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Education et développement durable

L’Agenda 21 d’établissement scolaire

Le Guide Genevois d'accompagnement à l'A21ES avec retour d'expériences scolaires locales

Le développement durable n’est pas qu’une affaire de chefs d’Etat réunis dans des sommets internationaux. Il nous concerne tous dans nos gestes quotidiens. L’adhésion et la participation volontaires de chaque individu jouent donc un rôle fondamental dans l’avènement d’un mode de développement plus harmonieux et plus responsable. A plus forte raison lorsqu’il s’agit des adultes de demain. La mise en place d’un A21 scolaire revêt une grande importance du point de vue éducatif et nous rappelle que chacune de nos actions, si modeste soit-elle, a un impact sur le monde qui nous entoure, et que chacun de nos choix peut contribuer, par effet « boule de neige », à changer les mentalités. « Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur. » (Principe 21 de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement – 1992) Ce guide a été élaboré par le Département de l’instruction publique (DIP) et le Service cantonal du développement durable (SCDD/Département de l’économie et de la santé) du canton de Genève. La vocation de cet outil étant d’ordre pédagogique, il est destiné prioritairement au corps enseignant. Mais il peut bien sûr être utilisé également par les autres acteurs du milieu scolaire : élèves, associations de parents, personnel administratif et technique, …

Le développement durable

La sagesse populaire veut qu’on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. Or si nos sociétés continuent à détruire l’environnement, à épuiser les ressources non renouvelables et à accentuer les déséquilibres sociaux, nous risquons de mettre en danger le bien-être des générations futures, voire la survie de l’humanité. Le concept de développement durable vise à retrouver le chemin d’une évolution plus harmonieuse, qui concilie impératifs économiques, écologiques et sociaux. Des chiffres alarmants D’innombrables constats prouvent chaque jour que notre mode de développement actuel n’est pas viable à long terme. Dans le monde … – 800 millions de personnes, dont 200 millions d’enfants, souffrent de la faim (Atlas mondial du développement durable, A.-M. Sacquet, Ed. Autrement, 2002) – 20% d’êtres humains vivant dans les pays riches se partagent 86% de la consommation mondiale totale (Dossier Johannesburg, fiche 3, Rép. Française) – La banquise de l’Arctique a perdu 10 à 15% de sa surface depuis 1950 (Le climat entre nos mains, OFEFP, 2002) En Suisse … – On bétonne chaque seconde un mètre carré de sol (Objectif qualité de vie, Georg, 2002) – Si chaque habitant du globe avait une consommation comparable à celle d’une personne vivant en Suisse, il ne faudrait pas moins de trois planètes pour répondre à nos besoins (Environnement suisse, Statistiques et analyses, OFEFP) Un nouveau regard Pour favoriser un développement durable, nous devons… … voir plus large, c’est-à-dire tenir compte des impacts sociaux, économiques et environnementaux de chacun de nos gestes, qu’ils soient individuels ou collectifs … voir plus loin, c’est-à-dire nous assurer qu’en satisfaisant nos besoins actuels, nous ne mettons pas en danger la survie des générations futures. L’expression « sustainable development », traduite de l’anglais par « développement durable » apparaît pour la première fois en 1980 dans la « Stratégie mondiale de la conservation » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Mais ce concept a été popularisé en 1987 par le rapport Brundtland « Notre avenir à tous », commandité par la Commission des Nations Unies pour l’environnement et le développement. Dans ce document fondateur, il a été défini comme un développement qui « répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Un projet de société Le concept de développement durable comprend deux aspects essentiels : – une dimension éthique, avec un système de valeurs inspirées des droits humains (Déclaration universelle des droits de l’homme) – une prise de conscience que le mode de développement occidental n’est pas viable à long terme. Cette approche fournit les bases d’un projet de société qui vise à garantir la satisfaction des besoins fondamentaux pour tous. Le développement durable est un processus dynamique et évolutif, adaptable aux diverses cultures. Son objectif principal est de : – protéger l’être humain et l’environnement – rechercher des mesures concrètes afin de renforcer la paix, la santé et la démocratie, et tendre vers plus de « durabilité » au sein des différentes sociétés. Pour approfondir :Les trois composantes du Développement DurableOutils pédagogiquesBibliographiesLiens Développement Durable

L’éducation en vue d’un développement durable

Les Nations Unies ont décrété la période 2005-2014 « Décennie de l’éducation en vue du développement durable ». L’EDD constitue un levier essentiel pour la mise en place d’un mode de développement plus responsable. Car ce sont les enfants et les jeunes d’aujourd’hui qui devront relever demain les défis engendrés par la croissance des inégalités, par l’amenuisement des ressources naturelles et par la dégradation de l’environnement. L’éducation en vue d’un développement durable (EDD), c’est… – une question de valeurs ayant pour centre la notion de respect, comme le stipule le texte de l’UNESCO sur la Décennie de l’EDD : « Respect des autres, qu’ils appartiennent aux générations actuelles ou futures, respect de la différence et de la diversité, de l’environnement, des ressources de la planète que nous habitons. » – une prise en compte des finalités de l’EDD par tous les acteurs de l’école, et pas seulement par les enseignants des disciplines spécifiquement concernées par les thèmes d’étude ; en ce sens, on dit que l’EDD est holistique. C’est l’ensemble d’un établissement scolaire qui devrait se sentir concerné si l’on y cherche vraiment à développer de telles valeurs et à provoquer des changements dans les attitudes. – une éducation inter- ou transdisciplinaire par essence, car les pratiques visant un développement durable ne sont possibles que par une action concertée des acteurs économiques, sociaux et environnementaux et par une compréhension globale des enjeux. Mais il n’y a pas de disciplines directement concernées par les objets d’étude qui sont en jeu et toutes peuvent être impliquées dans un projet : une étude sur l’effet de serre, par exemple, fera intervenir des connaissances en sciences humaines et expérimentales ; ces savoirs spécifiques pourront se mettre au service d’un projet d’information et de sensibilisation au sein de l’établissement, faisant intervenir des disciplines linguistiques et artistiques. – une mise en relation de l’école au monde pour donner ainsi plus de sens aux apprentissages. EDD et Agenda 21 d’établissement scolaire L’Agenda 21 d’établissement scolaire est l’un des outils de l’EDD, puisqu’il permet d’élargir la dimension de participation citoyenne à tous les acteurs au sein de l’établisseement. Susciter la réflexion et encourager le changement de comportement si nécessaire : ainsi pourrait se résumer l’objectif concret de l’Agenda 21 d’établissement scolaire. Petit historique de l’EDD L’EDD est l’héritière de l’EE (Education à l’environnement) et de l’ED (Education au développement). Le concept d’EE a été introduit au niveau planétaire en 1972, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, par une recommandation visant à établir un programme environnemental international et interdisciplinaire qui serait mis en œuvre tant en milieu scolaire qu’en milieu parascolaire. De son côté, l’ED trouve sa source dans une recommandation adoptée par l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) sur le thème « Education pour la compréhension, la coopération et la paix internationale » (1974). En 1992, lors de la conférence de Rio, les deux courants ont abouti au concept de développement durable, puis d’éducation en vue d’un développement durable. « L’EDD doit inculquer la conviction que tout un chacun possède à la fois le pouvoir et la responsabilité d’effectuer des changements positifs à l’échelle mondiale. Elle favorise les valeurs, les comportements et les modes de vie indispensables à un avenir durable. » (Unesco/Projet de programme d’application international de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable) Pour approfondir :Une question de valeursUne démarche inter- ou transdisciplinaireLiens éducation au développement durable, pédagogie de projet,…

L’Agenda 21 d’établissement scolaire

« Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants », Antoine de Saint-Exupéry. Une phrase qui résume à merveille l’esprit du développement durable. Ces mêmes enfants, nous devons également leur donner les clés pour construire l’avenir. Leur apprendre à adopter des comportements responsables. Et leur fournir l’occasion de mettre en pratique les principes du développement durable dans le cadre quotidien de l’Enseignement primaire, du Cycle d’orientation ou de l’Enseignement post-obligatoire. Tel est l’objectif de l’Agenda 21 d’établissement scolaire. Telle est l’ambition de ce guide, mis au point conjointement par le Département de l’instruction publique genevois et le Service cantonal du développement durable. Pourquoi s’engager dans une démarche Agenda 21 à l’école ? Le développement durable n’est pas qu’une affaire de chefs d’Etat réunis dans des sommets internationaux. Il nous concerne tous dans nos gestes quotidiens. L’adhésion et la participation volontaires de chaque individu jouent donc un rôle fondamental dans l’avènement d’un mode de développement plus harmonieux et plus responsable. A plus forte raison lorsqu’il s’agit des « générations montantes », des adultes de demain. De multiples avantages La mise en place d’un « Agenda 21 d’établissement scolaire » (A21ES) permet aux élèves : – de mieux connaître les enjeux globaux majeurs de notre époque et les principes d’un développement durable – de prendre conscience de l’impact de leurs modes de vie – et donc de leurs responsabilités individuelles et collectives – grâce à la mise en œuvre d’actions concrètes au sein de l’établissement – de donner une cohérence aux actions qu’ils ont déjà entreprises au sein de l’établissement en les intégrant dans un programme structuré – de les aider à devenir des citoyens responsables en joignant des exercices pratiques « sur le terrain » à la théorie enseignée dans les cours. – d’encourager leur participation, en suscitant la concertation, le débat et la réflexion, et de mieux les préparer à leur futur rôle de citoyens responsables La mise en place d’un A21ES ne se solde pas nécessairement par des résultats « spectaculaires » au niveau environnemental ou social. Mais la démarche revêt une grande importance du point de vue éducatif. Elle nous rappelle que chacune de nos actions, si modeste soit-elle, a un impact sur le monde qui nous entoure, et que chacun de nos choix peut contribuer, par effet « boule de neige », à changer les mentalités. « Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur. » (Principe 21 de la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement – 1992) Un outil pour tous L’Assemblée générale des Nations Unies a décrété les années 2005-2014 « Décennie de l’éducation en vue du développement durable (EDD) ». Dans ce contexte international porteur, et conformément à ses engagements politiques, le canton de Genève a souhaité offrir aux établissements scolaires des moyens éducatifs permettant de traduire les objectifs du développement durable en actions concrètes. Le but est notamment de favoriser l’adoption d’Agendas 21 d’établissement scolaire (A21ES). Ce guide a été élaboré par le Département de l’instruction publique (DIP) et le Service cantonal du développement durable (SCDD/Département de l’économie et de la santé). Il est destiné aux trois « ordres » d’enseignement du canton de Genève : – école primaire – Cycle d’orientation – post-obligatoire. La vocation de cet outil étant d’ordre pédagogique, il est destiné prioritairement au corps enseignant. Mais il peut bien sûr être utilisé également par les autres acteurs du milieu scolaire : élèves, associations de parents, personnel administratif et technique, etc. A vous de jouer ! – L’Agenda 21 à l’échelle de l’établissement scolaire

Guide d’accompagnement A21ES

Ici vous entrez concrètement dans le guide A21ES. Les numérotations présentées dans cette démarche modèle en 9 étapes n’ont pas la prétention de figer un ordre des étapes. Ainsi, plusieurs points de départ sont possibles, de même que plusieurs allers-retours sont envisageables entre les étapes. On peut imaginer de commencer un Agenda 21 par une action concrète ou un événement qui apportera une certaine visibilité au projet avant de retourner dans la démarche modèle. – Initier un Agenda 21 d’établissement scolaireMobiliser la communauté scolaireAppréhender les enjeuxEtablir des diagnosticsEvaluer la faisabilité des actionsPlanifier des actions concrètesAgir et communiquerEvaluer les acquisPérenniser la démarcheExemples d’Agendas 21 d’établissement scolaire header_gauche.jpg

 

Ce guide des Agendas 21 d’établissement scolaire a été élaboré dans le cadre de la Loi sur l’Action publique en vue d’un développement durable (article 11) et de la Loi sur l’Instruction Publique (article 4) de la République et canton de Genève.

Il a reçu le soutien financier de l’Office fédéral du développement territorial (ARE/ODT) et la reconnaissance de l’UNESCO dans le cadre de la décennie des Nations Unies en vue du développement durable 2005-2014.

Un groupe de pilotage a supervisé sa réalisation. Nous remercions chaleureusement ses membres :

François Baumgart (doyen – Cycle d’orientation) Alain Basset (directeur d’établissement – Cycle d’orientation) Jean-Luc Boesiger (responsable du centre de formation continue de l’enseignement primaire) Marie-Thérèse Bogensberger (inspectrice – Ecole primaire) Charles de Carlini (directeur d’établissement – Post obligatoire) Yves Delieutraz (représentant Groupe intercommunal pour l’animation parascolaire) Laurent Dubois (formateur d’enseignant – Formation continue de l’enseignement primaire) Alain Foehn (élève – Post obligatoire) Martine Francart (enseignante – Ecole primaire) Jean-Jacques Liengme (enseignant – Post obligatoire) Philippe Maigre (enseignant – Ecole privée) Isabel Rochat (conseillère administrative – Thônex) Eliane Schneeberger (représentante des associations de parents d’élèves) Sandro Simioni (architecte – Département de l’Instruction Publique) Pierre Varcher (enseignant et formateur d’enseignant – Post obligatoire) Gisèle Voegeli (chargée d’enseignement – Haute école de travail social)

ainsi que les membres des différents services de l’Etat et institutions externes consultés, pour leur gracieuse contribution à ce guide, et tout particulièrement Francine Pellaud (Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation), Myriam Bouverat (Fondation Education et Développement) et Pierre Gigon (Fondation suisse d’Education pour l’Environnement) pour leurs nombreuses propositions.

Ce guide a été validé par le Département de l’Instruction Publique ainsi que par le Conseil du développement durable.

Le pilotage et la coordination du projet ont été assurés par : Sabine Stefanoto (adjointe, service cantonal du développement durable, Département de l’Economie et de la Santé) et Roland Battus (coordinateur de la formation continue pour le Cycle d’Orientation, Département de l’Instruction Publique)

Les contenus initiaux du guide ont été rédigés par Laurent Cornaglia (Maneco), Sophie Lagana et Benoît Molineaux (Agir 21)

La rédaction a été assurée par Hervé Genoud

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