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Le hors-série annuel d'Alternatives Internationales, vient de paraître

L’Etat de la mondialisation 2009 : décrypter les enjeux du système international

L’Etat de la mondialisation 2009, le hors-série annuel d’Alternatives Internationales, vient de paraître. Cette nouvelle édition, entièrement repensée, a été coordonnée par les rédactions d’Alternatives Internationales et d’Alternatives Economiques avec l’appui du CERI-Sciences Po (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales). L’Etat de la mondialisation 2009 propose sur 148 pages : – dans une première partie : 25 synthèses traitant des grands enjeux du moment (crise financière, pénuries alimentaires, rôle des Etats-Unis, changement climatique, place des pays émergents…) – dans une deuxième partie : une analyse de tous les « points chauds » de la planète, région par région (des relations entre l’Europe et la Turquie aux conflits fonciers en Afrique, en passant par le nationalisme pétrolier en Amérique du Sud…). Le tout est enrichi de 45 cartes et 140 graphiques.

Le XXIe siècle commence

Par Christophe Jaffrelot, directeur du CERI
Christophe Jaffrelot, directeur du CERI
Christophe Jaffrelot, directeur du CERI
L’Etat de la mondialisation 2009 est le fruit, pour la sixième année consécutive, d’une collaboration parfaite entre le CERI et Alternatives internationales. Si la formule a changé, le nombre de pages ayant augmenté et la première partie offrant des analyses transversales alors que la seconde multiplie les coups de projecteur régionaux ou nationaux, l’esprit reste le même: décrypter les enjeux du système international tant dans l’ordre politique qu’économique et social. A cet égard, 2009 accentuera sans doute le tournant amorcé avec la crise financière. Celle-ci confirme en effet l’essor des pays émergents, de trois manières au moins: morale, économique et politique. Si les Occidentaux avaient pu s’ériger en donneurs de leçons lors de la crise asiatique de 1997, c’est à leur tour de boire la tasse et aux émergents de leur fairela morale. En octobre 2008, lors du troisième forum Inde-Brésil-Afrique du Sud, le ministre indien du commerce, Kamal Nath, a renversé les rôles avec dé­lectation: « Ceux qui nous ont enseigné les meilleures recettes financières ont été inca-pables de sauver leur propre système. »Au-delà de ce nouveau rapport de force moral, la crise financière exercera sans doute à moyen terme un effet de catalyse dans le basculement du monde qui se dessine depuis la fin du XXe siècle. Au plan économique, les prévisions de croissance du FMI laissent apercevoir une Europe et des Etats-Unis en récession quand les pays émergents résistent bien, du fait notamment d’une demande intérieure encore vigoureuse – ou « dopable », en Chine, étant donné les marges de manoeuvre budgétaires dont dispose le pays. En outre, du fait de leurs abondantes liquidités, les multinationales et les fonds souverains des pays émergents vont être en mesure de faire leur marché parmi les entreprises occidentales victimes de la crise.
Le hors-série annuel d'Alternatives Internationales, vient de paraître
Le hors-série annuel d’Alternatives Internationales, vient de paraître
Sur un plan plus politique, le caractère désormais incontournable des pays émergents ressort d’ores et déjà de la décision des grandes puissances de lesassocier à la refonte du système financier international. Cette démarche sans pré­cédent devrait préfigurer un élargisse-ment significatif du G8, voire une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Face à l’adversité, l’Occident est appelé à serrer les rangs. La crise financière a montré une Union européenne agissant d’abord en ordre dispersé puis solidaire dans l’épreuve, au point d’élargir un sommet de la zone euro à un Royaume-Uni mieux représenté que jamais dans les débats européens. Serait-ce la fin du chacun pour soi auquel la pénurie – souvent mauvaise conseillère – incite pourtant? L’UE aura bien des occasions, en 2009, de manifester sa capacité de rebond après l’enlisement du traité de Lisbonne, notamment à travers les élections européennes de juin 2009. Cette Europe entre crise et renaissance trouvera à la Maison Blanche un locataire qui ne devrait plus poursuivre dans la stratégie unilatéraliste de son prédécesseur, d’ailleurs revenu à de meilleurs sentiments depuis quelques années. L’arrivée de l’administration Obama pourrait faciliter la coordination entre Occidentaux, sauf à propos de dossiers aussi épineux que l’Afghanistan – où les Européens risquent de se trouver en difficulté, si les Américains leur demandaient d’envoyer de nouvelles troupes. Là encore, l’alliance transatlantique devra sans doute davantage qu’avant compter avec le reste du monde et solliciter l’aide d’armées supplé­mentaires, comme c’est déjà le cas dans le cadre onusien. Si la compétition entre les pays émergents et l’Occident est susceptible de se mâtiner de collaboration sur des théâtres d’opération extérieurs, il ne faut pas non plus exclure la mise en oeuvre de stratégies du « diviser pour mieux régner ». Washington s’est lancé dans ce type d’opération en 2008 en offrant à l’Inde une collaboration hors du commun en matière de nucléaire civil afin de consolider un partenariat stratégique par lequel il espère faire contrepoids à la Chine. L’étape suivante visera peut-être à enfoncer un coin dans la coalition des pays émergents à l’OMC…
Alternatives Internationales – Hors-série n°6 – Décembre 2008 – 9,50 €Acheter L’état de la mondialisation 2009 sur le site d’Alternatives Internationales

Sommaire

GéopolitiqueDes conflits d’abord intérieurs. Un état des lieux en 9 cartes et graphiques. – Hyperpuissance américaine : la fin des illusions. Echec en Irak, crise financière, dépendance énergétique. Le mythe de la toute-puissance américaine s’écroule. – La construction politique, urgence pour l’Europe. La crise financière mondiale a donné à une Europe affaiblie par ses divisions internes l’occasion de resserrer les rangs. Mais pour être forte, l’Union doit faire avancer sa construction politique. – Sécurité en Europe: l’Union ne suffit pas à faire la force. L’Europe, construite après les horreurs du XXe siècle sur un projet de paix perpétuelle entre ses membres, est mal armée dans un monde où l’affirmation de la force peut devenir nécessaire. – Recherche gouvernance mondiale désespérément. Les inégalités de développement nourrissent les tensions Nord-Sud et l’absence de gouvernail planétaire se fait crûment sentir. Le frein à plus de multilatéralisme? La frilosité des pays riches. – Les grands du Sud s’imposent sur la scène internationale. Les grands pays émergents, Chine, Inde et Brésil en tête, s’efforcent non sans succès de tirer les dividendes politiques de leur nouvelle puissance économique et commerciale. – Prolifération nucléaire : conduites à hauts risques. La France et les Etats-Unis offrent à l’Inde, non signataire du TNP, leur coopération pour le nucléaire civil. Un coup porté à la sécurité du globe, qui s’ajoute à la menace iranienne et nord-coréenne. – Justice internationale: un essai à transformer. Opérationnelle depuis 2002, la Cour pénale internationale concré­tise l’idéal d’une justice universelle pour punir les crimes contre l’humanité, mais peine à faire la preuve de son efficacité. – L’altermondialisme a encore un avenir. L’altermondialisme est-il à bout de souffle ? Si ce mouvement paraît en retrait, ses valeurs pourraient avoir de nouveau le vent en poupe. – Démocratie : la cure de modestie. Avec l’érosion des avantages sociaux qui y étaient attachés, l’idéal démocratique fait moins recette en Occident. Et son universalité est volontiers remise en cause ailleurs. EconomieInégalités dans la mondialisation. Etat des lieux. – Finance: la crise d’un paradigme. La responsabilité du séisme financier de 2008 incombe largement aux Etats, qui ont laissé éclore et prospérer un système échappant à tout contrôle. – Faut-il avoir peur des pays émergents ? L’essor de la Chine et des autres émergents traduit un recul bienvenu des inégalités mondiales. Mais ces pays doivent réorienter leur croissance au profit de leur demande intérieure. – L’OMC malade du souverainisme. Comme arbitre des conflits entre ses membres, l’Organisation mondiale du commerce fonctionne, tant bien que mal. Mais sur la régulation des échanges, elle est en échec depuis dix ans. – Le monde pourrait nourrir le monde. Oui, la planète pourra rassasier 9 milliards d’hommes en 2050 sans saccager l’environnement. Mais en tournant le dos au libéralisme et en défendant les petits producteurs du Sud. – Climat : que faire après Kyoto ? Les émissions de gaz à effet de serre s’accélèrent. La communauté internationale va tenter en 2009 d’adopter des objectifs plus contraignants que ceux du protocole de Kyoto. – La relance du nucléaire, miroir aux alouettes. Un essor massif de l’industrie nucléaire ne contribuerait que modestement à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. – L’eau pour tous: un droit, mais des coûts. Le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement tue des millions de personnes au Sud. En cause: la mauvaise gestion, le sous-investissement et l’aide très insuffisante des pays riches. – « Une crise de 1929, puissance deux ! » La crise financière trouve ses origines dans la très réelle explosion du nombre de consommateurs pauvres. Le député européen plaide pour un « New Deal vert »: la reconversion de la socié­téselon les normes du développement durable est un gisement d’emplois et de croissance. SociétéLes hommes : plus nombreux, plus mobiles. Etat des lieux. – Deux enfants par famille, un modèle mondial ? La fécondité est tombée dans la plupart des régions du monde sous le seuil de remplacement des générations. Seuls les pays les plus pauvres connaissent – encore – une forte natalité. – L’humanité peinera à assurer ses vieux jours. Les plus de 60 ans seront 2 milliards en 2050. Repenser la solidarité entre générations est une urgence dans les pays riches. – Une planète de bidonvilles. Le monde compte désormais une majorité de citadins. Un tiers d’entre eux s’entassent dans des bidonvilles qui nourrissent une croissance urbaine inéquitable et dangereuse pour l’environnement. – Médicaments : potion amère pour le Sud. Se soigner reste très difficile dans les pays les plus touchés par le sida, le paludisme et la tuberculose. En cause: les brevets, l’insuffisance de la recherche, la fragilité des systèmes de santé. – La démocratie à l’épreuve des OGM. En raison de la mobilisation de citoyens, l’Europe a peu de surfaces cultivées en OGM, et elle a adopté le principe de pré­caution et celui de l’étiquetage des produits. – Laïcité : vers une convergence européenne ? Tandis qu’en France, la République accorde aujourd’hui plus de place au fait religieux, la montée des affirmations identitaires pousse les pays de tradition libérale à se montrer plus restrictifs. – Choc des civilisations, ou choc des clichés ? Qu’elle soit asiatique, occidentale, ou encore islamique, la culture n’est pas ce qui détermine la forme politique que se donnent les sociétés, observe Jean-François Bayart. AsieAsie: quel rattrapage ? Etat des lieux. – Afghanistan : vers le retour des talibans au pouvoir ? Alors que la coalition occidentale échoue à rétablir la sécurité, Hamid Karzaï a approché les talibans pour négocier un éventuel accord politique qui nécessiterait l’appui des pays voisins. – Birmanie: pourquoi rien ne change. La junte a isolé l’opposition et fait taire les rébellions ethniques. Surtout, forte de ses exportations vers les pays voisins, elle n’offre pas prise aux sanctions économiques des Occidentaux. – Nuages sur l’envolée chinoise. Répression au Tibet, compassion au Sichuan, tracasseries lors des J. O. – La longue marche de l’intégration asiatique. La lente intégration économique régionale de l’Asie orientale est tirée par les pays du Sud-Est réunis dans l’Asean. Face à une Chine ambitieuse, la coopération reste teintée de méfiance. AfriqueAfrique: pauvre et inégalement mondialisée. Etat des lieux. – Darfour : faire passer la politique avant la morale. Omar El-Béchir, le président soudanais, détient les clés de la paix au Darfour. Son inculpation pour génocide devant la Cour pénale internationale pourrait empêcher toute négociation. – L’Afrique du Sud entre dans l’après-Mbeki. Président de 1999 à 2008, le successeur de Mandela a dû passer prématurément la main. Il avait mené une politique sociale ambitieuse, mais insuffisante. – Le Ghana: une transition réussie. Elections honnêtes, alternance politique, libertés. La démocratie ghanéenne semble désormais solidement installée. – Afrique : masque ethnique sur les conflits fonciers. L’Occident tend à mettre les violences en Afrique sur le compte de l’ethnie. Mais les conflits sont davantage le fait d’une pression accrue sur les terres. AmériquesLes Amériques : émergence des Suds. Etat des lieux. – Etats-Unis : ce qui attend Barack Obama. Le nouveau président suscite d’immenses espoirs tant aux Etats-Unis qu’à l’étranger. Mais il aura à rassembler une société divisée et ses marges de manoeuvre sont limitées. – La question sociale, défi des gauches latinos. Radicales ou réformistes, les gauches confirment leur pouvoir sur presque tout le continent latino-américain. Mais les pauvres attendent encore de voir leur situation s’améliorer. – Colombie-Venezuela : le calme après l’orage. Les guérillas d’extrême gauche n’ont plus guère de crédit sur le continent. Y compris aux yeux de Hugo Chávez, qui a normalisé ses rapports avec la Colombie et pris ses distances avec les Farc. – Les fragilités du nationalisme pétrolier. Le Venezuela et la Bolivie ont pris le contrôle de l’exploitation de leurs hydrocarbures, et ainsi amélioré le sort des populations. – L’or vert du Mercosur, richesse mal partagée. Avec leurs réserves de terres agricoles, le Brésil et l’Argentine sont appelés à approvisionner de plus en plus le marché mondial. EuropeL’Europe, un pôle parmi d’autres. Etat des lieux. – Politique énergétique : l’Europe va dans le mur. En l’absence de politique volontariste, la nécessité de réduire le recours aux énergies fossiles et de développer les énergies propres se heurte à la loi du marché et des profits à court terme. – L’Europe au miroir de la Turquie. L’Europe ne s’est pas construite sur une identité – qu’elle aurait du malà définir – mais sur un projet de paix et de prospérité où la Turquie a sa place. – Italie : quand le Sud perd le Nord. Le sud de l’Italie, pauvre et dépendant des aides publiques, rejeté par une partie d’un Nord prospère qui aimerait s’en séparer, se lance dans des projets de développement associant Etat et habitants. – Allemagne : grande coalition, petite vitesse. Sur fond de crise économique et de montée de la gauche de la gauche, les deux partis qui gouvernent ensemble depuis 2005doivent se démarquer pour les élections de l’automne prochain. – La Russie à quitte ou double. En envoyant son armée en Géorgie durant l’été 2008, la Russie visait la reconnaissance de sa sphère d’influence. Elle risque de précipiter le rapprochement de ses voisins avec l’UE et l’Otan. Afrique du Nord/Moyen-OrientMonde arabe : l’enjeu de l’or noir. Etat des lieux. – Irak : le bourbier de la politique intérieure. Querelles sur la répartition des ressources pétrolières, rivalités intracommunautaires et alliances politiques de circonstance agitent un pays suspendu aux nouvelles orientations de Washington. – Hamas-Fatah : la fracture des Territoires. Les affrontements armés entre le Fatah et le Hamas, victorieux lors des élections de 2006, ont paralysé la vie politique palestinienne et avec elle, tout espoir de paix négociée avec Israël. – Iran : la difficile sortie du khomeynisme. Les lentes transformations de la société iranienne ne parviennent pas à ébranler l’héritage de Khomeyni, qui reste la clé de voûte du pays. – Péril islamiste au Maghreb. Le chômage des jeunes et l’inégale distribution des richesses font le lit du terrorisme islamique. Les groupes armés naguère en perte de vitesse se sont ralliés à Al-Qaida et se renforcent.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
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