2009 a été une année dévastatrice pour les personnes qui souffrent de la faim dans le monde, marquant une aggravation importante d’une tendance déjà décevante de la sécurité alimentaire mondiale depuis 1996. Le ralentissement de l’économie mondiale, qui a succédé immédiatement à la crise alimentaire de 2006-08, a privé 100 millions supplémentaires de personnes d’accès à une nourriture adéquate. La faim s’est donc nettement aggravée dans toutes les principales régions du monde, et plus d’un milliard de personnes, d’après les estimations, souffrent aujourd’hui de sous-alimentation. Alors que les leaders de la planète sont actuellement réunis au siège de la FAO dans le cadre du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, voici les principaux enseignements du nouveau rapport 2009 de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2009
La forte recrudescence de la faim déclenchée par la récession économique mondiale accable les populations les plus pauvres des pays en développement, dévoilant la fragilité du système alimentaire mondial qui nécessite une réforme urgente, indiquent la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans ce nouveau rapport. La conjugaison des crises alimentaires et économiques a fait grimper le nombre de personnes affamées à des niveaux sans précédent: plus d’un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés, selon les estimations de la FAO. La quasi-totalité de ces individus vit dans les pays en développement. En Asie et dans le Pacifique, leur nombre est estimé à 642 millions; en Afrique subsaharienne, à 265 millions; en Amérique latine et aux Caraïbes, à 53 millions; au Proche-Orient et en Afrique du Nord, à 42 millions; et dans les pays développés, à 15 millions, selon le rapport annuel de la FAO sur la faim,L’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde, préparé cette année en collaboration avec le PAM. Une tendance qui se confirme Avant l’apparition des crises récentes, le nombre de personnes sous-alimentées accusait déjà une montée lente mais régulière au cours de la dernière décennie, indique le rapport. Des progrès appréciables avaient été accomplis dans les années 80 et au début des années 90 en matière de réduction de la faim chronique, essentiellement grâce à l’accroissement des investissements dans l’agriculture qui avait succédé à la crise alimentaire mondiale du début des années 70. Mais entre 1995-97 et 2004-06, à mesure que l’aide publique au développement (APD) consacrée à l’agriculture perdait du terrain, le nombre d’affamés s’est amplifié dans toutes les régions, à l’exception de l’Amérique latine et des Caraïbes. Mais les progrès réalisés dans cette dernière partie du monde ont été par la suite annulés sous l’effet des crises alimentaires et économiques. La hausse du nombre de victimes de la faim, à la fois durant les périodes de prix faibles et de prospérité économique et durant les périodes d’envolée des prix et de récession économique, montre la faiblesse du système mondial de gouvernance de la sécurité alimentaire, souligne la FAO. « Les dirigeants mondiaux ont réagi avec détermination à la crise économique et financière. Ils sont parvenus à débloquer des milliards de dollars en une courte période de temps. Il faut lancer immédiatement des mesures énergiques du même ordre pour combattre la faim et la pauvreté », insiste M. Jacques Diouf, Directeur général de la FAO. Il poursuit : « Le nombre croissant de personnes affamées est intolérable. Nous disposons des moyens économiques et techniques pour mettre un terme à la faim, ce qui fait défaut c’est une volonté politique plus forte pour se débarrasser de la faim à jamais. Il est fondamental d’investir dans l’agriculture des pays en développement, car un secteur agricole en bonne santé est une condition essentielle non seulement pour surmonter la faim et la pauvreté, mais aussi pour assurer la croissance économique, la paix et la stabilité dans le monde ». « Nous nous réjouissons de ce nouvel engagement en faveur de la sécurité alimentaire, mais nous devons agir vite. Il est inacceptable qu’en ce XXIe siècle près d’un individu sur six de la population mondiale soit victime de la faim », déclare de son côté Mme Josette Sheeran, Directrice exécutive du PAM. Elle ajoute : « A l’heure où le monde compte plus d’affamés que jamais auparavant, l’aide alimentaire a chuté a des niveaux historiquement bas. Nous savons ce qui est requis pour combler les besoins urgents des affamés et nous n’avons besoin que des ressources et d’un engagement international pour faire le travail ». Un autre coup dur pour les ménages pauvres L’association de divers facteurs a rendu la crise actuelle particulièrement dévastatrice pour les ménages pauvres des pays en développement. En premier lieu, la crise touche simultanément de vastes régions du monde, réduisant l’envergure des mécanismes habituels d’adaptation, comme la dévaluation, les emprunts, le recours accru à l’aide publique au développement, ou les envois de fonds par les migrants. Deuxièmement, la crise économique exacerbe la crise alimentaire qui a déjà pesé lourdement sur les stratégies d’adaptation des populations pauvres, frappant les plus vulnérables en les empêchant de se relever. Confrontées à la flambée des prix alimentaires, à la baisse des revenus et des emplois et ayant déjà vendu leurs actifs, réduit leur consommation d’aliments et leurs dépenses de biens essentiels, tels que soins de santé et éducation, ces familles risquent de s’enliser davantage dans la misère et le cercle vicieux de la faim et de la pauvreté. L’heure est à l’action Le troisième facteur qui différencie cette crise de celles des années passées est la meilleure intégration, à la fois financière et commerciale, des pays en développement, par rapport à il y a 20 ans, dans l’économie mondiale, ce qui les rend plus vulnérables aux changements intervenant sur les marchés internationaux. De nombreux pays ont accusé une chute de leurs échanges commerciaux et de leurs flux financiers dans tous les domaines, et assisté au recul de leurs recettes d’exportation, de leurs investissements étrangers, de l’aide au développement et des envois de fonds. Autant de facteurs qui non seulement restreignent les possibilités d’emploi, mais également les fonds disponibles pour les gouvernements en faveur de programmes de promotion de la croissance et d’aide aux personnes vulnérables. Les 17 économies principales d’Amérique latine, par exemple, ont reçu 184 milliards de dollars de flux financiers en 2007. Ces capitaux ont été quasiment divisés par deux en 2008 (89 milliards) et devraient être à nouveau réduits de moitié et chuter à 43 milliards en 2009, déplore le rapport. Cela signifie que la consommation doit être réduite, et pour certains pays à faible revenu et à déficit vivrier, l’ajustement de la consommation pourrait se traduire par une réduction drastique des importations vivrières et autres biens d’importation, tels que matériel sanitaire et produits pharmaceutiques. Le rapport comporte des études de cas compilées par le PAM dans cinq pays – Arménie, Bangladesh, Ghana, Nicaragua et Zambie – illustrant la situation critique des ménages face à la baisse des envois de fonds de l’étranger et autres impacts de la récession, et les mesures adoptées par les gouvernements en réponse à la crise – investissements dans l’agriculture et les infrastructures et mise en place de filets de sécurité. Ces interventions permettront de sauver des vies humaines et des familles, indique le rapport, mais compte tenu de la gravité de la crise, il reste encore beaucoup à accomplir.Télécharger le rapport
– Télécharger le rapport (PDF – 2.2Mb) – 66 pagesSignez la pétition « 1billionhungry »
Une semaine avant le Sommet, Jacques Diouf a lancé la pétition «1billionhungry». En prêtant votre voix à ce mouvement mondial en plein essor, vous contribuez à envoyer un message percutant aux dirigeants mondiaux : il est inadmissible qu’un milliard d’êtres humains souffrent de faim chronique, et transformer cette réalité doit devenir notre priorité absolue. Le temps de regarder cette vidéo, et deux enfants seront morts de faim
FAO : la crise économique dévaste la « planète faim »
Fin de la faim :
C’est un pays d’Afrique, le Sénégal qui a montré au monde de façon éclatante comment obtenir des récoltes abondantes et toute l’eau nécessaire en 1989. Une démonstration magistrale pour sortir un pays des problèmes sans dépendre d’autrui, puisque en plus de remplir sa promesse de grande quantité d’eau et de récoltes, cette même action a eu beaucoup d’autres résultats positifs. Le même continent a su résoudre la guerre civile au Mozambique en 1992, la domination blanche en Afrique du Sud.
Aujourd’hui c’est donc un peu par ce pays que les autres en développement demande l’aide indispensable à la survie. Cela est étonnant. Mais de plus, est-ce que cette demande est judicieuse alors que depuis 50 ans les pays sollicités ont plus l’habitude de se servir que de servir ces pays pour rattraper les pays occidentaux. Quel espoir peut susciter cette requête ? Et ensuite comment s’y prendre pour résoudre tous les problèmes liés à la santé, à l’exploitation du coltan en Afrique centrale, à la pauvreté, à la piraterie, à la pollution … C’est une histoire sans fin.
Dans ces conditions pourquoi ne pas reprendre la bonne vieille solution qui a permis de résoudre les trois difficultés citées au début de ce texte, puisqu’elle est systématique et si facile à utiliser ? Et l’appliquer à tous les problèmes ? Cette initiative ne dépend que des pays concernés et personne ne les poussera à le faire. Mais l’espoir réside dans ce genre d’investissement qui à fait ses preuves dans des domaines très variés, dont les résultats ont été mesurés, certifiés tout autour du monde. Les présidents d’alors des trois pays précités approuveraient surement.
C’est probablement pourquoi des personnalités en vue travaillent avec la Fondation David Lynch pour multiplier de pareilles actions généreuses. Il serait dommage que les Amériques en profitent et que les autres pays en développement résiste au bien être et à la paix. Quoi qu’il en soit je doute que le salut des autres pays en développement vienne de l’extérieur des pays demandeurs. Ça ce saurait. Enfin, c’est mon point de vue.