Le Mondial des poids lourds qui se tient à Hanovre est l’occasion pour le lobby des constructeurs de camions de refaire la promotion des méga camions. France Nature Environnement (FNE) réaffirme son opposition à leur mise en circulation.
Les camions dits « conventionnels » ont un poids total autorisé en charge au maximum de 40 tonnes et une longueur maximum autorisé de 18,75m. Un méga camion pèse jusqu’à 60T et mesure jusqu’à 25,25M.
Interdits en Europe, ils circulent néanmoins en Suède, au Pays Bas et en Finlande[1]. Supposés réduire la consommation de carburant, les méga camions sont présentés comme un mode de transport « écologique » par les lobbyistes de transporteurs.
Une fausse « bonne idée » hors de prix…
Pour une route, un camion équivaut à 160 000 voitures en termes de dégâts et d’usure.
La circulation de méga camions signifierait donc une détérioration accrue des routes, ponts et autres rond points, et toujours à la charge des collectivités, donc des contribuables, et des automobilistes.
Des camions dangereux
Cette nouvelle offensive survient alors même que le gouvernement allemand vient de reculer, après expérimentation : il n’autorise plus la circulation de ces véhicules hors gabarit pour des raisons de sécurité précisément.
Pour Michel Dubromel, pilote du réseau Transports et Mobilité Durables : « Une étude européenne, conduite par notre Fédération européenne Transport and Environment en 2009, a démontré que les poids lourds actuels sont déjà responsables de 2 fois plus de décès que les automobiles. Qu’il s’agisse des conditions de dépassement, de freinage, de manœuvre dans les carrefours étroits ou des dangers lié à leur angle mort, tout indique que ces méga-camions sont encore plus dangereux que les camions qui circulent actuellement. »
Seul bénéfice attendu : les marges bénéficiaires…
La circulation des Méga camions entraînera une baisse des prix de transport. Toute politique publique visant un rééquilibrage entre les différents modes de transports implique de cesser la course à la baisse des prix du transport routier. Cette course effrénée aux profits à tout prix est défavorable non seulement à l’environnement mais également aux conditions économiques et sociales de la profession routière.
Michel Dubromel : « Deux méga camions correspondent à trois camions traditionnels. Le gain en termes de compétitivité provoquera à moyen terme la mise en circulation d’autres véhicules. »
En avril 2009, France Nature Environnement avait contribué à bloquer l’expérimentation souhaitée par Secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau grâce aux retours sur expériences étrangères et à la publication des résultats d’un sondage CSA : 81% des français disaient non aux méga-camions.
Méga camions : une mauvaise réponse qui n’apporte aucune solution
Et si les transporteurs payaient le coût d’usure des routes?
Le coût des morts?
Des blessées handicapés à vie?
E t si on réutilisait en les développant les transports fluviaux? Et si on restockait? Ca aussi ce sont des emplois…