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Le temps de l’économie durable est-il arrivé ?

La revue de presse du développement durable n°25

Dans un billet intitulé « Le temps de l’économie durable est arrivé » publié dans Le Monde, Corinne Lepage écrit : « En matière économique, la méthode Coué n’a guère d’efficacité. La récession à laquelle nous devons faire face devrait être l’occasion de mettre en place une révolution économique comparable à celle qu’a pu être, au moment de la crise de 1929, le New Deal. » […] « C’est précisément parce que nous sommes dans une récession dont l’origine est due aux comportements « anti-durables » des acteurs économiques (« anti-durable » étant compris comme l’antithèse de ce qu’une démarche globale et intégrant le long terme aurait induit) que le moment est venu de faire notre révolution. » […] « En réalité, ce à quoi la récession nous appelle est une révolution des valeurs. L’effacement de l’avenir dans nos sociétés ? qui se traduit notamment par une hyper-matérialité, une valorisation extrême du court terme, voire de l’immédiat, est la cause de nos maux. Nous n’avons plus le choix d’un changement de paradigme. L’économie durable est le seul remède qui permettra à la planète à la fois de répondre aux limites physiques que rencontre la croissance et à la nécessité de permettre un développement harmonieux et plus solidaire de nos générations. » Alors, cette révolution est-elle en marche dans le secteur économique ? Comment l’Etat peut-il favoriser le changement ? La Croix consacre un dossier aujourd’hui sur le projet de budget 2009 qui doit développer les incitations fiscales en faveur de l’environnement. Pour La Croix, la fiscalité, c’est la nouvelle arme de l’écologie. Mais rien n’est gagné d’avance. Le Figaro constate ainsi un ralentissement des ventes de produits issus du commerce équitable… tandis que Le Point préfère revenir sur les bons résultats de la chaîne La Vie Claire. Voici quelques regards croisés.

La fiscalité passe au vert

La Croix consacre aujourd’hui (mardi 26 août 2008) un dossier (en pages 2 et 3) sur l’impôt vert qui a déjà, selon le quotidien, dopé les marchés. La fiscalité écologique a-t-elle fait décoller le développement durable ? s’interroge NATHALIE BIRCHEM. Oui, certainement, à en croire les chiffres qui commencent à circuler. Il existe deux grands types d’outils. Le plus récent, le bonus-malus automobile, a déjà fait ses preuves. Applicable depuis début 2008, cette mesure qui combine un bonus (jusqu’à 5 000 € en moins sur la facture pour l’achat d’un véhicule émettant moins de 60 g CO2 /km) et un malus (jusqu’à 2 600 € en plus à payer pour immatriculer une auto produisant plus de 250 g CO2 /km) a concerné rien qu’au premier semestre « entre 300 000 et 400 000 véhicules », selon le ministère de l’écologie, soit bien plus que prévu. Ce qui devait être neutre budgétairement coûtera ainsi finalement 140 millions d’euros en 2008, grogne Bercy. Les crédits d’impôt, deuxième série d’outils, ont eux aussi connu un beau décollage. Depuis 2005, ils permettent aux ménages d’économiser l’équivalent de 15 % à 50 % des achats de chaudières « propres », pompes à chaleur, capteurs solaires, matériaux d’isolation, etc., effectués dans une résidence principale à concurrence de 8 000 € (ou 16 000 € pour un couple). Un mécanisme très incitatif, quand on sait qu’« une chaudière bois bûches, pour laquelle existe un crédit d’impôt de 50 %, coûte entre 7 000 et 13 000 €», précise Gilles Lara, d’Alter Alsaces, une association d’information sur les économies d’énergie. En tout, ces crédits d’impôt ont donc séduit près d’un million de contribuables, selon le ministère de l’écologie, soit un coût global, tout à fait considérable, de 2,4 milliards d’euros en 2008. Qui semble aller croissant puisque, « rien que pour les chaudières, on avait budgété un milliard d’euros, ce sera finalement le double », souligne-t-on dans l’entourage d’Éric Woerth, le ministre du budget. Dans ce même dossier, le correspondant de La Croix en Allemagne, MICHEL VERRIER démontre que outre-Rhin on tire déjà les bénéfices de la taxation écologique. En effet, l’impôt vert, qui a presque 10 ans là-bas, a incité les consommateurs à épargner l’énergie et a favorisé l’envol des énergies renouvelables.

Menaces sur le commerce équitable

Pour Mathilde Visseyrias dans Le Figaro (édition du 21 août 2008), la flambée des cours des matières premières fragilise le système et à l’heure où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure des Français, acheter «équitable» devient un acte de plus en plus réfléchi. La flambée des cours des matières premières agricoles bouleverse même l’économie du système. «En 2005, la filière achetait le café deux fois plus cher que le cours du marché, confie Christophe Eberhart, cofondateur d’Ethiquable au Figaro. Aujourd’hui, il y a toujours une prime payée par le commerce équitable, mais la différence s’est réduite. Or produire équitable impose des exigences de qualité en plus, c’est-à-dire plus de travail : certains producteurs sont donc ponctuellement tentés d’écouler leurs marchandises à des acheteurs traditionnels». Bouleversement, aussi, pour l’acheteur final, plus sensible aux prix. L’an dernier, déjà, Ethiquable a augmenté ses prix de 3 %. Le groupe envisage de revoir ses tarifs à la hausse si les cours des matières premières continuent de grimper. La plupart des autres acteurs en font de même, ce qui pèse sur les ventes. Au premier semestre, selon le cabinet d’études IRI, ces dernières ont augmenté de 9,3 % par rapport au premier semestre de 2007, alors que la progression était de 12 % six mois plus tôt. «On constate un essoufflement des ventes dans les grandes surfaces, reconnaît Joaquin Munoz, directeur général de Max Havelaar France. Avec, toutefois, des différences selon les produits. Les ventes de café ne devraient progresser que de 5 % cette année. C’était 10 % l’an dernier. À l’inverse, le coton, qui est plutôt vendu dans des magasins spécialisés, est en plein boom.» Ce tassement intervient alors que le secteur est loin d’avoir atteint une taille critique au plan économique. Marché de niche, le commerce équitable a pesé, l’an dernier, un chiffre d’affaires d’à peine 210 millions d’euros en France. C’est certes dix fois plus qu’en 2002. Mais à l’échelon mondial, le commerce équitable représente moins de 0,1 % des produits échangés. Mathilde Visseyrias de conclure : Autant dire qu’un maintien durablement élevé des prix des matières premières constitue une sérieuse menace pour ce fragile secteur.

La Vie claire dans le vert

La Vie claire
La Vie claire
Il en aura fallu, du temps, avant que les consommateurs intègrent le bio dans leur mode de vie constate Le Point (N°1875 – 21/08/2008). Reprise il y a sept ans par le Lyonnais Régis Pelen, qui a injecté 10 millions d’euros pour moderniser et agrandir ses 175 boutiques, la chaîne de supermarchés bio La Vie claire engrange maintenant des bénéfices (1,7 million d’euros de résultat courant en 2007, pour un chiffre d’affaires de 32 millions). Pour devenir incontournable, l’enseigne née en 1946 développe des produits à son nom, qu’elle met en concurrence avec des petites marques de producteurs, doublant ainsi le nombre de références. Seul hic, inhérent au monde du bio : la production locale ne suffit plus à répondre à l’engouement des clients. Du coup, les distributeurs courent chercher leur marchandise de plus en plus loin. Pas très vert, conclut Le Point.

Un vent de modernité souffle sur les transports

La voiture serait-t-elle devenue impopulaire ? s’interroge Le Progrès (édition du 16 août 2008). En juin, la consommation d’essence et de gazole en France a chuté de 10 % par rapport à juin 2007, selon les chiffres publiés par l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Un coup dur pour l’industrie automobile. Selon le magazine Autonews, les ventes de voitures particulières neuves ont baissé de 0,2 % en juillet par rapport à juillet 2007. Le manque à gagner est surtout inquiétant pour les constructeurs de 4×4, constate le quotidien. Les ventes de ces véhicules tout-terrain ont baissé de 16 % au premier trimestre 2008. Les 4×4 représentent aujourd’hui 4,6 % des voitures neuves vendues en France, contre 6,7 % en 2007. Pas étonnant avec un baril de pétrole qui a atteint un prix maximum de 147,27 dollars le 11 juillet. Pour continuer à se déplacer, les Français doivent faire preuve de créativité. Dans le palmarès des tendances en hausse, le covoiturage arrive en tête. Frédéric Mazzella, directeur du site internet www.covoiturage.fr, explique cet engouement : « Dès le premier trajet, les conducteurs deviennent accros! Ils ne conçoivent plus de payer une goutte d’essence ou un ticket de péage ». Le principe? Le conducteur paie l’entretien de sa voiture, et les passagers, le carburant et le péage. Au niveau des transports en commun, l’augmentation de leur fréquentation est assez significative. À la SNCF, les chiffres sont parlants. « Pour ce qui est des TER, on observe une augmentation dans toutes les régions », explique-t-on à la SNCF. « En Rhône-Alpes notamment, on enregistre une hausse de 10 % par rapport à l’année dernière ». Dans la famille écolo, on trouve le vélo. Une dizaine de villes françaises sont désormais équipées d’un réseau de vélos en libre-service. Tendance à la hausse également : le vélo à assistance électrique (VAE). Damien Chabre, PDG de ZoneCyclable, loueur et vendeur de VAE, témoigne : « Le marché du VAE croît de façon exponentielle. Pour ma part, de l’ordre de 100 % pour 2008 ». Le VAE, tout en restant une bicyclette puisqu’il faut pédaler, réduit l’effort grâce à son moteur électrique. Séduisant non? Ce vélo a tout pour plaire, sauf peut-être le prix : entre 1500 et 4 000 euros ! Sources de la revue de presse n°25 : Le Monde (Edition du 23/08/2008) – Le Progrès (édition du 16 août 2008) – Le Point (N°1875 – 21/08/2008) – Le Figaro (édition du 21 août 2008) – La Croix (édition du 26 août 2008)

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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