Ces dernières décennies, des controverses d’un genre nouveau ont fait irruption sur la scène démocratique. Nucléaire civil, téléphonie mobile, OGM, nanotechnologies : ces technologies suscitent autant d’attentes que de craintes, des mobilisations de rejet parfois brutales pouvant se produire dès lors que leur usage comporte des risques, même hypothétiques.
De manière plus générale, les choix technoscientifiques font désormais l’objet d’intenses débats en dehors du cénacle des décideurs politiques, des experts et des scientifiques éclairés ; quant à l’appropriation sociale des innovations technologiques, elle ne va plus de soi maintenant que les notions de progrès et d’innovation ne sont plus systématiquement liées. Comment expliquer ces changements ? Après une première partie décrivant la prolifération des risques technologiques dans nos sociétés modernes, ce dossier revient sur les controverses sociotechniques les plus actuelles. Il esquisse également les conditions aujourd’hui requises pour décider et innover dans un monde incertain : le respect du principe de précaution, un recours accru aux procédures d’évaluation participative (conférences de citoyens, forums hybrides…) et l’évolution vers une expertise pluraliste, collective et contradictoire. Au sommaire – Les risques technologiques dans nos sociétés modernes – L’irruption des controverses sociotechniques sur la scène démocratique – Innover et décider dans un monde incertain Les auteurs – Dominique Bourg est directeur de l’Institut de politiques territoriales et d’environnement humain (IPTEH) de l’université de Lausanne (UNIL) à la Faculté des géosciences et de l’environnement – Alain Kaufmann est directeur de l’interface Sciences-société de l’université de Lausanne, chargé de cours à la faculté des géosciences et de l’environnement Risques technologiques et débat démocratique de Dominique Bourg et Alain Kaufmann – Editeur : La Documentation française – Collection Problèmes politiques et sociaux n°941 – 118 pages – Prix public : 9,50 €