L’étude menée par Ethicity, avec le soutien de l’ADEME, montre que, désormais sensibilisés au développement durable, plus de 6 Français sur 10 commencent à agir en conséquence. Elle révèle la diversité des attitudes des citoyens face aux enjeux environnementaux.
Les Français, les études d’opinion en témoignent, sont de plus en plus sensibles aux enjeux du développement durable. Un sondage récent plaçait ainsi le réchauffement climatique au deuxième rang dans la hiérarchie des risques perçus comme inquiétants pour l’avenir de l’humanité. Les différentes enquêtes révèlent une montée des préoccupations, mais aussi une prise de conscience croissante de la responsabilité de tout un chacun. Si les petits gestes au quotidien pour «sauver la planète» commencent à passer dans les mœurs – à en croire les déclarations –, les citoyens attendent en même temps une aide concrète au passage à l’acte, au-delà des démarches de sensibilisation. Des comportements renouvelés La troisième vague de l’étude réalisée par Ethicity[[À partir d’une enquête réalisée en mars 2006 par TNS Média Intelligence auprès de 6 000 personnes âgées de 15 à 70 ans.]] sur les comportements, attentes et opinions de la population en matière de développement durable, confirme ces tendances. La compréhension des enjeux progresse: en 2004, un Français sur deux avait entendu parler du développement durable; ils sont désormais plus de trois sur quatre dans ce cas. Les personnes consultées se montrent également plus conscientes de pouvoir agir au quotidien. Plus de 71% veillent à réduire leur consommation d’énergie (+ 33 points en 3 ans), près de 70% font de même pour la consommation d’eau (+ 33), tandis que le tri des déchets est pratiqué par 80% des personnes enquêtées (+ 21,6). Huit Français sur dix estiment qu’ils peuvent accorder leurs comportements d’achat à leurs convictions. Ainsi, 65% (+ 17,2) privilégient les marques ayant une véritable éthique, et 31% (+ 14,5) achètent régulièrement des produits respectueux de l’environnement. Pour 77% des citoyens, «consommer responsable» signifie «consommer mieux» – c’est-à-dire des produits labellisés, certifiés éthiques, moins polluants (41,5%) ou moins superflus (35,5%). Mais ils sont aussi plus de 20% à penser qu’un consommateur responsable doit réduire sa consommation de façon générale. À la ville comme aux champs Face aux questions environnementales, l’écart tend à se réduire entre la population urbaine, qui se montrait jusqu’ici plus sensible aux enjeux, et les habitants des zones rurales. De même, la notion de développement durable se diffuse chez les moins diplômés. L’enquête met en évidence une typologie originale, en distinguant huit grandes «familles» de citoyens, dont les attitudes diffèrent tant en termes de réflexion que d’action. Cette diversité se retrouve dans les motivations, les attentes d’information et la réceptivité aux «messages» de sensibilisation: certains se disent assez informés, d’autres sont demandeurs de davantage de pédagogie et d’«arguments concrets»; les uns restent plutôt indifférents, centrés sur la recherche de bénéfices individuels, les autres veulent agir pour l’intérêt collectif; enfin, certains ont une vision plus écologique, quand d’autres adoptent plutôt un point de vue sociétal. Dernier grand enseignement de l’enquête: la perte de confiance dans la capacité des entreprises à concilier recherche de profit et développement durable s’accentue (- 10 points en 3 ans). Par ailleurs, huit Français sur dix estiment que les collectivités et les politiques ne prennent pas assez en compte les enjeux environnementaux. Les citoyens témoignent ainsi d’une volonté d’action individuelle, tout en renvoyant vers les entreprises et les pouvoirs publics la responsabilité de proposer des offres et des moyens d’agir qui correspondent à cette attente.Huit familles de citoyens face aux enjeux du développement durable
– Les «XXème siècle» (7,4%): «N’y pensent pas, agissent chez eux». – Les «Ego bonheur» (0,1%): «Pensent plaisir, agissent pour eux-mêmes». – Les «Citoyens du monde» (21%): «Pensent global, agissent global». – Les «Militants» (14,6%): «Pensent global, agissent social». – Les «Conservateurs» (12,9%): «Pensent national, agissent local» – Les «Voisins» (13,3%): «Pensent local, agissent local». – Les «Pragmatiques» (13%): «Pensent planète, agissent réalistes». – Les «Frivoles» (8,6%): «Pensent à eux-mêmes, n’agissent pas».