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Voler à contre courant ou comment verdir l’industrie aéronautique grâce aux agrocarburants

Alors que le Salon international du Bourget se poursuit jusqu’à dimanche prochain, les Amis de la Terre affirment que les projets des grandes compagnies aéronautiques de faire voler des avions avec des agrocarburants ne sont que du verdissement de leurs activités et vont à l’encontre des recommandations faites par de grandes institutions internationales.

L’industrie aéronautique européenne soutenue par la Commission européenne prévoyait d’annoncer à l’occasion du salon, son projet d’utiliser 2 millions de tonnes d’agro-kérosène par an, en 2020 [[Il était prévu que la Commission européenne et Airbus ainsi que l’industrie aéronautique européenne et les producteurs européens d’agrocarburants lancent le “European Advanced Biofuels Flightpath” lors du Salon du Bourget au Chalet de presse d’Airbus, le 22 juin à 14h30.]]. Pour cela, près de 3,5 millions d’hectares pourraient être nécessaires – soit la taille de la Belgique – avec des conséquences environnementales graves. KLM et Virgin Atlantic ont déjà procédé à des tests avec différents mélanges d’agrocarburants et la Lufthansa lance son premier vol commercial cette année [[Le gouvernement allemand contribue à hauteur de 5 millions d’€ au projet « FAIR » (Recherches sur l’Avion du Futur) qui étudie les agrocarburants, et d’autres carburants alternatifs et concepts pour avion. La moitié de cette somme va au projet « burnFAIR » de la Lufthansa qui prévoit de tester des agrocarburants pendant 6 mois dans un des moteurs d’un avion sur une courte distance, de Hambourg à Frankfort.]]. D’après une nouvelle étude des Amis de la Terre Europe, les agrocarburants fournissent à l’industrie aéronautique une fausse route bien pratique, car ils facilitent ses projets d’expansion, diminuent les pressions pour qu’elle réduise ses émissions, tout en détournant l’attention politique des besoins réels de réduire le trafic aérien dans le but de réduire les changements climatiques [[« Voler à contre courant ou comment verdir l’industrie aéronautique grâce aux agrocarburants » : l’analyse des Amis de la Terre Europe sur les impacts des agrocarburants destinés à l’aviation est disponible en cliquant ici.]]. Pour Christian Berdot, référent sur la campagne Agrocarburants des Amis de la Terre France : « L’industrie aéronautique européenne vole à contre courant. Les agrocarburants aggravent la pauvreté et la faim, poussent à l’accaparement des terres et à la déforestation. Ils font flamber les prix alimentaires et risquent de détruire les climats au lieu de les sauver. Ces nouveaux objectifs d’utilisation des agrocarburants ne sont qu’un écran de fumée, destiné à cacher l’expansion de l’industrie aéronautique, mais qui n’apporte en aucun cas les réductions d’émissions nécessaires ». Cette semaine, les ministres de l’agriculture du G20 vont discuter sur les mesures à prendre pour réduire la montée des prix alimentaires. Ils étudieront aussi les recommandations faites notamment par la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, les Nations unies, l’OCDE, qui demandent de supprimer les subventions aux agrocarburants et les dispositions qui les rendent obligatoires, à cause de leurs impacts sur les pauvres et sur les prix alimentaires [[Le document d’orientation de la FAO, de l’IFAD (Fonds International pour le Développement Agricole), du FMI, de l’OCDE, du CNUCD, du Programme Alimentaire Mondial, de la Banque Mondiale et de l’Organisation Mondiale du Commerce, intitulé « Volatilité des prix des marchés alimentaires et agricoles : réponses politiques », publié en mai 2011, contient la recommandation suivante : « Les gouvernement du G20 devraient supprimer les dispositions de leurs politiques nationales actuelles qui subventionnent (ou rendent obligatoire) la production ou la consommation d’agrocarburants ». Ce document est disponible en cliquant ici. Comme l’annonçait le Financial Times, le 9 juin 2001, « Un rapport demande instamment l’arrêt des subventions pour les agrocarburants ».]]. Les plans européens concernant les agrocarburants ont des conséquences sociales et environnementales désastreuses [[En savoir plus en cliquant ici.]]. Parmi les plantes controversées qui doivent être incorporées dans le mélange d’agrocarburants pour les avions, on trouve l’huile de palme – alors que sa production est intimement liée à la destruction des forêts tropicales, à des pertes irrémédiables de biodiversité et à des violations des Droits humains – ainsi que le jatropha présenté comme une plante miracle, alors qu’en réalité c’est un des moteurs de l’accaparement des terres en Inde et en Afrique [[En savoir plus en cliquant ici.]].

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Voler à contre courant ou comment verdir l’industrie aéronautique grâce aux agrocarburants
    Est-il bon de rappeler que la TIPP (taxe sur les produits pétroliers) ne les concerne pas (il me semble que c’est une exigence de l’IATA). Ce serait déjà la 1ère mesure à prendre de rétablir la TIPP, le transport aérien est utilisé très majoritairement 1) par les touristes 2) par des hommes d’affaires qui peuvent payer plus cher. En conclusion, à 80 % le transport aérien n’est pas une nécessité vitale et c’est pour une utilisation superflue qu’on brule du kéro détaxé

David Naulin
David Naulinhttps://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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