Le temps est désormais à l’action et non plus aux constats
Peu importe les mots, même s’ils ont leur importance de par le sens qu’ils recouvrent, le temps est désormais à l’action et non plus aux constats. C’est en l’occurrence ce que viennent de dire plus de 2 700 personnes qui ont participé aux 86 débats-citoyens réalisés d’octobre 2012 à mars 2013, en région des Pays de la Loire [[Cette recherche-action est une contribution aux états régionaux de l’énergie organisés par la Région Pays de la Loire et à la démarche nationale sur la transition énergétique]], à l’initiative de la Chaire partenariale développement humain durable & territoires (dhd&t). Sur la base de ces débats centrés sur la transition énergétique et de plus de 1 500 réponses à un questionnaire individuel post-débat, 9 préconisations principales sont ressorties, centrées sur la vision de société, la gouvernance collaborative et l’engagement des personnes et des organisations. Après cette première phase de définition collective d’une vision de société en matière d’énergie, se dessinent à ce jour plusieurs pistes d’actions possibles portant sur : – la formation et la sensibilisation du plus grand nombre aux enjeux individuels et collectifs de la transition énergétique, – des actions de démonstration et d’expérimentation sur quelques pôles du territoire (en urbain et en rural), avec la question du bassin de vie.Une nouvelle société est en marche, réjouissons-nous !
Qui ne souhaiterait pas vivre dans une société en harmonie entre les humains, en harmonie entre les humains et la nature[[Définition du développement durable de la Commission développement durable de l’ONU, en 1987]] ? Qui ne voudrait pas d’une alimentation saine, partagée et respectueuse de l’environnement ? Qui ne voudrait pas d’une énergie renouvelable, sans impact sur l’homme et son environnement ? Qui pourrait s’opposer à plus de mesure(s), au sens propre comme au sens figuré, dans le partage des richesses, de solidarité entre les peuples ?… Cette vision devrait donner envie et non faire peur, elle devrait mobiliser le plus grand nombre et non raidir les comportements individuels, elle devrait libérer les imaginaires et non inhiber les initiatives. Cette vision cependant progresse, l’utopie apparaissant de plus en plus de continuer comme avant, de se réfugier derrière TINA[[There Is No Alternative (TINA) : expression attribuée à Margaret Thatcher, alors Premier ministre du Royaume-Uni]]. Si des doutes s’expriment de plus en plus sur la volonté et/ou la capacité des forces économiques et financières en place, des Etats et de la communauté internationale à apporter des solutions pertinentes à la hauteur des enjeux et dans les temps impartis, le périmètre local, régional, semble beaucoup plus propice à entrer en transition. L’exemple de l’Allemagne avec une régionalisation historique l’illustre bien. Qu’ils s’agissent d’élus locaux, de salariés-citoyens, de dirigeants d’entreprises, d’habitants, d’associations, d’organisations professionnelles…, la culture de responsabilité et d’engagement sociétal gagne du terrain, et ce beaucoup plus vite qu’on ne le croit. La grande convergence[[Fin de l’Occident, naissance du monde, Hervé KEMPF, janvier 2013]] est en marche, elle se fera au rythme et avec les à-coups que nous aurons décidés, mais elle finira par se faire. Dans cette dynamique de changement, les Pays de la Loire ne sont pas en reste avec les nombreuses initiatives des collectivités territoriales et le dynamisme régional de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), mais aussi avec les Dirigeants responsables de l’ouest d’entreprises engagées, avec les Trophées régionaux du développement durable, avec des formations pour cadres dirigeants telles que le Collège des transitions sociétales9, avec la Chaire partenariale développement humain durable & territoires. L’enjeu d’une gouvernance plus ouverte et partagée se fait jour, les expérimentations de transitions émergent également, la nouvelle société est en marche, et elle a toutes les chances d’émerger localement. Après « Indignez-vous[[Stéphane Hessel, décembre 2011]] » et « Engagez vous[[Stéphane Hessel et Gilles Vanderpooten, mars 2013]] », un chapitre de plus en plus riche en initiatives reste à écrire, à écrire ensemble, « Réjouissons-nous ! ».