Pour le collectif des Casseurs de Pub, « les publicitaires, c’est comme les dealers, ils attendent les enfants et les ados à la sortie des écoles et des lycées. Ils savent très bien que plus ils prennent les jeunes tôt, plus il sera dur après pour eux de se désintoxiquer de la consommation ». A l’occasion de la rentrée des classes, nous publions leur communiqué.
A cause de la publicité, de plus en plus d’enfants sont malades de l’obésité. C’est ça le métier des publicitaires : rendre les jeunes accros aux marques et à la conso pour servir de grosses entreprises qui exploitent d’autres enfants à l’autre bout de la planète. La publicité est interdite à l’école, ça n’empêche pas les publicitaires de chercher par tous les moyens à y entrer. Alors, en avant la chasse à la pub ! Placarde cette affiche dans ton école. Organise des débats avec tes copains, tes profs, tes parents. La pub il faut lui résister. – Télécharger l’affichette « Rentrée sans marques 2008 »Appel du Mouvement pour une rentrée sans marques
Le Mouvement pour une rentrée sans marques appelle chaque année depuis dix ans les parents, enseignants et jeunes à réagir contre le racket commercial dont les élèves et leurs familles sont victimes à l’occasion de chaque rentrée scolaire et invite l’ensemble des citoyens à se mobiliser contre l’introduction de la publicité à l’école au nom de la défense d’une conception de l’enseignement fondée sur l’accès à l’autonomie et à la citoyenneté. Nous refusons tous les intégrismes politiques, religieux ou économiques car ils enferment, chacun à leur façon, les jeunes dans des « marques » et « identités » et empêchent l’école d’instituer ces jeunes en élèves. Non à la dictature des logos Le Mouvement pour une rentrée sans marques invite les jeunes et leurs familles à boycotter les marques notamment identitaires et produits logotypés et à leur préférer systématiquement des produits génériques. Nous revendiquons une dotation en matériel scolaire, notamment pour les élèves de l’école primaire et du collège. Nous soutenons les jeunes qui osent dire « non » à la dictature des logos en refusant de devenir des hommessandwichs. L’expérience des années passées prouve que chacun peut agir concrètement contre la surconsommation en limitant au nécessaire ses achats de fournitures scolaires et parascolaires. Il sera d’autant plus facile de résister à la culpabilisation de ceux dont les choix personnels ou les moyens financiers les conduisent à refuser cette dictature des marques ou cette surconsommation que nous serons nombreux à revendiquer cette attitude comme étant un choix de nous dé-marquer. Contre toutes les marques Le Mouvement pour une rentrée sans marques exprime son refus de la dictature des marques, de toutes les marques. 1) Les marques commerciales sont le symbole et le vecteur d’une soumission au marché mondial. Elles véhiculent des « valeurs » et des comportements qui ne sont pas ceux de l’école puisque fondés sur une logique de l’« avoir » et du « paraître » contraire à la primauté de l’« être » que tout enseignant devrait tendre à développer. Comment le maître pourrait-il aider l’élève à acquérir son autonomie et lui faire aimer le savoir si son autorité, fondée sur sa compétence pédagogique, est sans cesse concurrencée par le pouvoir de l’argent et la logique de consommation ? Comment l’école pourrait-elle assumer sa mission de faire des enfants des citoyens si elle accepte de participer à leur gavage par une monoculture de la consommation que déverse déjà la télévision ? 2) Les marques religieuses ou idéologiques sont contraires aux principes de neutralité et de laïcité si elles introduisent une soumission à une autorité et à des valeurs contradictoires à celles de l’école. L’école a besoin pour instituer l’enfant en élève, c’est-à-dire pour garantir son accès à l’autonomie, qu’aucune autorité extérieure ne vienne l’enfermer dans une identité quelconque. Un enseignant doit avoir face à lui de futurs citoyens et non de bons consommateurs ou croyants. Pour des enfants libres Le combat du Mouvement pour une rentrée sans marques n’a rien de passéiste ni de nostalgique. Nous ne partageons pas le mythe de l’âge d’or d’une école républicaine qu’il faudrait restaurer. Nous poursuivons une longue tradition de luttes pour faire de l’école un véritable lieu d’émancipation. C’est pourquoi nous rejetons, comme contraire à la tradition nationale, la fausse bonne solution de l’uniforme scolaire. Le combat pour l’accès à l’autonomie vise une autolimitation et non une limitation imposée. Nous appelons les professeurs, parents d’élèves et élèves à organiser des débats en classe ou dans leurs établissements pour porter cette question auprès des plus concernés et ne pas laisser les enfants devenir des panneaux publicitaires à chaque rentrée. Lettre à adresser à son député Les associations Casseurs de pub et Résistance à l’agression publicitaire ont alerté à plusieurs reprises les députés au sujet de la publicité à l’école. La législation actuelle (circulaire Lang du 28 mars 2001) permet en effet la marchandisation de l’école. Le président Sarkozy, pourtant champion de la réforme, se garde bien de remettre en question cette circulaire Lang. Nous vous encourageons à copier cette lettre et à l’envoyer au député de votre circonscription.Lettre à adresser à son député
Télécharger la lettre Pour l’abrogation du « Code de bonne conduite des entreprises en milieu scolaire » Pour une initiative parlementaire protégeant les enfants des agressions publicitaire Madame la Députée, Monsieur le Député, L’Assemblée nationale avait dès 1936 proclamé l’interdiction absolue de toute publicité à l’école. Ce principe protecteur de l’enfance a été sans cesse réaffirmé témoignant ainsi de l’existence d’un véritable consensus national sur cette question. Le ministère de l’Education nationale a publié, au BOEN n° 14 du 5 avril 2001, la circulaire n°2001-053 intitulée «Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire». Ce texte qui introduit la notion contestable de «neutralité commerciale» a permis de multiplier les interventions des marques dans les écoles : kits pédagogiques, jeux-concours, sponsoring, etc. Beaucoup de députés de droite comme de gauche ont interrogé les ministres successifs sur le risque de violation du principe de «neutralité scolaire» que crée le flou de cette circulaire administrative. Le Conseil d’Etat a cependant conclu à sa légalité (2 novembre 2002). Seul le dépôt d’un nouveau texte de loi permettrait de créer un vaste débat national sur la meilleure façon de protéger les enfants des agressions publicitaires notamment à l’école. Veut-on que les élèves français soient obligés demain comme aux Etats-Unis de regarder tous les matins un programme de publicité dans les classes ? Acceptera-t-on que l’on fixe des objectifs de vente de boissons ou autres produits sous prétexte de réalisme économique et de partenariat avec des entreprises ? L’école doit rester un lieu d’apprentissage à l’autonomie et à la citoyenneté ce qui suppose que l’on protège les enfants des appétits des firmes mais aussi de leurs propres pulsions consommatrices qui les conduisent à s’enfermer dans des «identités de marques» et à surconsommer des produits dangereux. L’école n’a pas à se faire le vecteur d’une monoculture de la consommation en tolérant en son sein la présence de marques et de publicités. Ces dernières véhiculent des «valeurs» et des comportements qui ne sont pas ceux de l’école puisqu’ils sont fondés sur une logique de l’«avoir» et du «paraître» contraire à la primauté de l’«être» qui régit encore l’école. Nous sommes convaincus que la façon dont la société répondra à la menace que représente l’introduction des marques et de la publicité à l’école déterminera sa capacité à défendre une conception républicaine de l’enseignement. Dans l’espoir que la représentation nationale légifère au plus vite pour assurer la protection des élèves face à toutes les formes d’agressions publicitaires en milieu scolaire et péri-scolaire, nous sollicitons votre appui pour notre demande d’abrogation de la circulaire du 5 avril 2001 et de retour à l’application de la note de service n° 99-118 du 9 août 1999.