La Déclaration de Berne et Pro Natura organisent pour la huitième année, le Public Eye Awards, un contrepoint au Forum économique mondial (WEF). Il se déroule en même temps, au même endroit et cette année juste en face du forum à Davos. Cette manifestation dévoile le revers de la médaille de la mondialisation. Les organisateurs exigent des mesures concrètes pour une économie mondiale plus juste socialement et qui respecte l’environnement. C’est pourquoi elle tisse des liens très étroits avec le Forum Social Mondial (FSM), dont la septième édition aura lieu à Nairobi, capitale du Kenya, du 20 au 25 janvier.
Public Eye Awards s’associe également avec les protestations contre la logique dominante du «profit avant le peuple», qui vont se dérouler en Suisse. En effet, sans la pression de la rue, des manifestants comme des consommateurs, les transnationales ne bougerons pas, l’accumulation de bénéfices les rendant toujours plus inertes.
La croissance de l’économie mondiale augmente le nombre des laissés-pour-compte
Les bourses battent records sur records, les transnationales ont des résultats jamais atteints. L’économie mondiale est en pleine effervescence. Mais avec elle, la croissance touche aussi les problèmes dans leur globalité:
L’un d’entre eux – la catastrophe climatique qui se dessine – devient peu à peu un sujet de société, d’autres – comme l’exploitation destructrice des ressources naturelles et humaines – ne parviennent que rarement à la une des médias. Ces victimes sociales et écologiques de notre délire de croissance, qui vivent essentiellement dans l’hémisphère sud, obtiennent une plateforme, un levier et donc un peu d’espoir grâce au Public Eye.
Il ne faut pas se leurrer : L’exploitation systématique de la terre et des gens reste la base commerciale de la majorité des grandes sociétés. Elles profitent en connaissance de cause et volontairement de la misère qui règne dans les contrées les plus pauvres. Avec cet «ordre du jour caché» en arrière plan de la plupart des 1000 membres du WEF, le slogan officiel du sommet de cette année à Davos est une immense coquille vide. «The Shifting Power Equation», le déplacement des rapports de force ne vise pas à reconnaître la société civile, mais à reconnaître le rôle dirigeant des «Global Player» asiatiques tels que l’Inde et la Chine. Le WEF déroule donc son tapis rouge aujourd’hui devant les chefs de Mittal Steel ou de la Banque de Chine et non plus – comme dans les années qui ont suivi Seattle et Gène – devant les représentants d’organisations non-gouvernementales (ONG) comme Amnesty, Oxfam ou Greenpeace.
Le nombre record de sélection reflète la variété des pratiques sans scrupules
Les critiques externes face à un Centre des Congrès de Davos comble sont toujours aussi importantes. Le Public Eye leur offre son traditionnel forum. Cette année encore, y interviendront des conférenciers connus comme l’ancien chimiste Jörg Sambeth, dont la tête est tombée après la catastrophe survenue en Italie à Seveso en 1976. Dans le film «Gambit», qui vient de passer au cinéma, il a mis la lumière sur la face cachée de cet accident et sur les hommes qui ont agit dans l’ombre.
Des ONG ont formulé plus de 40 propositions, ce qui constitue un record. On y retrouver les «inculpés» habituels Coca-Cola, Nestlé ou Syngenta. Il n’a pas été facile pour les organisateurs de choisir trois cas dans chaque catégorie. Le choix a tenu compte de l’étendue du comportement des transnationales irresponsables ainsi que de son actualité.
De nombreux exemples présentés pendant la conférence de presse du 11 janvier méritent notre attention.
Dans la catégorie «monde», sont nominés cette année pour recevoir le prix de l’outrage
Bridgestone, Ikea et Trafigura. BRIDGESTONE, la transnationale japonaise du pneu, exploite depuis les années 1920 au Libéria, en Afrique de l’ouest, l’une des plus grandes plantations de caoutchouc du monde, où règnent aujourd’hui encore des conditions proches de l’esclavage.
IKEA, la transnationale du meuble, n’est suédoise qu’en apparence. Une toile complexe de sociétés offshore, de holdings et de fondations a été crée, ce qui lui permet d’échapper au fisc. Les répercussions de cette stratégie atteignent la Suisse, le fondateur d’Ikea Ingvar Kamprad étant domicilié sur les rives du Lac Léman. TRAFIGURA, une société domiciliée aux Pays-Bas, mais qui gère depuis Lucerne le commerce de matières premières, a fait la une des médias lorsque l’un de ses bateaux a déchargé illégalement en août 2006 des déchets toxiques à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été contaminées et au moins six personnes sont mortes.
Novartis, Ruag et Xstrata sont prétendants au premier «Public Eye Swiss Award»
Pour la remise du premier prix de la nouvelle catégorie «Suisse», décerné aux sociétés ayant leur siège en Suisse, la liste des candidats était bien plus longue que celle qui a pu être retenue. Novartis, Ruag et Xstrata ont été sélectionnés. En demandant l’annulation de la loi indienne sur les brevets, NOVARTIS cherche à limiter l’accès aux génériques à prix abordable en Inde et dans les pays en voie de développement. Si le géant pharmaceutique bâlois parvient à ses fins, ce sera au détriment de la vie de nombreux malades du cancer dans le Sud. RUAG, une holding de l’armement aux mains de la Confédération, est le plus grand fabricant européen de munitions pour armes légères. Il porte sa part de responsabilité dans la mort par des armes légères de plus de 1000 personnes chaque jour. Il faut aussi condamner la fabrication et la vente d’armes particulièrement cruelles comme les bombes à fragmentation. XSTRATA, un groupe spécialisé dans les matières premières qui a son siège à Zoug, complète le trio infernal suisse, à cause de son projet de transformer une gigantesque mine de zinc et de plomb, actuellement souterraine, en mine à ciel ouvert. Si ce projet se réalise, en Australie dans les Territoires du Nord, quatre groupes d’autochtones vivant en aval de la McArthur River perdront leurs moyens d’existence suite à la dérivation du fleuve et à sa pollution.
Ces listes de nominés font froid dans le dos – mais elles ne représentent que la pointe d’un iceberg. Toutefois, quelques entreprises ont reconnu les signes du temps. Elles seront désormais récompensées par un nouveau prix : le prix positif.
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Les résultats :
Le « gagnant 2007 » est le groupe japonais Bridgestone, dont « les conditions de travail proches de l’esclavage dominent depuis 80 ans dans ses plantations de caoutchouc du Libéria, explique La Déclaration de Berne.Le travail des enfants et de graves dommages à l’environnement y sont fréquents ».
C’est Novartis qui remporte le prix suisse, le « groupe pharmaceutique bâlois essayant actuellement de limiter l’accès aux médicaments génériques bon marché en Inde et dans les pays en développement ».
Enfin, le ‘Public Eye Positive Award’ a été remis à Coop, pour sa contribution à la protection de l’environnement et son rôle pionnier dans la commercialisation de produits biologiques.
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