICEF, citons : France Telecom, La Poste, le Crédit Lyonnais, la Société Générale, Ikéa ou encore H&M.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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