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Monnaies régionales : de nouvelles voies vers une prospérité durable

Le processus de mondialisation qui est en oeuvre depuis une vingtaine d’années suscite autant l’assentiment que la méfiance. Il s’agit aujourd’hui non pas de savoir si la mondialisation est « bonne » ou « mauvaise », mais d’élaborer un modèle dans lequel tous les participants seraient gagnants. Se fondant sur le rôle que notre système monétaire joue dans ces dysfonctionnements, Bernard Lietaer et Margrit Kennedy démontrent que des organisations ayant une bonne connaissance des attentes au niveau local sont plus à même de remplir des missions sociales comme l’assistance aux enfants ou aux personnes âgées, la lutte contre le chômage… Ils militent pour que les initiatives de portée nationale ou européenne soient soutenues par l’introduction de monnaies régionales. Ce modèle de développement concret, crédible et cohérent, offre une contre-esquisse à la forme actuelle de la mondialisation, et permet de répondre aux attentes légitimes de ces milliards d’hommes qui, actuellement, n’en subissent que les conséquences négatives.

Les auteurs : Dans cet ouvrage, l’économiste belge Bernard Lietaer, spécialiste des systèmes monétaires ayant participé à la création de l’euro [[Cadre supérieur de la Banque centrale de Belgique, Bernard Lietaer a été étroitement associé à la mise en œuvre de l’euro. Désigné par Business Week comme meilleur négociant sur le marché mondial des devises, il a rempli une fonction d’expertise auprès de sociétés transnationales et présidé le réseau de paiement électronique international le plus étendu du monde, mais il a aussi aidé des pays en développement d’Amérique latine à améliorer la solidité de leurs monnaies. Trente années d’expériences professionnelles qui peuvent paraître contradictoires, mais qui lui ont permis de développer une approche originale des monnaies complémentaires.]], et Margrit Kennedy, professeur d’architecture et d’urbanisme en Allemagne, spécialisée dans les techniques de construction écologique, proposent de développer des monnaies régionales, dites aussi complémentaires. Et tentent d’apporter une réponse à une crise financière puis économique qui est loin d’être achevée. Pour eux, une monnaie régionale « a comme rôle de connecter des besoins non satisfaits en euros avec les ressources sous-utilisées de la région ». Leur préoccupation est sociale et écologique, et leur expérience est précieuse. Margrit Kennedy a inspiré avec Bernard Lietear le lancement de 63 projets de monnaies régionales en pays germanophone. – Références : Monnaies régionales, de nouvelles voies vers une prospérité durablede Bernard Lietaer et Margrit Kennedy – Editions Charles-Léopold Mayer – 256 pages – Prix public : 20 euros. – Acheter cet ouvrage chez notre partenaire Eyrolles pour 19 €

« Les monnaies régionales peuvent réduire le chômage » par Bernard Lietaer

Entretien à consulter dans Politis N°1031 du 18 décembre 2008
Entretien à consulter dans Politis N°1031 du 18 décembre 2008
L’économiste belge Bernard Lietaer préconise aujourd’hui la création de monnaies régionales pour sortir de la crise économique actuelle. A l’occasion de la sortie de son livre Monnaies régionales, il a accordé un entretien à Manon Loubet pour l’hebdomadaire Politis (N°1031 – Semaine du 18 au 23 décembre 2008) dont voici deux extraits. Politis : La crise financière est pour vous l’occasion de présenter dans un livre, Monnaies régionales, de nouvelles voies vers une prospérité durable, une proposition peu orthodoxe : il s’agit d’encourager l’introduction de monnaies régionales comme complément nécessaire à l’euro. Pourquoi avoir recours à de telles devises ? Bernard Lietaer : Quand on parle de développement régional avec une monnaie centralisée, il y a une contradiction systémique. Une monnaie centrale a comme effet de concentrer les décisions et les ressources. Le cas français est assez clair. Paris est devenu incontournable. Une monnaie régionale couvre un territoire géographique donné, auquel les gens ­s’identifient. Aussi, ces derniers sont disposés à faire des efforts pour le développement de cette région. Sur le plan social, la monnaie régionale permet une cohésion locale renforcée. Sur le plan commercial, les entreprises locales utilisent la monnaie régionale comme outil de fidélisation, ce qui leur permet de mieux ­survivre aux assauts des grandes chaînes commerciales. Les monnaies régionales de type crédit mutuel sont créées par les gens ou les entreprises lors de l’échange : le vendeur reçoit un crédit, l’acheteur le débit correspondant. Dès qu’il y a accord pour faire un échange, cette monnaie est donc par définition disponible en quantité suffisante. Au contraire des euros, que ­l’acheteur doit obtenir de sa banque. Si la banque ne veut pas ou ne peut pas fournir le crédit, tout s’arrête. Politis : Comment une monnaie régionale pourrait-elle être une solution à la crise économique actuelle ? Bernard Lietaer : Tout ce que les gouvernements sont en train de faire pour sortir de la crise relève de décisions nationales : on sauve les banques et les entreprises clés avec des centaines de milliards d’euros. Les solutions que l’on propose sont celles que le Japon a testées pendant dix-huit ans sans résultat : renflouer les banques, faire tomber les taux d’intérêts jusqu’à zéro, commencer des grands projets de construction pour une relance économique keynésienne… Je pense que ces mesures échoueront chez nous aussi car le problème est ­structurel, non conjoncturel. Même si la crise bancaire semble résolue, les banques ne pourront pas fournir des crédits aux entreprises comme avant. L’économie va ralentir. Aujourd’hui, 5 500 emplois disparaissent en Europe chaque jour ! En France, ne mentionnons que la fermeture d’Amora à Dijon ou le dépôt de bilan de la Camif. Les monnaies régionales ne permettront pas d’éviter la crise, mais je suis certain qu’elles pourront en réduire la longueur et la profondeur. Avec une monnaie régionale, les entreprises pourront se prêter de l’argent entre elles et garder les personnes dans l’emploi. Un tel système a démontré son efficacité en Suisse. Il est utilisé depuis soixante-quinze ans par 65 000 entreprises du pays. Il s’appelle le WIR. La WIR banque fonctionne en deux monnaies : le franc suisse et le WIR. Les entreprises ­s’échangent des crédits en WIR. Si les entreprises françaises ­intègrent ce système et s’échangent des activités de l’ordre de 10 % de leur chiffre d’affaires, c’est une bonne partie de la crise qui sera évitée. Dans la mesure où la crise est sérieuse, on a intérêt à ­mettre en place des systèmes de monnaies régionales dans un avenir proche.Consulter l’entretien dans son intégralité sur le site de Politis

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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