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Un Conseil scientifique consultatif créé par le Secrétaire général des Nations Unies pour influencer l’action de la communauté internationale en matière de développement durable

Vingt-six scientifiques, travaillant dans le domaine des sciences naturelles, sociales, humaines et de l’ingénierie, ont été nommés membres du Conseil scientifique consultatif annoncé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Ce nouvel organisme sera chargé de conseiller le Secrétaire général et les chefs des organisations des Nations Unies sur les questions relatives à la science, la technologie et l’innovation pour le développement durable. Le secrétariat de ce Conseil sera hébergé par l’UNESCO.

« La création du Conseil scientifique consultatif vient couronner un large travail de consultation confié à l’UNESCO par le Secrétaire général Ban Ki-moon », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. « Il réunit des scientifiques de renommée internationale et servira de référence mondiale pour ce qui est de l’amélioration des liens entre science et politiques publiques ».

Il s’agit du premier organisme mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies pour influencer l’action de la communauté internationale en matière de développement durable et d’éradication de la pauvreté. Cette initiative fait suite au rapport du Groupe de haut-niveau sur l’écoviabilité intitulé Resilient People, Resilient Planet : A Future worth choosing (janvier 2012). Ce rapport recommande le lancement d’une « initiative scientifique majeure visant à renforcer l’interface entre politique et science. Elle devrait se traduire par la préparation d’évaluations régulières et de synthèses des données scientifiques sur des concepts tels que les « frontières planétaires », les « points de rupture » et les « seuils environnementaux » dans le contexte du développement durable ».

Les domaines couverts par le Conseil vont des sciences fondamentales à l’ingénierie et la technologie, en passant par les sciences sociales et humaines, l’éthique, la santé, les sciences économiques, du comportement et de l’agriculture, en plus des sciences environnementales.

Il vise à faire en sorte que les dernières découvertes de la science soient prises en compte dans les discussions de haut-niveau au sein du système des Nations Unies, en formulant des recommandations sur les priorités liées à la science pour le développement durable ; en donnant des avis sur des questions scientifiques ayant trait au développement durable ; en identifiant les lacunes en termes de connaissances qui pourraient être abordées hors du cadre des Nations Unies par les programmes de recherche nationaux ou internationaux ; en identifiant les besoins spécifiques devant faire l’objet d’évaluations (GIEC ou IPBES) et en donnant des avis sur des questions relatives à la visibilité et à la compréhension de la science.

Les membres du Conseil agiront à titre personnel et fourniront des conseils en toute indépendance. Agissant de manière bénévole, ils sont nommés pour deux ans et pourront être renouvelés pour un autre mandat de deux ans sur décision du Secrétaire général. La première session du Conseil se tiendra au début de l’année 2014.

Les membres du Conseil consultatif scientifique sont :

Tanya Abrahamse (Afrique du sud), PDG de l’Institut national de biodiversité d’Afrique du sud ;

Susan Avery (Etats-Unis), Présidente et Directrice de l’Institut océanographique Woods Hole;

Hilary McDonald Beckles (Barbade), principale et vice-recteur de l’Université des Indes occidentales ;

Joji Cariño (Philippines), Directrice du programme Forest Peoples ;

Rosie Cooney (Australie), Chargée de cours à l’Université des sciences de Sydney;

Abdallah Daar (Oman), Professeur de santé publique, Université de Toronto, Canada;

Gebisa Ejeta (Ethiopie), Professeur d’agronomie, Université Purdue, Etats-Unis;

Vladimir Fortov (Fédération de Russie), Président de l’Académie des sciences de Russie ;

Fabiola Gianotti (Italie), chercheure en physique et ancienne coordinatrice de l’expérience ATLAS au CERN, Genève, Suisse;

Ke Gong (Chine), Président of de l’Université de Nankai;

Jörg Hinrich Hacker (Allemagne), Président de l’Académie allemande des sciences– Leopoldina;

Maria Ivanova (Bulgarie), Professeure de gouvernance mondiale, Université du Massachusetts, Etats-Unis;

Eugenia Kalnay (Argentine), Professeure de sciences des océans et de l’atmosphère, Université du Maryland, Etats-Unis;

– Eva Kondorosi (Hongrie), Professeure, chercheure au Centre de recherche biologique de l’Académie des sciences de Hongrie ;

Reiko Kuroda (Japon), Professeure, chercheure à l’Institut pour les sciences et la technologie, Université des sciences de Tokyo;

Dong-Pil Min (République de Corée), Professeur émérite, Université nationale de Séoul;

Carlos Nobre (Brésil), scientifique spécialiste du climat, Secrétaire national pour les politiques de R&D;

Rajendra Kumar Pachauri (Inde), Directeur général de l’Institut sur l’énergie et les ressources (TERI); Président du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) – Prix Nobel de la paix ;

Shankar Sastry (Etats-Unis), Doyen du College of Engineering, Université de Californie, Berkeley;

Hayat Sindi (Arabie saoudite), Fondatrice et PDG de l’Institut de l’imagination et de l’ingéniosité ;

Wole Soboyejo (Nigeria), Président de l’Université africaine des sciences et de la technologie (AUST), Garki;

Laurence Tubiana (France), Directrice de l’Institut de développement durable et des relations internationales (IDDRI), Paris;

Judi Wakhungu (Kenya), Professeure de gestion des ressources énergétiques, Premier secrétaire de cabinet au ministère de l’environnement, de l’eau et des ressources naturelles;

Ada Yonath (Israël), Directrice du Centre Helen et Milton A. Kimmelman de structure moléculaire, Institut des sciences Weizmann; Prix Nobel de chimie;

Abdul Hamid Zakri (Malaisie), Conseiller scientifique auprès du Premier ministre de Malaisie, Président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES);

Ahmed Zewail (Egypte), Directeur du département de chimie et de génie chimique à l’Institut de technologie de Californie, Etats-Unis, Prix Nobel de chimie.


Le développement durable pour l’UNESCO

« Nous tenons aujourd’hui l’avenir entre nos mains. Ensemble, nous devons faire en sorte que nos petits-enfants n’aient jamais à nous demander pourquoi nous n’avons pas fait ce qu’il fallait et les avons laissé subir les conséquences de notre inaction. » Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, 2007

Pour comprendre ce qu’est l’éducation au développement durable (EDD), il faut d’abord comprendre ce qu’est le développement durable. La Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable entend inciter tous les systèmes éducatifs du monde à œuvrer à un avenir plus viable : cet avenir, commençons par l’imaginer.

Concept phare des Nations Unies, le développement durable a été défini en 1987 par le Rapport Brundtland comme un développement apte à « répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs ».

Le développement durable est à la fois sociétal, environnemental, culturel et économique. Ces quatre dimensions sont indissociables. La durabilité fournit un modèle de réflexion sur l’avenir qui met en balance les considérations environnementales, sociétales et économiques dans une perspective d’amélioration de la qualité de la vie. Une société prospère, par exemple, a besoin d’un environnement sain pour apporter à ses citoyens matières premières, nourriture, eau potable et air pur.

Quelle différence entre développement durable et durabilité ? la seconde est souvent envisagée comme un objectif à long terme (celui d’un monde plus viable), le premier désignant les nombreuses manières et voies pour y parvenir (agriculture et foresterie durables, production et consommation durables, bonne gouvernance, recherche et transfert de technologies, éducation et formation, etc.).

Les Sciences pour le développement durable

Lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les Chefs d’Etat et de Gouvernements et les représentants de haut niveau ont souligné l’importance de la contribution des sciences naturelles, sociales et humaines au développement durable ainsi qu’à l’inclusion sociale. Favoriser la collaboration scientifique internationale et renforcer l’interface entre sciences et politiques sont essentiels pour aborder les défis liés au développement durable et aux transformations sociales.

Le savoir scientifique ainsi que les savoirs autochtones et locaux appropriés jouent un rôle clé pour relever les défis du développement d’aujourd’hui et demain. Basé sur les progrès atteints dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, l’agenda post-2015 devrait être édifié d’une manière inclusive pour ne pas seulement prendre en considération la croissance de la richesse économique mais également l’accès équitable à l’éducation pour tous (y compris dans les sciences) ; contribuer à réduire déséquilibres entre pays en voie de développement et pays développés en matière d’accès et de transfert des technologies durables ainsi que le besoin d’assurer l’inclusion sociale à une époque de grandes transformations sociales.

La conservation, l’utilisation durable et la répartition équitable des ressources naturelles ainsi que le partage des bénéfices découlant de leur exploitation, la nécessité de s’adapter au changement climatique, la promotion de l’inclusion sur la base des principes de la déclaration universelle des droits de l’homme et des principes éthiques constituent des impératifs majeurs pour guider le travail de l’UNESCO en matière de contribution des sciences naturelles, sociales et humaines au développement durable. Une interface entre sciences et politiques efficace nécessite des évaluations régulières et systématiques du savoir scientifique et de tout autre savoir pertinent lié aux transformations sociales, au dialogue culturel, au changement climatique, à la biodiversité ainsi qu’aux écosystèmes majeurs tels que l’eau douce et l’océan.

C’est en apportant un soutien normatif et technique aux politiques publiques inclusives fondées sur l’éthique, que l’UNESCO accompagnera les efforts des pays pour développer des réponses endogènes aux défis et opportunités offertes par le développement durable et de la diversité culturelle. Partant, la plus haute priorité doit être accordée à la promotion du développement des capacités dans les sciences, tout particulièrement au niveau national, et à l’amélioration de la capacité des sociétés à prendre des décisions informées quant à leur avenir.

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