ANPER-TOS et le WWF-France, co-éditent à l’occasion des 50 ans d’Anper-TOS et des 35 ans du WWF-France, un numéro hors-série sur l’eau, alors que vient de se tenir le 21ème colloque du « Cercle français de l’eau » sur le thème « Politique efficiente et cohérente de l’eau ». Tous deux parviennent au même constat : l’importance accrue des pollutions émergentes (médicaments, PCB, produits de traitement, nanoparticules), les objectifs 2015 de la directive cadre sur l’Eau et la nécessaire coordination de tous les acteurs de l’eau sont les nouveaux grands défis à relever.
Rassemblant les témoignages de Fabienne Keller, sénateur, d’Alain Bazot, président de Que Choisir ou de Georges Mattéi, qui lutte contre le barrage du Rizzanese, la revue met en évidence le processus de dégradation de l’eau, des milieux aquatiques et du retard pris pour agir. Les lois qui se sont succédées depuis 1964 jusqu’à nos jours n’ont obtenu que des résultats très insuffisants, faute d’actions de prévention et de protection. Rien n’a été engagé contre les pollutions émergentes et les « bonnes raisons économiques » ont souvent été invoquées pour retarder des décisions courageuses. Force est de constater l’inefficacité et les résultats médiocres de ce dispositif législatif français et européen pourtant dissuasif.
Pour atteindre avant 2015 l’objectif de bon état écologique de l’eau et des rivières en France fixé par la directive cadre européenne, il faudra compter sur la vigilance et la présence sur le terrain d’acteurs associatifs déterminés, dotés de moyens financiers suffisants et sur une démarche partenariale et de coopération de l’ensemble des acteurs de la politique de l’eau, en particulier l’Etat et les collectivités locales. Or, l’on constate encore, en dépit du bon sens et dans une illégalité flagrante, l’implantation d’installations classées ou autres aménagements en tout genres, néfastes pour les milieux aquatiques.
Alors que le 21ième siècle sera dominé par les problèmes liés à l’eau, il est donc urgent de donner à la politique de l’eau et à ses acteurs, notamment les ONG, les moyens de remplir leur mission. La prise en compte de l’environnement par les lobbies de l’agro-chimie et de l’hydroélectricité reste nécessaire pour sortir de la fausse opposition entretenue entre écologie et économie, les deux étant indissociables dans une authentique politique de développement durable.
Revue téléchargeable sur le site du WWF France