Au début des années 70, l’apport des énergies renouvelables dans l’économie était considéré comme nul d’après les statistiques officielles. Alors que si notre Soleil s’éteignait, toute trace de vie disparaîtrait sur Terre en quelques semaines, quelle ingratitude ! Il semble que nous utilisions les énergies renouvelables, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Car si le véliplanchiste se convertissait au ski nautique, le cycliste au 4×4 et que les abricots étaient cultivés en lumière artificielle, cette fois ces activités seraient recensées parmi les «besoins» énergétiques de la nation. Et les meilleurs experts de la nation se réuniraient pour garantir un approvisionnement en énergie (nucléaire si possible) suffisamment bon marché dans les cinquante prochaines années pour que ces indispensables activités ne soient pas menacées. Il en va de notre croissance et de nos emplois.
Décidément, les techniciens ne raffolent pas de ce qui est gratuit et compliqué à mesurer. D’autant que, dans leurs tableaux, toute énergie doit être convertie en équivalent tonne pétrole. Or deux conceptions du monde s’affrontent, entre la planche à voile, extrêmement légère et aérodynamique, et qui avance relativement lentement, et le hors-bord, bruyant et rapide, mais capable de tirer un skieur en plus du conducteur. Si le plaisir est (presque) comparable entre les deux sports, ramené en équivalent tonne pétrole, l’énergie éolienne nécessaire pour déplacer la planche à voile est négligeable donc négligée. Et pourtant la voile est un sport extrêmement populaire en France.
De manière plus générale, on sait que la voiture est utilisée par les particuliers majoritairement pour effectuer de courtes distances. Dans un certain nombre de cas, l’enjeu est de se procurer une baguette de pain, un paquet de clopes ou d’aller chercher ses enfants à l’école, qui eux-mêmes bénéficient de jeunes jambes en état de fonctionner. Des moyens de transport plus propres et plus durables que le véhicule à essence, comme la marche à pied, le roller ou la bicyclette, seraient suffisants. Du point de vue nombre de kilomètres parcourus et service rendu, les deux solutions sont quasi identiques. Or il est clair là aussi que l’équivalence au sens énergétique conduit à négliger le rôle de la marche à pied. Le marcheur ne va pas s’amuser à déplacer en plus de sa baguette les 600 kg de métal et de plastique que représente une voiture, voire plus d’une tonne dans le cas d’un 4×4. Quand l’essence bon marché aura disparu, le paysage de nos villes va changer profondément, les voitures seront moins rapides, plus petites et beaucoup plus légères. Les 4×4 sont les dinosaures de notre époque.
Un autre bon exemple est celui de l’habitat. Une grande partie de l’année, les maisons et les immeubles sont chauffés uniquement grâce au soleil. Là aussi la production d’énergie solaire n’est comptabilisée dans les statistiques officielles que si elle est dite active, soit thermique avec production d’eau chaude, soit photovoltaïque avec production d’électricité. Le solaire dit passif, qui est importé directement du ciel sans taxes et utilisé avec intelligence depuis des millénaires, est lui absent des statistiques. Pourtant la conception des habitats permet de tirer parti de ce rayonnement solaire naturel dans des rapports très variables, suivant la forme générale du bâtiment et son orientation, la présence d’une double coque, le choix des matériaux et la ventilation. Des techniques traditionnelles, améliorées à l’aide d’outils d’ingénierie moderne, font d’ailleurs l’objet d’un domaine d’études très actif, l’architecture bioclimatique. Il est possible de réduire le recours aux énergies non solaires, aussi bien pour chauffer que pour climatiser, économisant une fraction de ce qui est consommé dans un immeuble classique. Sans aller chercher ces techniques nouvelles, qui sont davantage prisées chez nos voisins danois ou italiens qu’en France, le déplacement de la population française qui déserte les régions du Nord et de l’Est, pour s’installer dans le Sud, induit naturellement une modification des modes de consommation d’énergie. La part de l’énergie solaire dans le chauffage et dans l’éclairage des bâtiments est largement plus élevée dans le Sud que dans le Nord. Un gain qui là encore n’est pas transcrit dans les statistiques officielles. Au contraire, on se désole que la région Paca fasse très peu appel aux énergies renouvelables, alors que par nature, c’est la région largement en tête quant à la consommation d’énergie solaire !
Il serait plus que temps de rendre justice au rôle essentiel tenu par les énergies renouvelables, y compris dans nos sociétés très dépendantes des énergies fossiles. L’enjeu n’est pas que symbolique, il s’agit d’apprendre à mieux exploiter un gisement considérable. Ainsi des chercheurs se sont aperçus que l’éclairage était avant tout naturel avant d’être électrique (tiens donc !) et viennent de mettre au point un système où la lumière du soleil est focalisée puis transmise via fibres optiques jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de distance. L’idée est d’éclairer dans la journée des pièces sans fenêtres vers l’extérieur, uniquement à l’aide de la lumière solaire. La réalité de la survie de la vie humaine sur terre passe par un usage constant et quotidien de l’énergie solaire, et de ses dérivées les énergies éoliennes et hydrauliques.Les énergies fossiles, qui ont été dilapidées en deux siècles, ne sont qu’une exception, certes remarquable mais une exception, dans la très longue histoire des sociétés humaines.
– Parmi les mesures annoncées mardi 16 août par le Premier ministre, Dominique de Villepin, pour répondre « au défi du pétrole cher », figure une politique de relance des investissements énergétiques » dont la responsabilité incombe aux industries pétrolières. Le Premier ministre a défini trois axes : la relance des investissements énergétiques, une politique de développement des énergies renouvelables et la relance de la politique d’économies d’énergies.
– Notons ainsi dans le secteur des énergies renouvelables que figure le programme de soutien aux nouvelles unités de fabrication de biocarburant. « Nous nous donnons les moyens de cette ambition. Nous dopons les incitations fiscales sur les biocarburants » a lancé M. de Villepin en revenant sur les processus d’agrément, après appel d’offres à l’échelle européenne, pour atteindre les objectifs fixés dans la loi d’orientation soit un taux d’incorporation dans les carburants de 2 % en 2005 et 5,75 % en 2010 est prévu ». Le site de production Sodes (groupe Tereos de Lillebonne) a reçu cet agrément pour une nouvelle unité de production de bio-éthanol de blé de 2,5 millions d’hectolitres, à compter de l’année 2007, en traitant environ 700 000 tonnes de blé par an.
– Enfin à noter dans l’agenda, le Second colloque national « Energie solaire et bâtiment ». L’ADEME et ENERPLAN, en partenariat avec le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), EDF, Gaz de France et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), organisent le second colloque national « Energie solaire et bâtiment », du 17 au 19 octobre 2005 au Palais de la Bourse à Paris. Ils proposent, à travers deux premières journées, de dresser un état des lieux du développement du marché du solaire thermique et photovoltaïque en France, de comparer les expériences en mettant en lumière les opérations exemplaires et solutions novatrices grâce aux interventions d’acteurs de terrain, d’institutionnels et de décideurs qui ont choisi le solaire. Une troisième journée est consacrée à la découverte de bâtiments et installations solaires thermiques et photovoltaïques en région Ile-de-France.
Nombre de congressites limité,
conditions tarifaires de base : 300€,
tarif réduit de 150 € pour les administrations / associations.
>>> Pour télécharger le programme et la fiche d’inscription avec les modalités d’inscription et tarifaires cliquez sur le lien du site de ENERPLAN ou téléchargez-les directement au format PDF ci-contre >>>
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