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Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...
Société Générale, Total, les agrocarburants, les mines d'or et d'uranium et plus encore...

La revue de presse du développement durable n°16

Edition du 3 février 2008

Panique Générale titre cette semaine Le Nouvel Observateur. L’hebdomadaire revient cette semaine sur l’histoire d’un petit trader de 31 ans, entré par la petite porte dans la prestigieuse salle des marchés d’une des plus illustres institutions financières et qui lui a finalement fait perdre 5 milliards d’euros. Réputée invulnérable, la Société générale dirigée par la poigne de fer de Daniel Bouton a accumulé au fil des ans tous les ingrédients d’un scandale mondial : arrogance des dirigeants, inefficacité des contrôles, autisme et rapacité des traders, voire complicité. Jérôme Kerviel a donc encore fait la une de la presse cette semaine. Mais c’est désormais vers le patron de la Société Générale que tous les regards se tournent. Brillant et brutal, habile et arrogant, Daniel Bouton a vanté le libéralisme et les lois du marché, résume Thierry Philippon dans le Nouvel Observateur. Les folies d’un de ses traders l’ont terrassé. Et le journaliste de poursuivre : Avec ses cigares grand format et ses costumes rayés, cet ancien haut fonctionnaire s’est coulé avec un évident plaisir dans ses habits de patron. Il aime la provocation : lorsqu’on évoque devant lui les revenus des dirigeants d’entreprise, il prend un sourire gourmand pour expliquer à ses visiteurs qu’il n’est que le cinquantième salaire de sa banque, compte tenu des bonus versés à quelques golden boys. Mais ce capitalisme là, les Français ne l’aiment pas… Pendant ce temps, assez discrétement, Total fait appel de sa condamnation dans le procès de l’Erika et a tenté, selon Marianne, de dissuader les collectivités locales de se pourvoir à leur tour en appel, en échange d’un règlement immédiat des indemnités, assorti d’une prime de désistement… Tandis que ses salariés manifestent pour l’augmentation de leur pouvoir d’achat et l’amélioration de leurs conditions de travail, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution fait du développement durable et signe avec Borloo une «déclaration d’intention» en six points afin d’«orienter les choix des consommateurs vers les produits écologiques». Et l’Homme dans tout ça ? Rappelez-vous de la caissière interrogée par France 2 qui après 30 ans de service dans une des principales enseignes de ce pays est garcieusement payée 810 € pour trente heures de travail… Le développement durable ne peut se traduire uniquement par l’application de mesurettes écologiques… et se contenter d’un vernis vert. Noble est l’intérêt général que devrait remplir les entreprises. Il est temps de remettre l’économie à sa juste place : un outil pour améliorer les conditions de l’Humanité et non un but en soi.

Coup de projecteur : Les pétroliers, ces nouveaux intouchables

Marianne n°563 du 2 au 8 février 2008
Marianne n°563 du 2 au 8 février 2008
Jean-Claude Jaillette s’interroge dans Marianne (N°563 – du 2 au 8 février 2008) : Christophe de Margerie, PDG de Total, s’estime-t-il intouchable ? Le journaliste poursuit : Sinon, on ne comprend pas pourquoi il fait appel de la condamnation de son groupe, à l’issue du procès du naufrage de l’Erika, alors que les régions concernées par la pollution, tout comme le syndicat CFDT chimie-énergie, ont considéré que les juges avaient vu juste. Le montant de l’amande (375 millions d’euros) ? Celui des indemnités (192 millions d’euros) ? Des sommes insignifiantes au regard des bénéfices du groupe (15 milliards en 2006). En réalité, Christophe de Margerie crie à l’injustice par ce que le tribunal a reconnu la « faute d’imprudence caractérisée ». Autrement dit, à partir du moment où Total avait les moyens de connaître l’état du navire affrété, il est devenu responsable. Or, les banques de données internationales, tout comme les informations recueillies par les responsables de l’affrètement de Total, sont formelles : l’Erika était un bateau-poubelle et les contrôles dont il avait fait l’objet étaient plus que légers. Du coup, les juges ont envoyé un signal très fort aux pétroliers : vous ne pouvez plus vous retrancher derrière une cascade de sous-traitants pour diluer votre responsabilité en cas de marée noire. Jean-Claude Jaillette analyse : L’édifice, patiemment mis en place depuis le naufrage de l’Exxon Valdez, en 1989, menace dès lors de s’effondrer. Christophe de Margerie s’est donc vu chargé d’une mission par ses collègues pétroliers : faire revenir coûte que coûte la justice sur sa décision. L’enjeu est stratégique et ça valait donc bien une forme de chantage auprès des communes indemnisées. Total a en effet tenté de les dissuader de se pourvoir à leur tour en appel, en échange d’un règlement immédiat des indemnités, assorti d’une prime de désistement. Faute de quoi il leur faudrait attendre le second jugement. Une éternité peut-être, conclut Jean-Claude Jaillette. Voilà certainement pourquoi vous ne retournerez plus chez Total par hasard… – Acheter la version numérique de Marianne

Monde : La bataille de l’uranium a commencé au Niger

Chef historique de la rébellion touareg au Niger, Rhissa Ag Boula annonce dans Le Nouvel Observateur (N°2256 -semaine du 31 janvier 2008) le lancement d’une offensive contre les mines, les usines et les convois d’uranium. «Nous n’avons pas le choix, dit-il au Nouvel Obs, car le régime de Niamey ne respecte pas les accords de paix de 1995 et se livre à une terrible répression contre les civils». Extrait de son interview : « Cinquante ans après l’indépendance du Niger, les Touaregs n’acceptent plus que d’autres gèrent leurs affaires à leur place. Nous en avons assez d’être dominés ! Les Touaregs vivent sur les deux tiers du pays, avec une zone de 90 000 kilomètres carrés riche en uranium et en pétrole. A partir de 2006, le gouvernement a distribué des concessions d’uranium comme des petits pains ! Canadiens, Australiens, Chinois, Indiens, Sud-Africains et Français, tout le monde a été servi. A eux seuls, les Chinois ont obtenu 40% des nouvelles concessions et ils construisent des cités minières, amenant avec eux leurs propres ouvriers. Au total, 120 permis d’exploitation ont été délivrés en un an, sans consulter la population et sans parler des conséquences sur l’environnement. Aujourd’hui, les prix de l’uranium montent, la nouvelle énergie est surtout nucléaire, et chacun veut avoir une centrale nucléaire civile. Le Niger, déjà cinquième producteur d’uranium, est sur le point de parvenir au deuxième rang mondial. Trois nouvelles zones de recherches pétrolières ont été ouvertes à des sociétés chinoises, américaines et françaises (Total). La Chine vend ses armes – mines, véhicules, chars – au gouvernement,et c’est une société d’Etat chinoise qui distribue toutes les commissions à une mafia pilotée par le fils du président nigérien. Sans compter les droits d’exploitation des mines payés au ministère des Mines. »

La météo, un business d’avenir

Metnext
Metnext
Quel temps fera-t-il au mois de mars prochain ? Un froid hivernal ou une douceur précoce ? Et en août ? Aurons-nous la canicule ou un temps pluvieux ? Autant de questions à plusieurs millions, voire dizaines de millions d’euros. Le textile, l’agroalimentaire, le tourisme, l’électroménager, ou encore le bâtiment : la plupart des secteurs subissent les aléas du climat. Une augmentation de deux ou trois degrés de la température en période estivale, par exemple, et les ventes d’eaux minérales, de glaces ou de maillots de bain s’envolent, tandis que celles de chocolat s’effondrent. XXI (N°1 – Janvier 2008) revient sur la création de Metnext, filiale commune de Météo France et du gestionnaire de la Bourse de Paris Nyse-Euronext, dédiée à la gestion indicielle du risque météorologique. Concrètement rapporte XXI, Metnext réalise des diagnostics individuels qui permettent d’évaluer une notion nouvelle : la météosensibilité des entreprises. Un critère devenu déterminant dans la gestion des stocks et dans les choix de politiques commerciales, marketing ou publicitaires.

Les scientifiques s’interrogent sur l’intérêt écologique des agrocarburants

Comment a-t-on pu s’engager aussi rapidement dans la production d’agrocarburants ? C’est la question qu’ont fini par se poser, un peu interloqués, les quelques cinquante chercheurs et experts participant à un séminaire sur « Agrocarburants et développement durable » organisé à Grenoble par le service de la recherche du ministère de l’écologie les lundi 28 et mardi 29 janvier. En 2003, les principaux pays occidentaux ont engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors, les études se sont succédées qui, pour l’essentiel, en ont démenti l’intérêt environnemental. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’ONU, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Chambre des communes britannique ont produit des rapports à la tonalité critique, ainsi que nombre d’articles scientifiques. – Lire l’article de Hervé Kempf paru dans l’édition du 1er février du Monde

Nicolas Sarkozy stoppe un projet de mine d’or en Guyane

Les associations de défense de l’environnement sont aux anges. Un enjeu symbolique du Grenelle vient d’être tranché en leur faveur par Nicolas Sarkozy. Mercredi 30 janvier, un communiqué de son porte-parole a annoncé sa décision « de ne pas donner une suite favorable au projet d’exploitation de mine d’or à Roura, en Guyane ». En vue d’une exploitation des ressources aurifères « compatible avec la préservation des richesses de biodiversité, le président de la République a souhaité la réalisation d’un schéma départemental d’orientation minière » pour « délivrer des autorisations d’exploitation dans des conditions acceptables par tous », précise le communiqué. […] Le gisement se situe sur la montagne de Kaw, sur le littoral guyanais, dans un écosystème classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff) de type 1, dans le parc naturel régional, en bordure de la réserve naturelle de Kaw. A l’été 2007, le gouvernement avait gelé le projet à la demande du groupe de travail biodiversité du Grenelle de l’environnement. – Lire l’article Laurent Marot paru dans l’édition du 2 février 2008 du Monde

Sciences : Mangroves en danger, un volcan sous l’Antarctique …

Les mangroves disparaissent à un rythme « alarmant » : Les mangroves sont menacées. Depuis un quart de siècle, 20 % de ces écosystèmes tropicaux ont été détruits, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui juge cette perte « alarmante ». Dans un rapport rendu public jeudi 31 janvier, la FAO indique que leur superficie totale est passée de 18,8 millions d’hectares en 1980 à 15,2 millions en 2005. « Plus récemment, le taux de perte nette semble avoir ralenti, mais son niveau reste hautement préoccupant », note-t-elle. Consulter l’article paru dans Le Monde du 1er février 2008. – Antarctique : un volcan ferait fondre les glaces : Un volcan subglaciaire serait en partie à l’origine de la diminution de l’épaisseur de la calotte à l’ouest du continent. Un volcan actif sous l’Antarctique ? Loin de relever de la science-fiction, cette hypothèse vient d’être démontrée dans un article publié dans Nature Géoscience. Consulter l’article de Caroline de Malet publié dans Le Figaro du 22 janvier 2008. – Un manteau géologique unique pour notre planète : Un dogme des sciences de la Terre va-t-il s’effondrer ? En proposant, dans Sciencexpress du 17 janvier, l’existence d’un manteau géologique unique pour la Terre, Francis Albarède, professeur de géochimie à l’Ecole normale supérieure de Lyon, remet en cause une vision qui faisait la quasi-unanimité chez les spécialistes depuis trente ans. Consulter l’article de Christiane Galus publié dans Le Monde du 1er février 2008.

Les images de la semaine : Fu Long, le bébé panda né dans un zoo et Villes amphibies, îles artificielles

Fu Long pesait 3,26kg à sa naissance.  Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Fu Long pesait 3,26kg à sa naissance. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Une des images de la semaine, publiée le 29 janvier par Le Figaro, est un symbole d’espoir. Espèce en voie de disparition, il resterait seulement 1 600 pandas géants en liberté dans les montagnes du Sichuan (centre-ouest de la Chine), tandis que 160 vivent en cap­tivité à travers le monde. C’est donc tout naturel que le bébé panda géant né en captivité le 23 août 2007 est devenu la grande attraction du zoo de Schönbrunn, à Vienne (Autriche). Maurin Picard, l’envoyée spéciale du Figaro raconte : Encore terré dans le pelage généreux de sa maman, loin des regards curieux, Fu Long est le premier du genre issu d’un accouplement naturel dans un zoo en Europe. Avant lui, un autre panda né en 1982 à Madrid avait été le fruit d’une insémination artificielle d’une femelle panda. La naissance de Fu Long relève d’un exploit : la procréation naturelle des pandas en captivité est en effet très délicate, la femelle n’étant fertile que trois à quatre jours par an. Jusqu’à 60 % des bébés pandas meurent au cours de la première année après la naissance.
Vue d'artiste : projet d'île artificielle en forme de tulipe, telle qu'elle apparaîtrait sur une image satellite - HO-Reuters
Vue d’artiste : projet d’île artificielle en forme de tulipe, telle qu’elle apparaîtrait sur une image satellite – HO-Reuters
Si le réchauffement climatique prévu pour les prochaines décennies a bien lieu, les Pays-Bas seront triplement menacés. La montée des océans et la force accrue des tempêtes mettront à rude épreuve le système de barrages et de polders qui maintient au sec le territoire national, déjà en grande partie en dessous du niveau de la mer. En outre, la multiplication des périodes de fortes pluies en Europe provoquera des crues soudaines de la Meuse et du Rhin, qui traversent le pays. Enfin, les Pays-Bas sont de plus en plus bas : des provinces entières, dont le sous-sol est composé de tourbe, s’enfoncent inexorablement. Yves Eudes, envoyé spécial du Monde aux Pays-Bas, raconte comment la ville de Dordrecht a inventé un nouveau concept : le quartier amphibie, où l’eau pourra entrer et sortir sans trop perturber la vie des habitants. D’autres projets sont désormais initiés par des équipes d’architectes, d’urbanistes, d’entrepreneurs et d’élus locaux qui tentent d’imaginer des solutions innovantes, en rupture avec la tradition : au lieu de mener une guerre sans fin contre l’eau, pourquoi ne pas réapprendre à vivre un peu en harmonie avec elle ? Consulter l’article Yves Eudes sur le site du Monde.fr. Malgré ces projets futuristes, précise Yves Eudes, les Pays-Bas savent qu’ils doivent aussi se préparer au pire. En novembre 2008, le gouvernement organisera un exercice d’alerte d’envergure nationale, destiné à tester l’efficacité des services publics et d’urgence en cas d’inondation catastrophique.

TELEX Economie : Grande distribution, aviation civile…

La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) va signer avec le ministère de l’Ecologie une «déclaration d’intention» en six points, dévoilée par Les Echos le 28 janvier dernier. Afin d’«orienter les choix des consommateurs vers les produits écologiques», il est notamment prévu d’expérimenter la mesure de l’impact des produits et d’informer les consommateurs du résultat, par exemple via un étiquetage ; ou de doubler en trois ans le nombre de produits bénéficiant d’un éco-label… tout en communiquant sur ces labels peu connus. – L’A380 teste un carburant alternatif : C’est une première dans l’histoire de l’aviation civile précise Libération (édition du 2 février). Airbus a fait voler vendredi son avion géant, l’A380, avec un de ses quatre réacteurs alimenté à 40 % par un carburant de synthèse liquide dérivé du gaz, le GTL (Gaz to liquids), et à 60 % par du kérosène (les trois autres réacteurs fonctionnaient, eux, à 100% au kérosène). Une expérience menée dans le cadre d’un programme de recherche lancé en 2006 par le constructeur aéronautique pour tenter de réduire la dépendance des compagnies aériennes au pétrole et limiter les émissions polluantes des avions (le GTL n’émet pas de dioxyde de soufre, principale cause des pluies acides).

Net : Le Wall Street Journal lance son blog environnement

Voilà un changement de cap important pour un journal reconnu jusqu’à récemment pour ses éditoriaux très sceptiques par rapport à la réalité des changements climatiques. Le Wall Street Journal a historiquement accordé dans ses pages une place de choix aux commentateurs qui désiraient dénoncer les restrictions sur les émissions de GES. Or une évolution graduelle s’est effectuée à partir de 2005, au moment où l’ensemble des médias américains ont modifié leur angle d’approche en ce qui concerne les changements climatiques. L’ouragan Katrina, suivi quelques mois plus tard par le film d’Al Gore (Une vérité qui dérange) et une multitude de rapports scientifiques soulignant l’accélération des changements climatiques ont contribué à changer les perceptions. Voilà donc que le site internet du Wall Street Journal héberge depuis aujourd’hui le blog Environmental Capital, qui compte plusieurs nouveaux articles chaque jour. Environmental Capital promet de mettre l’accent sur les changements climatiques, « qui est un énorme sujet économique ».

 

Sources : Marianne (N°563 – Semaine du 2 au 8 février 2008) – Le Figaro (Editions du 22 et du 29 janvier 2008) – Le Monde (Editions du 1er, du 2 et du 3 février 2008) – Les Echos (28 janvier 2008) – Libération (2 février 2008) – Le Nouvel Observateur (N°2256 – Semaine du 31 janvier 2008) – XXI (N°1 – Janvier 2008)

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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