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Fort d'une collaboration avec le gouvernement sur les stratégies...
5G, IA, reconnaissance faciale ...

Quel est le regard des français sur les nouvelles technologies

Une enquête de l'Académie des technologies réalisée par l'Ifop

A l’heure où se multiplient les controverses sur les risques liés au déploiement de certaines technologies (ex : 5G, compteurs Linky, reconnaissance faciale, intelligence artificielle…), quel est l’état de la relation de la société au progrès technologique et notamment la capacité des institutions et des experts à l’informer sur ce sujet. Pour la troisième année consécutive, l’Académie des technologies a donc cherché à mesurer le degré d’intérêt des Français pour les découvertes scientifiques et technologiques mais aussi les préoccupations qu’elles peuvent susciter, notamment sur le plan sanitaire et environnemental. Réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 Français, cette enquête met en lumière la relation très paradoxale de l’opinion publique avec le progrès technologique en montrant notamment que les nouvelles technologies passionnent les Français autant qu’elles les inquiètent…

Les chiffres clés

Une inquiétude croissante des Français vis-à-vis de la technologie…
  • Les technologies constituent une source d’anxiété de plus en plus grande au point que les Français sont désormais une majorité à se dire inquiets à ce sujet : 56%, soit un niveau en très forte hausse par rapport à ce que l’Académie des technologies avait pu observer ces dernières années (+15 points par rapport à 2019, +18 points par rapport à 2018).
  • Cette inquiétude grandissante à l’égard du progrès technique ressort aussi dans le déclin de la croyance dans les bienfaits des avancées scientifiques dans divers aspects de la vie quotidienne. En effet, par rapport à ce qui avait été mesuré il y a une dizaine d’années, les Français sont nettement moins nombreux à reconnaître leur impact positif sur la santé (45%, – 25 points), les loisirs numériques (35%, – 30 points), l’alimentation (25%, – 21 points) ou l’environnement (21%, – 28 points).
  • Et dans un contexte marqué notamment par les débats sur le changement climatique et les risques liés aux émissions électromagnétiques, leurs impacts sur le plan sanitaire et environnemental sont parmi ceux qui cristallisent le plus d’inquiétudes. Ainsi, près d’un Français sur deux (46%) estiment que leur impact sur la faune et la flore est négatif (contre 21% qui pensent qu’il est positif).
… qui n’empêche pas un attrait de plus en plus prononcé pour les innovations…
  • Ces préoccupations croissantes à propos des risques liés aux technologies n’empêchent pas une attirance de plus en plus marquée des Français pour « les produits comportant une innovation technologique », attrait qui a cru de manière très conséquente ces dernières années (+16 points depuis 2003) au point d’être désormais majoritaire (55%) dans la population.
  • Cet attrait va sans doute de pair avec un goût prononcé pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication si l’on en juge par exemple par le nombre croissant de Français partageant l’idée selon laquelle « Internet améliorera la qualité de la vie » (59%, + 9 points).
  • De manière plus générale, les technologies suscitent toujours un intérêt très large (75%) chez les Français, notamment chez les cadres (81%) et les dirigeants d’entreprise (82%).
L’innovation technologique, un enjeu de compétitivité dans laquelle l’Europe est loin d’apparaître à la pointe…
  • L’importance de la R&D dans le niveau de compétitivité de l’économie française est toujours reconnue par une majorité de Français (61%), notamment par les partisans de la 5G qui sont 71% (contre 46% de ses opposants) à estimer que « ce n’est qu’en utilisant les technologies les plus avancées que notre économie peut devenir plus compétitive ».
  • Or, force est de constater que la France comme le reste de l’Europe est loin d’apparaître en pointe en matière de recherche scientifique et technologique : seuls 21 % des Français citent un grand pays européen (France, Allemagne, Royaume-Uni) parmi les pays les plus en avance dans ce domaine, contre un tiers (31%) qui citent les USA et près d’un sur deux (43%) qui évoquent un pays d’Asie (Japon, Corée du Sud, Chine).
  • Et sur ce point, il est intéressant de relever que l’avance technologique asiatique est particulièrement ressentie dans les catégories populaires – 51% chez les ouvriers contre 34% chez les cadres – alors que les cadres, eux, perçoivent surtout l’avancée de pays occidentaux comme les États-Unis (39%) ou Israel (9%), comme si la perception du « danger » technologique des pays étrangers était liée au type d’emplois menacés (« manuels » en Asie, « intellectuels » aux USA).
… et qui suscite de fortes attentes afin de combler un manque d’information persistant Enfin, la persistance d’un fort déficit d’information sur ces sujets n’est sans doute pas étrangère à l’anxiété suscitée par le progrès technique.
  • En effet, le sentiment d’être bien informé sur les questions de science et de technologie est toujours aussi faible (33%) qu’il y a une vingtaine d’années (33% en 2001) : une large majorité de Français se sentant mal informés sur le sujet (58%), en particulier parmi les seniors (63 % chez les seniors de plus de 65 ans) et les moins diplômés de la population.
  • Or, la population exprime clairement une volonté de combler ce manque d’information si l’on en juge par la forte proportion de Français souhaitant « être plus impliqués dans les décisions portant sur des technologies controversées » (77%) ou, estimant que le gouvernement n’informe pas suffisamment des conséquences de la technologie (75%).
  • Et sur ce point, les résultats mettent en lumière un nombre limité d’acteurs suffisamment crédibles pour combler ces attentes : les seuls supports ou acteurs en qui une majorité de Français ont confiance sur ce sujet sont les revues scientifiques (73%), les chercheurs et les journalistes spécialisés sur les questions scientifiques et technologiques (66%).

Les principaux enseignements de l’enquête

  • 1) Des inquiétudes qui gagnent du terrain…
Dans un contexte sanitaire obligeant notamment au passage au numérique dans nombre de domaines, quelle est l’ampleur des appréhensions des Français à l’égard des nouvelles technologies ? Les technologies constituent une source d’anxiété de plus en plus grande au point que les Français sont désormais une majorité à se dire inquiets à ce sujet : 56%, soit un niveau en très forte hausse par rapport à ce que l’Académie des technologies avait pu observer ces dernières années (+15 points par rapport à 2019, +18 points par rapport à 2018). Assez logiquement, le sentiment est inégalement partagé entre les jeunes et les seniors, confirmant l’effet de génération souvent associé aux nouvelles technologies article_ifop_academie1.002.jpg Cette inquiétude grandissante à l’égard du progrès technique transparaît également dans le déclin de la croyance dans les bienfaits des avancées scientifiques dans divers aspects de la vie quotidienne. En effet, par rapport à ce qui avait été mesuré il y a une dizaine d’années, les Français sont nettement moins nombreux à reconnaître leur impact positif sur la santé (45%, – 25 points), les loisirs numériques (35%, – 30 points), l’alimentation (25%, – 21 points) ou l’environnement (21%, – 28 points). article_ifop_academie1.003.png Il est toutefois important de relever que les effets globalement positifs des technologies sur l’avenir de l’humanité restent toujours assez identifiés par une majorité de Français : 58% estiment que « les bienfaits de la science sont plus importants que les effets nuisibles qu’elle peut avoir » (+8 points) et ils à peu près autant (61%) à trouver que « le progrès technologique est synonyme de progrès pour l’humanité » (-5 points). Mais malgré ces inquiétudes montantes autour de la technologie, celles-ci continuent toujours d’attirer les Français.
  • 2) … Mais qui n’empêche pas une attirance croissante pour les nouvelles technologies
Bien qu’une montée de l’inquiétude soit à constater, cette anxiété n’est pas antinomique avec une attirance de plus en plus forte vis-à-vis des technologies. En effet, les préoccupations à propos des risques liés aux technologies n’empêchent pas une attirance de plus en plus marquée des Français pour « les produits comportant une innovation technologique », attrait qui a cru de manière très conséquente ces dernières années (+16 points depuis 2003) au point d’être désormais majoritaire (55%) dans la population Toutefois, cette affirmation fait la part belle aux cadres et professions intellectuelles supérieures qui sont plus de 66 % à se dire « attirés » par les produits comportant une innovation technologique contre 47 % pour les ouvriers. article_ifop_academie1.004.png Cet attrait va sans doute de pair avec un goût prononcé pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication si l’on en juge par exemple par le nombre croissant de Français partageant l’idée selon laquelle « Internet améliorera la qualité de la vie » (59%, + 9 points). Malgré une légère diminution de 4 points de pourcentage depuis deux ans, une large majorité des Français continuent de trouver dans la technologie un intérêt fort. En outre, 59 % des Français voient en Internet un outil d’amélioration de la qualité de la vie, soit une évolution de + 9 points en 19 ans article_ifop_academie1.005.png Ce questionnement de la technologie doit toutefois être replacé à une échelle mondiale où la compétition fait rage pour le progrès technologique et où l’Europe, du reste, ne semble pas se positionner en tête d’affiche.
  • 3) L’innovation, un enjeu de compétitivité dans laquelle l’Europe est loin d’être en pointe
Réalistes sur les enjeux liés aux technologies, les Français ne le sont pas moins à l’échelle internationale où ils adhèrent majoritairement à l’imbrication entre technologie et compétitivité de l’économie. L’importance de la R&D dans le niveau de compétitivité de l’économie française est toujours reconnue par une majorité de Français (61%), notamment par les partisans de la 5G qui sont 71% (contre 46% de ses opposants) à estimer que « ce n’est qu’en utilisant les technologies les plus avancées que notre économie peut devenir plus compétitive ». article_ifop_academie1.006.jpg Or, force est de constater que la France comme le reste de l’Europe est loin d’apparaître en pointe en matière de recherche scientifique et technologique : seuls 21 % des Français citent un grand pays européen (France, Allemagne, Royaume-Uni) parmi les pays les plus en avance dans ce domaine, contre un tiers (31%) qui citent les USA et près d’un sur deux (43%) qui évoquent un pays d’Asie (Japon, Corée du Sud, Chine). Et sur ce point, il est intéressant de relever que l’avance technologique asiatique est particulièrement ressentie dans les catégories populaires – 51% chez les ouvriers contre 34% chez les cadres – alors que les cadres, eux, perçoivent surtout l’avancée de pays occidentaux comme les États-Unis (39%) ou Israel (9%), comme si la perception du « danger » technologique des pays étrangers était liée au type d’emplois menacés (« manuels » en Asie, « intellectuels » aux USA). article_ifop_academie1.008.png
  • 4) Des citoyens en mal d’information soucieux d’en savoir plus
Inquiets mais attirés, les Français demandent cependant davantage d’information sur les nouvelles technologies, sans doute afin d’être rassurés et de pouvoir se positionner sur un enjeu majeur du siècle. En effet, le sentiment d’être bien informé sur les questions de science et de technologie est toujours aussi faible (33%) qu’il y a une vingtaine d’années (33% en 2001) : une large majorité de Français se sentant mal informés sur le sujet (58%), en particulier parmi les seniors (63 % chez les seniors de plus de 65 ans) et les moins diplômés de la population. article_ifop_academie1.009.jpg Or, la population exprime clairement une volonté de combler ce manque d’information si l’on en juge par la forte proportion de Français estimant que le gouvernement n’informe pas suffisamment des conséquences de la technologie (75%). Par ailleurs, plus de trois quart des Français (77 %) souhaiteraient être davantage impliqués dans les décisions portant sur les technologies controversées, à l’heure où la 5G, débat de société ayant été tranché unilatéralement par le Président de la République, est en passe d’être déployée partout sur le territoire français et où la confiance envers un membre ou porte-parole du gouvernement dans les informations scientifiques et technologiques qu’il délivre n’est que de 27 %… article_ifop_academie1.010.png Enfin, sur ce point, les résultats mettent en lumière un nombre limité d’acteurs suffisamment crédibles pour combler ces attentes : les seuls supports ou acteurs en qui une majorité de Français ont confiance sur ce sujet sont les revues scientifiques (73%), les chercheurs et les journalistes spécialisés sur les questions scientifiques et technologiques (66%).

Étude Ifop pour l’Académie des technologies

Rapport d’étude IFOP pour l’Académie des technologies : Le regard des Français sur les nouvelles technologies à l’heure de la 5G

A propos de l’Académie des technologies

logo_fr-51eeb56a0eb8199bb0b60fcb2ab1de00cd16797d2861313f74884ffbcab080f6.png Fondée en 2000, l’Académie des technologies rassemble 337 académiciennes et académiciens, dont quatre prix Nobel, tous expertes et experts dans leurs domaines respectifs, et issus d’horizons très divers : monde de la recherche industrielle et académique, économistes, sociologues, architectes, médecins… Elle analyse les opportunités et les risques liés aux nouvelles technologies, et s’engage à améliorer l’attractivité des métiers technologiques, en particulier auprès des jeunes et des femmes. L’Académie émet des propositions et des recommandations auprès des pouvoirs publics, des acteurs socio-économiques et des citoyens pour une meilleure exploitation des technologies au service des hommes, en accord avec sa devise : un progrès raisonné, choisi et partagé. – www.academie-technologies.fr

 

Documents joints

Étude Ifop pour l’Académie des technologies réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 16 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1 018 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans

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