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L’économie circulaire : l’urgence écologique ?

Le Monde en transe, la Chine en transit

Economie circulaire… cette notion pourrait bientôt s’imposer au même titre que le développement durable. Déjà en 2006, Nicolas Hulot dans son ouvrage-programme Pour un pacte écologique, en faisait un élément déterminant pour instaurer une logique de durabilité dans le monde de l’économie : « Les flux sous-jacents nécessaires à la réalisation de tous les biens qui alimentent notre quotidien sont considérables : par exemple, la production d’un ordinateur portable de 3 kilos exige l’équivalent énergétique de 350 kilos de pétrole, celle d’un hamburger 10 000 litres d’eau. Par ailleurs l’espérance de vie des produits est de plus en plus courte et c’est en masse qu’ils finissent en décharge, dans la nature, ou qu’ils partent en fumée ». La production et la consommation nourrissent des flux d’énergie, de matières premières, de transports puis de déchets considérables. A cette économie linéaire très déprédatrice de l’environnement, Nicolas Hulot proposait dans son Pacte, d’y substituer une économie circulaire. Avec l’économie circulaire, il ne s’agit plus de produire pour produire mais de réduire, de récupérer, de réutiliser, de réparer, de recycler les productions. L’ambition industrielle s’inverse. Jean-Claude Lévy démontre dans un ouvrage publié en janvier 2010 que l’économie circulaire est déjà mise en œuvre en Chine de manière très volontariste. Ce n’est pas un hasard, mais un choix stratégique déterminant pour l’avenir de l’Empire du Milieu. Et d’autres puissances lui emboitent déjà le pas comme le Brésil et l’Inde…

Le premier livre français consacré à l’économie circulaire

L’enjeu de l’ouvrage « L’économie circulaire : l’urgence écologique ? » est de montrer comment, dans le développement de nos sociétés, l’économie circulaire « à la chinoise » s’inscrit au cœur d’une tentative de renouvellement de l’économie monde afin de donner au facteur écologique, indispensable à la préservation des écosystèmes, une place centrale dans le cycle de production industrielle de richesses. L’économie circulaire met nécessairement en jeu une grande diversité d’acteurs : responsables d’entreprises, techniciens, scientifiques, aménageurs, personnes des administrations publiques et privées, élus, en un mot, tous ceux qui ont à voir de près ou de loin avec la gouvernance des territoires. Et si le XXe siècle fut encore celui de l’hygiène – la dernière loi sur l’hygiène a été votée en France après la Seconde Guerre mondiale – le siècle qui commence devrait être celui de l’écologie et des pouvoirs locaux, en raison des dégâts que la société de consommation inflige à la planète sous forme de déchets mortifères. – Acheter l’ouvrage « L’économie circulaire : l’urgence écologique ? » chez notre partenaire Eyrolles pour 28,50 € en cliquant ici.
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Au sommaire Avant propos : 1964-2009, la rupture ? Crise urbaine de la nature – Économie monde : la « ville capitaliste dominante » – L’économie de la nature – Crise de la ville, crise de la nature, – Capital financier ? « Capital naturel » ?, – Une « circularité sociale d’architectes » : les écovilles, -Architecture de la circulation sociale : la mobilité – Réduire la consommation énergétique – Grenelle de l’environnement : économie circulaire et de fonctionnalité – Chine : un Grenelle bis ? – Les lois chinoises sur l’écologie Chine : l’économie circulaire – L’économie socialiste de marché : « l’armature urbaine » – Le « découvert » écologique – La respiration villes-campagnes – L’économie circulaire en Chine – L’écoparc de Lubei – L’écoparc de TEDA à Tianjin, – Guiyang : le prototype des écovilles, L’économie circulaire et l’économie monde – Les pays émergents : le Brésil – L’offre et la demande : l’Inde – Retour vers la Chine : le mode de croissance en question – Conditions favorables, conditions défavorables – La législation de l’économie circulaire – La réorganisation du système des prix – Les écoparcs : vers la symbiose industrielle – Les écovilles : planification urbaine, aménagement du territoire, planification environnementale – La société harmonieuse : un principe traditionnel de circularité – Sans limites de temps et d’espace : l’habitabilité de la terre – La planification : l’épreuve de l’espace Conclusion – L’écologie, l’empire et la cité, Robinson Crusoé – Un peuple de « Job » épicuriens – L’écologie, l’empire et la cité : des écocitoyens ? – Le temps de l’écologie urbaine : des écologistes ? – Pour conclure : le film du temps,flash back ou projection – Le modèle épuisé : Robinson Crusoé – Oiseaux de malheur ? Postface -Prenez un cercle et caressez-le, il deviendra vicieux (Antoine Joly)L’auteur : Jean-Claude Lévy est historien, géographe, journaliste. Il a occupé différentes fonctions dans plusieurs ministères et notamment collaboré à Révolution (hebdomadaire du Parti communiste français) dans les années 1980, à Libération, à la revue Passages. Il est actuellement chargé d’une mission de réflexion sur la Chine, le développement durable et la coopération décentralisée au ministère des Affaires étrangères et européennes. – Références : L’économie circulaire : l’urgence écologique ? de Jean-Claude Lévy – Editeur : Presses de l’école nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) – Parution : 05/01/2010 – 176 pages – EAN13 : 9782859784485 – Prix public : 30 € – Acheter l’ouvrage « L’économie circulaire : l’urgence écologique ? » chez notre partenaire Eyrolles pour 28,50 € en cliquant ici.

L’économie circulaire en Chine : vers une prise en compte de l’environnement dans le système économique chinois ?

Xiaohong Fan, Dominique Bourg et Suren Erkman dans la revue Futuribles (L’économie circulaire en Chine N°324 Novembre 2006 pages 21-41) expliquaient pourquoi la Chine avait adopté l’économie circulaire : « L’accroissement de la consommation de masse, conjugué à l’industrialisation à marche forcée et à la forte urbanisation de la Chine (19% de la population vivait en ville en 1979, 42% en 2006), engendrent une croissance inédite de la consommation de ressources. Cette croissance se heurte à la finitude de l’environnement, le risque étant de voir se multiplier les catastrophes environnementales et humaines irréversibles. 400 villes chinoises sur 662 sont confrontées à des pénuries d’eau, 70% des ordinateurs usagés des États-Unis atterrissent en Chine, la ville de Guiyang a été classée au premier rang mondial des pluies acides. Il en va de la sécurité de l’État, le défit écologique est immense. L’urgence a été de concevoir un mode de développement économique et industriel moins hostile à l’égard de l’environnement ». Les auteurs de l’article publié dans Futuribles précisaient : « La Chine ne peut ni arrêter sa croissance économique, ni poursuivre la voie empruntée par les pays développés à savoir polluer d’abord et traiter ensuite. Elle ne peut pas non plus choisir l’expansion coloniale ni le déplacement des pollutions vers l’étranger. Pour réaliser un décollage pacifique, elle a besoin de dissocier la croissance économique et ses retombées de la croissance des flux de matières et d’énergie ». L’économie circulaire a donc été lancée dès 2002 au titre de stratégie nationale. Ses principes généraux : Utilisation efficace et modérée des ressources naturelles renouvelables. Production propre. Consommation moins hostile à l’égard de l’environnement. Valorisation des déchets comme des ressources. Traitement des déchets. L’objectif premier est de réduire les flux entrants et sortants. Le vocabulaire technique de l’économie circulaire emprunte le vocabulaire de la circulation du sang dans l’organisme. On a ainsi des industries d’artères, ce sont celles qui utilisent les ressources, produisent les biens et évacuent les déchets. On a également des industries de veine qui elles, traitent et régénèrent les déchets. Les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Dans ce sens, la Chine a déployé depuis 2002 un arsenal de mesures à plusieurs niveaux : – 14 projets pilotes de parcs éco-industriels et 6 d’éco-villes sont développés depuis 1999, – les prix de l’eau, de l’électricité, du gaz naturel… ont été réajustés pour encourager l’utilisation de ressources renouvelables, – un ensemble d’indicateurs macro-économiques ont été définis avec des valeurs cibles. A titre d’exemple, la consommation d’énergie par point de PIB doit diminuer de 18% à l’horizon 2010, la consommation d’eau par point de PIB doit être réduite à 120 m3 etc… – des projets pilotes ont été engagés dans 7 branches industrielles concernant les industries d’artères afin de promouvoir 260 techniques responsables, encouragées par l’Etat – un ensemble de lois ont été votées : loi sur la promotion de la production propre, loi sur l’analyse de l’impact environnemental, loi sur les énergies renouvelables, loi sur la promotion de l’économie circulaire… – nombreuses incitations et aides pour éviter les contrôles administratifs directs qui seraient liés à une diffusion trop autoritaire de l’économie circulaire. Pour en savoir plus consulter le site du ministère de l’environnement chinois (version anglaise en cliquant ici). La ville de Guiyang citée dans le livre de Jean-Claude Lévy est l’une des éco-villes encouragées par le gouvernement chinois. De 1978 à 2002, le PIB de la ville a été multiplié par 10 avec une économie locale basée sur les industries extractives. Les pluies acides avaient fortement augmenté. 255 projets mobilisant 2 milliards de dollars d’investissement ont été mis en œuvre dans le cadre de l’éco-ville : production propre, valorisation des sous produits, développement des énergies propres, agriculture biologique… De vraies équipes de projet sont constituées localement pour mettre au point et conduire ces projets : réalisation des pré-études, faisabilité, planification, … Depuis 2003, les pluies acides ont disparu. Jérôme, animateur du blog Ecopolis (malheureusement plus actualisé depuis 2008) écrivait a propos de cette expérience : « L’économie circulaire en Chine rompt avec les a priori négatifs à l’égard du mode de développement de ce pays qui est souvent présenté comme irresponsable. Elle implique un challenge sans doute sans précédent dans l’histoire : concilier développement et utilisation des nouvelles technologies et pratiques en faveur de l’environnement ».

 

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