En 2050, nous serons 9 milliards d’habitants sur Terre. Soit près de 3 milliards de plus qu’aujourd’hui. Nourrir cette population, alors qu’aujourd’hui 850 millions de personnes ne mangent pas à leur faim et que 2 milliards au total n’ont pas une alimentation adéquate est un défi immense. Pour relever ce défi de l’alimentation et venir à bout de la faim, nous devons prendre conscience de la nécessité d’engager dès aujourd’hui des politiques courageuses et d’adopter des habitudes conformes à nos convictions et aux besoins de tous les habitants de la planète, présents et futurs. Pour relever le défi de la faim et de la pauvreté, le CCFD vous invite à vous engager pour une alimentation et un mode de développement respectueux de l’humanité et des ressources naturelles.
Dans la peau d’un paysan du monde…
Un repas animé par des comédiens, où les convives sont invités à se glisser dans la peau d’une rizicultrice thaïlandaise, d’un éleveur de poulets camerounais, d’un ouvrier agricole marocain dans les serres d’Andalousie… afin de vivre et comprendre les raisons de la crise alimentaire et échanger sur les pistes pour y remédier. Au fil du repas, à travers l’histoire de leur personnage, les participants découvriront pourquoi des paysans quittent leurs terres, pourquoi des cultivateurs peuvent souffrir de la faim. Et comment chacun peut agir. Ici. Tous les jours.…pour comprendre les enjeux de l’alimentation
Le vase a débordé. Depuis le début de l’année, une quarantaine de pays, principalement d’Asie et d’Afrique, ont été le théâtre d’ « émeutes de la faim », l’expression de la colère d’Haïtiens, de Camerounais ou encore de Philippins face à la brutale augmentation du prix des céréales. Le vase a débordé mais la coupe était pleine, depuis déjà longtemps. Car ces « émeutiers » ne sont que le reflet d’une crise alimentaire majeure, profonde et ancienne. Selon la FAO, 862 millions de personnes souffrent de façon permanente de malnutrition. Les trois-quarts vivent en milieu rural et ne se sont, pour l’instant, pas manifestés. De nombreux facteurs expliquent cette situation. Elle est d’abord le résultat, logique et prévisible, de politiques libérales imposées depuis trente ans aux pays du Sud : sans protections douanières, comment le petit paysan sénégalais peut-il résister aux importations de céréales américaines, moins chères à produire et subventionnées à loisir ? Elle relève aussi de la responsabilité individuelle des Gouvernements du Sud, qui ont fait le choix de sacrifier leur agriculture pour nourrir – à bas prix, croyaient-ils – les consommateurs urbains. Elle s’explique enfin par l’augmentation des surfaces consacrées aux agrocarburants, alors que la demande mondiale progresse, en particulier avec le développement économique de pays émergents. Et puis, l’an dernier, la donne a évolué. Quelques mauvaises récoltes en Australie, l’envolée des prix du pétrole, la spéculation boursière… il n’en fallait pas plus pour que les cours mondiaux explosent subitement. Dépendants des aléas du marché mondial, les pays du Sud en payent aujourd’hui le prix fort. Les rangs grossissent de ceux qui n’ont rien à manger. Pourtant la nourriture existe. Reste à la rendre accessible.