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A l’ONU, les états se prononcent contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages

Les questions du braconnage et du commerce illégal d’espèces sauvages ont été abordés lundi durant les discussions à l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies portant sur le renforcement des gouvernances nationales et internationales. Des chefs d’Etats du monde entier sont actuellement à New York pour la 67ème réunion annuelle de haut niveau de l’ONU, qui cette année a comme principal sujet les activités criminelles telle que le commerce illégal d’espèces sauvages, un fléau pour les Etats de Droit.

Dans un communiqué écrit, les Etats-Unis d’Amérique, membre permanent du Conseil de Sécurité, se sont prononcés contre « le dommage causé par le braconnage et le trafic aux efforts de conservation, l’Etat de Droit, la gouvernance et le développement économique. » Pour sa part, le Président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, durant un débat de haut niveau sur l’Etat de Droit au niveau national et international, a dit que « cette criminalité organisée touche de plus en plus l’environnement et la biodiversité à travers le braconnage et la pêche illégale. » « Le Gabon entend renforcer sa justice nationale pour lutter contre ce phénomène. Mais une telle lutte appelle le renforcement de la coopération judiciaire internationale, » a-t-il ajouté. La France, un autre membre permanent du Conseil de Sécurité, s’est aussi prononcée sur la sévérité de l’impact du commerce illégal d’espèces sauvages. « Il reste encore des pans entiers d’activités sans aucune sécurité juridique, » a dit Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères en France, chargé du Développement. « Le droit international reste lacunaire face au pillage des ressources naturelles, par exemple, ou au trafic de la faune sauvage. » Le Président du Gabon a aussi profité de l’occasion pour réaffirmer la volonté de son pays à lutter « contre les violations de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et les autres conventions de protection de l’environnement et de la biodiversité. » Les estimations concernant la valeur du commerce illégal des espèces sauvages sont comprises entre $7.8 milliard et $10 milliard par an, faisant de cette activité illégale le 5ième crime transnational dans le monde. En conséquence, la faune sauvage du Bassin du Congo est en crise ; le commerce illégal de ces espèces s’est dramatiquement intensifié ces dernières années et a atteint des niveaux critiques ; ainsi, 2011 a été l’année de tous les records en matière de saisies d’ivoire à grande échelle et de braconnage d’éléphants. Ce commerce illégal est largement reconnu comme impliquant des réseaux criminels organisés, agissant au niveau transfrontalier, avec des exemples de grandes bandes de braconniers lourdement armés qui s’infiltrent dans les pays à la seule fin de se procurer illégalement des produits de la faune sauvage. De ce fait, cela constitue une menace pour l’intégrité territoriale et la sécurité régionale. « Le braconnage et le commerce illégal de la faune sauvage ont des conséquences néfastes et durables sur la population et l’environnement, mais les sanctions ne sont pas à la hauteur du crime en Afrique Centrale, » selon Stéphane Ringuet, Directeur Régional de TRAFFIC Afrique Centrale. « Cette activité criminelle est donc très lucrative, avec peu de sanctions et des risques minimaux pour les braconniers et les trafiquants d’être poursuivi par la justice, une combinaison dangereuse, » a-t-il dit. Bas Huijbregts, du WWF à Yaoundé, donne l’exemple suivant : « Au mois d’août un trafiquant en situation irrégulière a été arrêté dans le nord du Gabon avec 40 kg d’ivoire en provenance de la République du Congo. Après un mois de détention, il a été libéré sans suite, » « Quarante kg d’ivoire représente environ six éléphants. Donc, sa punition était de l’ordre de cinq jours de prison par éléphant abattu. » « Cela dit, nous sommes encouragés par des actions récentes dans la sous-région. Au Cameroun, cinq trafiquants ont été arrêtés en août dernier, huit arrestations ont eu lieu au Gabon entre juin et août, et les trafiquants demeurent en prison. En République du Congo, les autorités ont arrêté le 22 septembre un ancien ecogarde impliqué dans le braconnage d’éléphants dans le Parc National de Odzala-Kokoua, » ajoute Huijbregts. Le WWF et TRAFFIC appellent les gouvernements et les institutions internationales à traiter le commerce illégal des espèces sauvages comme crime grave, à adopter les moyens de dissuasion efficaces, et à mener leurs efforts pour réduire la demande pour des espèces sauvages menacées. – Pour en savoir plus télécharger le rapport en anglais (PDF)

 

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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