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Le pessimisme gagne la Conférence de Bali sur le Climat

L'ONU presse les Etats pour accélérer les négociations

La conférence internationale des Nations unies réunie depuis le 3 décembre à Bali a pour mission de lancer des négociations afin de parvenir d’ici fin 2009 à un nouveau traité élargissant les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par le protocole de Kyoto, qui expire en 2012. Après des signes encourageants tels que la décision d’une commission du Sénat américain de réduire les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis ou encore la ratification du protocole de Kyoto, lundi dernier, par le nouveau gouvernement australien, rien ne va plus. Les participants à la conférence de Bali sur le climat sont de plus en plus pessimistes sur les chances de voir les pays en développement accepter de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre.

Yvo de Boer, secrétaire de l'Onu sur les changements climatiques - Photo : ONU
Yvo de Boer, secrétaire de l’Onu sur les changements climatiques – Photo : ONU
A Bali tout avait bien commencé. « Les choses se déroulent bien ici », a même dit mercredi Yvo de Boer, secrétaire de l’Onu sur les changements climatiques. Le gouvernement australien ratifiait lundi, jour d’ouverture de la Conférence, le protocole de Kyoto, laissant les Etats-Unis seul pays riche en dehors de l’accord. Mercredi, à Washington, la commission du Sénat a voté à onze voix contre huit mercredi une loi ébauchant un système d’échange de quotas d’émission (« Cap&trade ») dans l’industrie, la production d’électricité et les transports. « C’est un signe très encourageant des Etats-Unis », souligne alors le secrétaire de l’ONU.

Mercredi : La contre-proposition de l’administration Bush

Mais voilà, si ces encouragements accentuent l’isolement de l’administration Bush à Bali où sont réunis environ 10.000 délégués représentant quelque 190 pays pour réfléchir à l’après Kyoto, « cela ne modifiera pas notre position ici », annonce Harlan Watson, chef de la délégation américaine à Bali. La Maison Blanche annonce son intention d’opposer son veto à ce texte. En effet, George Bush est toujours opposé aux plafonnements obligatoires des émissions de gaz à effet de serre, préférant à la place des efforts d’investissements dans des technologies propres. Il estime que Kyoto, qui ne contraint que les nations industrialisées, nuirait à l’économie américaine et que les pays en développement sont exclus à tort des objectifs jusqu’en 2012. Le président américain veut que les 17 plus grands pays émetteurs, responsables de plus de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre se mettent d’accord sur de nouveaux objectifs climatiques d’ici la fin 2008 – juste avant de quitter la Maison blanche – afin d’alimenter le nouvel accord des Nations unies. Harlan Watson a précisé que Washington inviterait les grandes économies le mois prochain à Honolulu (Hawaii) après une première réunion en septembre. Il a ajouté qu’il pensait que les négociations se tiendraient les 29 et 30 janvier.

Jeudi : Le pessimisme gagne la Conférence

En réponse à la position américaine, les pays émergents sont nombreux à dire qu’ils pourront, au mieux, ralentir la hausse de leurs émissions, et demandent en échange des assistances technologiques et des aides financières. « Les engagements contraignants de la part des pays en développement n’ont pas été écartés, mais risquent de l’être », assure désormais le secrétaire des Nations unies en charge des changements climatiques à propos des chances de voir les pays émergents accepter de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. Yvo de Boer a salué, malgré tout, l’attitude « constructive » de la Chine, qui cherche à réduire la quantité de gaz à effet de serre émis par unité de PIB, ainsi qu’à développer la part des énergies renouvelables. Pour de Boer, une réorientation massive des investissements mondiaux est nécessaire. Un rapport publié par l’Onu en août indique que des investissements de 200 à 210 milliards de dollars (136 à 143 milliards d’euros) dans les énergies renouvelables et nucléaire seront nécessaires en 2030 pour limiter les émissions de gaz.

Samedi : l’ONU presse les Etats pour accélérer les négociations

« Ce qui m’inquiète un peu, c’est que trop de sujets vont être transférés au haut niveau (de négociations) et que les ministres vont avoir beaucoup à faire, avec un temps très limité pour parvenir à une conclusion », déclare alors de Boer pendant une conférence de presse. « J’espère vraiment que d’ici mardi soir ce sera possible de tout déblayer ». C’est pourquoi le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est venu ce samedi battre le rappel en faveur d’un traité sur le climat avant 2009 : « Notre objectif ultime est l’adoption d’un accord global sur les changements climatiques que tous les Etats puissent accepter. A Bali il nous faudra établir un calendrier – une feuille de route vers un avenir meilleur, avec un délai pour 2009 ». « Le Protocole de Kyoto expire en 2012. On estime que la ratification du traité qui viendra à sa succession prendra environ 2 ans. Cela ne laisse que deux ans pour négocier l’un des traités multilatéraux les plus complexes jamais établis », a rappelé Ban Ki-moon.

Ce week-end : les discussions continuent …

Lors d’une réunion se tenat actuellement en marge de la conférence, les ministres du Commerce débattent de la proposition de l’Union Européennes et des Etats-Unis de diminuer les tarifs douaniers sur les technologies « vertes ». « Nous pensons que c’est une bonne proposition », a déclaré Artur Runge-Metzger, responsable des questions climatiques au sein de l’Union européenne. En parallèle, un projet de texte rédigé par l’Indonésie, l’Australie et l’Afrique du Sud appelant tous les pays à faire davantage pour combattre le réchauffement climatique a commencé à circuler [[Ce texte esquisse les futures orientations du pacte global appelé à remplacer le protocole de Kyoto, qui impose à 36 pays développés de réduire d’ici à 2008-12 leurs niveaux de GES par rapport à ceux de 1990]].

… et les citoyens manifestent dans le Cadre de la Journée Mondiale du Climat

Ces blocages et tractations entre Etats ne sont guère encourageantes. Plus de 200 scientifiques du monde entier spécialistes du climat exhortent cependant depuis lundi les pays à agir. Ils ont affirmé que les gouvernements avaient une fenêtre de 10-15 ans pour que les émissions mondiales atteignent un pic et diminuent si nous voulions atteindre l’objectif une réduction d’au moins 50% d’ici 2050.
Manifestation en France dans le cadre de la journée mondiale du Climat - Photo : Rac-f
Manifestation en France dans le cadre de la journée mondiale du Climat – Photo : Rac-f
Pour presser les dirigeants de la communauté internationale d’agir et attirer l’attention du public sur la question du changement climatique, des manifestations étaient organisées samedi dans plus de 50 villes à travers le monde. Des centaines de personnes se sont notamment rassemblées à Manille, la capitale des Philippines, notamment coiffées de chapeaux pourvus d’éoliennes miniatures. A Bali, des centaines de personnes ont manifesté devant le centre de conférence. A Taipei, quelque 1.500 personnes ont défilé dans les rues en brandissant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non au dioxyde de carbone ». Lors d’une manifestation dans un parc d’Aukland, en Nouvelle-Zélande, plus de 350 personnes se sont allongées dans l’herbe pour représenter les mots « SOS Climat ». En Europe, des manifestations étaient également organisées, notamment à Londres et à Paris à l’occasion de la « Journée mondiale du climat » – Pour en savoir plus sur la Conférence de Bali

 

Sources : Reuters (dépêche du 6 décembre) – AFP (dépêche du 7 décembre) – Site des Nations Unies – The Associated Press (dépêche du 8 décembre)

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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