Dans l'actualité :

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

L’ampleur des conséquences économiques réelles des OGM révélée

Les coûts occasionnés par la séparation des filières OGM et conventionnelles sont beaucoup plus élevés qu’initialement estimés et pourraient conduire à la hausse des prix les aliments, préviennent les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Ce rapport intitulé Les conséquences socio-économiques des OGM [[Friends of the Earth Europe, The socio-economic effects of GMOs – Hidden costs for the food chain (Les consequences socio-économiques des OGM – Les coûts cachés pour la chaine alimentaire), mars 2011]] dévoile les coûts cachés des cultures d’OGM que les secteurs conventionnels et biologiques doivent injustement supporter alors qu’ils sont menacés de nouvelles contaminations et d’augmentation des prix alimentaires. Ce rapport est publié alors que les ministres de l’environnement des Etats membres de l’Union européenne (UE) se rencontrent aujourd’hui pour discuter de la légalité des interdictions de culture des OGM sur leurs territoires. Les Amis de la Terre demandent que le débat prenne en compte, dans toute leur ampleur, les conséquences sociales et économiques de la culture de plantes GM. Les ministres de l’environnement doivent discuter sur des faits, pas sur les modèles erronés des industriels.

Mute Schimpf, chargée de champagne Alimentation à Friends of the Earth Europe, explique : « Il faut prendre en compte les coûts environnementaux et économiques réels des OGM lorsqu’on parle de la culture des OGM en Europe. L’industrie des biotechnologies doit être tenue responsable des dommages provoqués par la contamination croisée. Il n’est pas question de présenter l’addition aux agriculteurs, aux consommateurs et aux contribuables. »

La politique européenne repose sur le principe que les acteurs non-OGM de l’industrie alimentaire doivent payer toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que leurs productions restent sans OGM. Une étude officielle de l’Union européenne (UE) conclut que les coûts de séparation entre les filières GM et les filières conventionnelles pourraient augmenter le prix de ces dernières jusqu’à 13% [[Co-Extra, 2009. Outcomes of Co.Extra. http://www.coextra.eu/pdf/report1472.pdf]]. Mais les chiffres réels sont bien plus élevés. La nouvelle étude qu’ont menée les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe démontre que des postes de dépenses essentiels dans le dispositif de séparation des filières ne sont pas pris en compte dans l’étude de l’UE [[Les coûts additionnels durant la moisson du maïs pourraient être 40 fois plus élevés que les chiffres avancés par l’UE. Et le coût du séchage jusqu’à 34% plus cher.]]. Les coûts additionnels pour maintenir la séparation entre les filières OGM et conventionnelles, y compris les coûts de contrôle et d’analyse, dépassent largement tout gain économique envisagé par la baisse des coûts de production.

Pour Christian Berdot des Amis de la Terre France : « Il est trop facile de parler des avantages des OGM, lorsque les coûts sociaux sont payés par les autres. Combien d’administrations, de laboratoires passent des heures à contrôler si nos aliments sont exempts d’OGM ? Les citoyens n’ont pas demandé d’OGM. Ces milliers d’heures de travail, toutes ces mesures coûteuses doivent être payées par ceux qui nous imposent ces OGM que nous refusons. Qu’ils assument enfin économiquement le coût social de leur choix agronomique. »

Les entreprises de biotechnologies, les opérateurs et autres utilisateurs d’OGM doivent prendre leurs responsabilités pour empêcher toute contamination. C’est à eux de s’assurer que les marchés conventionnels et biologiques de l’UE peuvent se développer sans avoir à supporter des charges injustes.

Mute Schimpf conclut : « 99,9% des terres européennes sont dépourvues d’OGM. L’opposition aux OGM dans les champs et les assiettes est très forte, et ne fait qu’augmenter. Les cultures GM ne seront pas une aide, mais un obstacle pour affronter le défi des années à venir : nourrir une population mondiale croissante. Les décideurs doivent annoncer la fin des cultures d’OGM en Europe et garantir une politique en faveur de campagnes vivantes et de méthodes plus vertes. »

Les Amis de la Terre demandent un moratoire sur toutes les autorisations de mise en culture de plantes GM jusqu’à ce qu’une évaluation des conséquences socio-économiques des OGM soit intégrée dans le processus d’autorisation de l’UE et que des mesures anti-contamination obligatoires soient mises en place dans tous les pays membres. Tout frais dû à des mesures destinées à éviter la contamination doit être pris en charge par les pollueurs.

A lire

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans,...

Une Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique

Au G20 2024 à Rio de Janeiro, le gouvernement...

L’avenir de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est-il en danger ?

Dans un contexte économique incertain, où les entreprises jonglent...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Immobilier régénératif : méthode et stratégie pour passer à l’action

Face aux grands défis environnementaux, sociaux et sociétaux et...

Le télétravail : un levier pour lutter contre le dérèglement climatique ?

France Stratégie et l'Inspection générale de l'environnement et du...

Manger flexitarien, végétarien ou végétalien sauvera-t’il notre avenir, biodiversité et climat ?

La consommation de viande est le principal poste d'émissions...

Livre Blanc de la construction durable en Outre-mer

Pour répondre à l’urgence des enjeux liés aux spécificités...

COP29 Climat : vers un réel engagement des États à sortir des énergies fossiles ?

Publié fin mars 2023, le dernier rapport de synthèse du GIEC est sans équivoque : le réchauffement de la température moyenne mondiale s’accélère et...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de forêts, retrait-gonflement des argiles…, le changement climatique impacte déjà notre quotidien, notre environnement et nos...

Comment accélérer la transition écologique et sociale grâce aux communautés ?

“(Re)faire tribu” est la newsletter mensuelle d'Hugo, 24 ans, parti découvrir l’art de faire communauté. Tous les mois, il nous partage des pépites pour...

1 COMMENTAIRE